Allocution d’ouverture du Secrétaire général au 14e Sommet ASEAN-ONU [as delivered]

Monsieur le Président, Monsieur le Premier Ministre Siphandone, merci pour votre accueil chaleureux et félicitations pour votre leadership au sein de l’ASEAN cette année.

Distingués dirigeants de l’ASEAN,

Excellences,

Mesdames et Messieurs,

Depuis près de six décennies, la famille des pays d’Asie du Sud-Est a ouvert la voie à la collaboration.

Chaque jour, vous devenez plus intégré, dynamique et influent.

Et notre partenariat ASEAN-ONU se renforce également de plus en plus et constitue aujourd’hui un partenariat stratégique du point de vue de l’ONU.

Le Plan d’action ASEAN-ONU réalise des progrès importants sur les fronts politique, sécuritaire, économique et culturel.

Je suis particulièrement reconnaissant de l’importante contribution des membres de l’ASEAN à nos opérations de maintien de la paix.

Permettez-moi d’exprimer ma totale solidarité avec la délégation indonésienne. Deux casques bleus indonésiens [serving in Lebanon] ont été blessés par des tirs israéliens. Nous sommes avec vous et le peuple indonésien en ce moment.

Je salue également votre travail sur la préparation de la Vision communautaire 2045.

Cette région a toujours eu pour objectif de regarder vers l’avenir.

Il en va de même pour le Pacte pour l’avenir, adopté le mois dernier aux Nations Unies.

Nous devons continuer à regarder vers l’avenir.

Permettez-moi de souligner quatre domaines clés.

Tout d’abord, la connectivité – votre thème de l’année.

Nous partons d’un objectif fondamental : la technologie doit profiter à tous.

Dans toute l’Asie du Sud-Est, la connectivité Internet haut débit et mobile a explosé. Pourtant, la fracture numérique persiste.

Et une nouvelle fracture est désormais apparue : celle de l’Intelligence Artificielle.

Chaque pays doit pouvoir accéder à ces technologies et en bénéficier.

Et chaque pays devrait être à la table lorsque les décisions concernant sa gouvernance sont prises.

Le Pacte pour l’avenir comprend une avancée majeure : le premier accord véritablement universel sur la gouvernance internationale de l’intelligence artificielle qui donnerait à chaque pays une place à la table de l’IA.

Il appelle également à des partenariats internationaux pour stimuler le renforcement des capacités en IA dans les pays en développement.

Et il engage les gouvernements à créer un groupe scientifique international indépendant sur l’IA et à entamer un dialogue mondial sur sa gouvernance au sein des Nations Unies.

Deuxièmement, les finances.

Les institutions financières internationales ne peuvent plus fournir un filet de sécurité mondial ni offrir aux pays en développement le niveau de soutien dont ils ont besoin.

Le Pacte pour l’avenir le dit clairement : nous devons accélérer la réforme de l’architecture financière internationale.

Combler le déficit de financement des objectifs de développement durable.

Garantir que les pays puissent emprunter de manière durable pour investir dans leur développement à long terme.

Et renforcer la voix et la représentation des pays en développement.

Cela implique notamment d’appeler les pays du G20 à prendre la tête d’une relance des ODD de 500 milliards de dollars par an.

Augmenter également considérablement la capacité de prêt des banques multilatérales de développement.

Recycler davantage de droits de tirage spéciaux.

Et restructurer les prêts pour les pays croulant sous la dette.

Troisièmement, le climat.

Les pays de l’ASEAN subissent de plein fouet le chaos climatique – des catastrophes comme le super typhon Yagi – alors que l’objectif de 1,5 degré s’éloigne.

Nous avons besoin de mesures draconiennes pour réduire les émissions.

Le G20 est responsable de 80 pour cent des émissions totales – il doit montrer la voie.

Je salue les partenariats pionniers pour une transition énergétique juste en Indonésie et au Vietnam.

D’ici l’année prochaine, chaque pays devra produire de nouvelles CDN visant à limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5 degré Celsius.

Les pays développés doivent tenir leur promesse de doubler le financement de l’adaptation.

Et nous avons besoin de contributions significatives au nouveau Fonds des pertes et dommages.

Chaque personne doit être couverte par un système d’alerte d’ici 2027, grâce à l’initiative d’alerte précoce pour tous des Nations Unies.

Nous devons également obtenir un résultat ambitieux en matière de financement lors de la COP29.

Quatrièmement et enfin, la paix.

Je reconnais votre rôle constructif dans la poursuite du dialogue et des moyens pacifiques de résolution des différends depuis la péninsule coréenne jusqu’à la mer de Chine méridionale.
Et je vous salue de l’avoir fait dans le plein respect de la Charte des Nations Unies et du droit international – y compris la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer.

Pendant ce temps, le Myanmar reste sur une voie de plus en plus complexe.

La violence augmente.

La situation humanitaire s’aggrave.

Un tiers de la population a cruellement besoin d’une aide humanitaire. Des millions de personnes ont été contraintes de fuir leur foyer.

Sept ans après le déplacement forcé et massif des Rohingyas, les solutions durables semblent une réalité lointaine.

Je soutiens une coopération renforcée entre l’Envoyé spécial des Nations Unies et la présidence de l’ASEAN sur les moyens innovants de promouvoir un processus dirigé par le Myanmar, notamment par la mise en œuvre efficace et globale du Consensus en cinq points de l’ASEAN et au-delà.

Le peuple du Myanmar a besoin de paix. Et j’appelle tous les pays à tirer parti de leur influence pour trouver une solution politique inclusive au conflit et assurer l’avenir pacifique que mérite le peuple du Myanmar.

Excellences,

L’ASEAN est un exemple de communauté et de coopération.

Vous êtes bien plus que la somme de vos parties.

Dans un monde caractérisé par des divisions géopolitiques croissantes, avec des conséquences dramatiques sur la paix, la sécurité et le développement durable, l’ASEAN est un bâtisseur de ponts et un messager de la paix.

Une paix plus que jamais nécessaire, quand on voit les immenses souffrances de la population de Gaza, désormais étendues au Liban, sans oublier l’Ukraine, le Soudan, le Myanmar et tant d’autres.

Permettez-moi de vous dire que le niveau de morts et de destructions à Gaza est sans comparaison avec aucune autre situation que j’ai connue depuis que je suis devenu Secrétaire général.

Je suis extrêmement reconnaissant pour vos efforts constants pour garder notre monde uni.

Vous jouez un rôle clé dans l’élaboration d’un monde prospère, inclusif et durable axé sur le respect des droits de l’homme.

Et vous pourrez toujours compter sur mon plein soutien et sur celui des Nations Unies dans cet effort essentiel.

Merci.

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