Alzheimer, des femmes plus résistantes mais seulement au début

2024-07-18 14:15:00

Résilience : un mot utilisé et abusé ces dernières années, qui pourtant dans un contexte neurologique prend un sens bien concret. L’étude menée par des chercheurs de l’Institut de Barcelone pour la santé mondiale (ISGlobal) dirigé par Eider Arenaza-Urquijo et publié surMaladie d’Alzheimer & Démence : Le Journal de l’Association Alzheimer en fait, cela montre à quel point les femmes malades sont plus résilientes que les hommes : c’est-à-dire qu’elles ont une plus grande capacité à affronter et à surmonter un événement traumatisant ou une période difficile.

Dans le cas de la maladie d’Alzheimer, la résilience cognitive des patients consisterait dans la capacité d’être moins sensible aux changements de la structure du cerveau dus à la maladie et de maintenir des performances cognitives meilleures que prévu.

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Les femmes plus à risque

En interprétant les données avec les outils de la médecine du genre, les différences biologiques et socioculturelles entre les hommes et les femmes apparaissent évidentes et peuvent expliquer certains phénomènes. Par exemple, on sait depuis longtemps que les femmes représentent la majorité des personnes touchées par la maladie d’Alzheimer et courent deux fois plus de risques de contracter la maladie au cours de leur vie que les hommes. Cette disparité est due à la fois au sexe (par exemple à des facteurs génétiques) et au genre, par exemple au niveau d’éducation ou aux habitudes de vie. Facteurs qui interagissent dans le développement et l’évolution de la maladie et qui – dit Arenaza-Urquijo – sont importants à évaluer ensemble pour comprendre les mécanismes qui maintiennent la fonction cognitive et réduisent l’accumulation de pathologies liées au vieillissement et à la maladie d’Alzheimer, c’est-à-dire les facteurs de résilience et résistance.

L’influence du genre

L’étude ISGlobal, basée sur la revue d’une large littérature, avait donc pour objectif d’identifier les éventuelles différences de sexe et de genre non seulement dans le risque de maladie d’Alzheimer, mais aussi dans la capacité d’adaptation à la maladie. Un facteur qui, comme il ressort des résultats, est rarement pris en considération. Car, souligne l’équipe de recherche, les études sur la résilience dans la maladie d’Alzheimer se sont avant tout concentrées sur le comportement individuel, sans prendre en compte la manière dont les facteurs sociaux et culturels, comme le sexe, peuvent l’influencer.

L’avantage initial

Les femmes atteintes de la maladie d’Alzheimer, révèlent les chercheurs, ont tendance à avoir un avantage cognitif initial, qu’elles perdent cependant plus rapidement que les patients de sexe masculin à mesure que la maladie progresse. Cette plus grande résilience initiale, également confirmée par des études animales, pourrait être due au rôle protecteur du chromosome X, que les femelles portent en double. Cependant, comme nous l’avons mentionné, au fil du temps, les femmes montrent une plus grande vulnérabilité, peut-être en raison de la plus grande probabilité d’accumulation de la protéine tau dans le cerveau, et d’une plus grande fréquence de pathologies vasculaires, surtout à la fin de l’âge fertile.

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L’importance de l’activité physique

Selon Arenaza-Urquijo, ces différences entre les patients masculins et féminins pourraient être dues, outre à des facteurs biologiques, également au fait que ces derniers pratiquent moins souvent une activité physique que les premiers et sont plus fréquemment confrontés à des troubles affectifs. Ce sont donc des différences sur lesquelles il est possible d’intervenir : réduire les inégalités entre les sexes, garantir aux femmes un meilleur accès à l’éducation ou à des emplois qualifiés, et ainsi améliorer leur statut socio-économique et leurs conditions de vie.

« Ce sont des facteurs de protection qui peuvent avoir des effets différents sur les hommes et les femmes », concluent les chercheurs. Les étudier, c’est comprendre la complexité des interactions entre biologie, culture et société, mais aussi améliorer la compréhension de la résilience face à la maladie d’Alzheimer.

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