Enfin, Jean-Marc Nollet a affirmé que l’empreinte carbone entre les 10% des Belges les plus pauvres et les 10% les plus riches était multipliée par dix.
Si l’on considère les émissions de CO2 des 10% des Belges les plus riches (43,25 tonnes en moyenne par an), il est nécessaire de les comparer, selon la même méthode, à celles des 10% de Belges les moins riches. Selon le SEI, les 5% les plus pauvres émettent en moyenne 4,41 tonnes de CO2 par an, tandis que les 5% suivants émettent 6,24 tonnes, ce qui donne une moyenne de 5,33 tonnes de CO2 par an par personne.
Ce chiffre est contesté par Georges-Louis Bouchez, que nous avons contacté. “Pour supposer que les 5% les plus pauvres émettent quatre tonnes de CO2, il faut supposer que l’on ne prend pas en compte le logement“, argumente-t-il. De plus, “il est peu probable d’atteindre ce chiffre, car de nombreux biens et services continuent à émettre indépendamment de l’individu“, comme les services publics qui fonctionnent indépendamment de ceux qui les utilisent et dont l’impact est partagé équitablement entre tous les habitants.
Cependant, les seuls autres chiffres que nous avons trouvés pour quantifier l’empreinte carbone des 5% ou des 10% des Belges ayant les plus faibles revenus sont ceux de la World Inequality Database, transmis par Ecolo. Ils indiquent une empreinte carbone de 6,1 tonnes de CO2 par personne et par an en moyenne (au lieu de 5,33 tonnes) pour les 10% des Belges aux revenus les plus faibles.
Par conséquent :
- Sur la base des chiffres du SEI, les 10% des Belges les plus pauvres émettent en moyenne 5,33 tonnes de CO2 par an, contre 43,25 tonnes pour les 10% des Belges aux revenus les plus élevés. Autrement dit, les revenus les plus bas émettent huit fois moins, et non dix fois moins.
- Sur la base de la World Inequality Database, les 10% des Belges aux revenus les plus faibles émettent en moyenne 6,1 tonnes par an, contre 43,4 tonnes de CO2 pour les Belges aux revenus les plus élevés. Les revenus les plus bas émettent alors sept fois moins que les 10% des Belges aux revenus les plus élevés.
Dans les deux cas, la comparaison de Jean-Marc Nollet est quelque peu exagérée, de 20 à 30% en proportion.
Au niveau mondial, les 10% les plus pauvres émettent 0,525 tonne de CO2 par personne et par an, soit 45 fois moins que les 10% aux revenus les plus élevés, qui émettent 23,715 tonnes de CO2 par an. Il est évident que la différence entre les plus pauvres et les plus riches est plus grande à l’échelle mondiale qu’en Belgique, que ce soit en termes de revenus ou d’émissions de carbone.
