Entretien
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Alors que s’ouvre un Conseil européen largement consacré au soutien à l’Ukraine et à la stratégie européenne de défense, l’eurodéputé LR Arnaud Danjean analyse le chemin parcouru depuis deux ans au sein de l’UE.
Membre de la sous-commission défense du Parlement européen, Arnaud Danjean, eurodéputé (LR) depuis 2009 est sans conteste l’un des meilleurs spécialistes des questions militaires au sein des institutions communautaires. Il souligne les progrès accomplis par les Européens depuis deux ans pour assumer leur propre défense.
Après deux ans de guerre en Ukraine, quel est le degré de préparation à la guerre de l’Union ?
Incontestablement, l’invasion russe a fait prendre conscience aux Européens des dangers et des efforts ont été faits en termes de budget et d’équipement des armées. Face à cette crise, l’Union a montré qu’elle pouvait réagir vite, dans l’unité et efficacement. Cela doit être salué parce qu’on était plutôt habitués à une Europe extrêmement lente, tatillonne et versatile sur les sujets de défense.
Le bilan n’est-il pas plus contrasté au niveau des Etats membres ?
Passée la prise de conscience unanime du besoin de réarmer, les Etats ont suivi des stratégies différenciées, influencées d’abord par leur géographie et leur perception des priorités stratégiques, mais aussi par leurs opinions publiques et par les considérations opportunistes de certains dirigeants. De la relative frilosité française initiale au soutien inconditionnel des Baltes et Polonais, en passant par les revirements hongrois ou slovaques, l’unité européenne est mise à rude épreuve.
Cela fait plus d’un an que le président français appelle à ce que l’industrie de défense passe en mode «économi