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“Anglais? Ça n’existe pas, c’est juste du français mal prononcé.” La provocation du linguiste Bernard Cerquiglini

by Nouvelles
“Anglais?  Ça n’existe pas, c’est juste du français mal prononcé.”  La provocation du linguiste Bernard Cerquiglini

2024-03-10 14:40:32

Et si la langue anglaise n’était qu’un français mal parlé ? La provocation vient du linguiste Bernard Cerquiglini. Et qui sait si l’auteur du livre La langue anglaise n’existe pasLa langue anglaise n’existe pas, écrit avec humour, une mauvaise foi volontaire et un peu d’arrogance, il tiendra sa promesse d’envoyer au roi Charles III une copie de son œuvre.

Avec ce titre provocateur, l’universitaire Cerquiglini veut parler de l’enchevêtrement linguistique survenu après l’invasion du royaume d’Angleterre par Guillaume le Conquérant en 1066, pour mieux ridiculiser la résistance française aux « anglicismes ». «Mon livre peut aussi se transformer en un hommage à la langue anglaise, qui a su adopter tant de mots – explique Cerquiglini, vice-président de la Fondation des Alliances francaises, dédié à la promotion de la culture et de la langue française -. Ce qui me frappe, c’est sa souplesse : il y a des mots vikings, danois, français, c’est surprenant.”

Aux XIIIe et XIVe siècles il y a eu une explosion des emprunts au français, puis utilisé dans le commerce, l’administration et le droit. La moitié de ces « emprunts » ont eu lieu entre 1260 et 1400, comme par exemple célibatairecélibataire, du français bachelier, jeune homme en formation, notamment dans le monde de la chevalerie. Deux siècles plus tard, « 40 % des 15 000 mots des œuvres de William Shakespeare (1564 – 1616) sont d’origine française », souligne Cerquiglini. Malgré cette contamination, certains en France s’opposent à l’utilisation de mots « anglo-saxons » dans le français moderne, comme les savants de l’Académie française, chargée depuis 1635 de préserver la langue dans sa forme « pure ». « La langue en France est officielle, étatique, nationale. Nous avons donc une académie et des universitaires avec un costume ridicule, une épée et un palais au bord de la Seine” à Paris”, plaisante Cerquiglini.

La bataille de l’Académie française contre les termes anglais

L’Académie s’est battue contre les nouveaux termes technologiques et non sans succès : le terme logiciel a maintenant largement éliminé le mot du français logiciel, autrefois très répandu. L’Académie a également protesté contre les nouveaux mots de la pandémie de Covid-19, comme grappe o test. Pour le linguiste, l’arrivée de nouveaux termes « n’est pas une invasion. Ce sont des mots français qui se sont formés en Angleterre et qui nous reviennent.”

Bernard Cerquiglini voit la riche contamination entre l’anglais et le français comme un exemple pour La Francofonia, l’organisation qui rassemble les nations francophones. Madagascar, par exemple, utilise le français de la même manière que l’Angleterre il y a 800 ans, explique-t-il. Administration, commerce, littérature, tout se fait en français car pour le moment ils ne peuvent pas parler au monde avec le malgache.” Cerquiglini fonde de grands espoirs sur la traduction automatique, qui pourrait préserver les langues locales tout en permettant une communication fluide “sans appauvrir les langues”. Selon lui, l’anglais est également en danger : une forme simplifiée parlée dans le monde entier – globulaire selon ses détracteurs français, c’est un Anglais pauvre. «Nous devons sauver l’anglais britannique – conclut l’universitaire -. Charles III doit agir car les gens, au lieu d’apprendre l’anglais, cette belle langue, apprendront une langue pauvre. Et donc nous allons également appauvrir nos conversations. »



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