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Angoulême 2024 (Off of Off) : Olivier Besseron pour le Prix (…)

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Angoulême 2024 (Off of Off) : Olivier Besseron pour le Prix (…)

Le Prix Schlingo est remis traditionnellement le samedi à 12h06 (Médicis…). C’est un prix foutraque pour des oeuvres foutraques, loin de la bande dessinée guindée donnée au FIBD. Sa marraine, depuis des années, était Florence Cestac, mais cette année, après le décès de Jean Teuléelle raccroche les gants, laissant à des plus jeunes le soin de lui succéder. C’est Fred Felder alias Franky Baloney qui devient le deuxième dans le rang de la succession schlinguienne.

On a eu une minute de frissons quand Franky, dans son enthousiasme pour la vie moins chère, proposa comme Prix Schlingo un album à 10 euros acheté au Leclerc du coin. Heureusement, le comité de la cave (à vins) veillait au grain et c’est donc Olivier Besseron qui a reçu le prix Schlingo au Off of Off pour son album Zozo le clown, publié chez les éditions Rouquemoute.

@actuabd.com ANGOULÊME 2024 : Franky Baloney présente le prix Schlingo et le prix Couille au cul à la Maison Isabelle. #fibd #bd #album #festival #angouleme #2024 #prix ♬ ils sont originaux – ACTUABD Mangas Comics BD

C’est ensuite Didier Pasamonik d’ActuaBD qui a introduit la lauréate suivante.

Lorsque l’on rencontre Marilena Nardi dans le salon du Off of Off, elle sort d’une autre interview : « Pas facile pour moi d’être à l’aise pour parler, nous dit-elle. Peut être est-ce pour ça que je dessine, une manière pour moi de dire ce que je veux sans rien dire.  » Alors tout au long de notre interview, c’est en dessinant qu’elle parle, de la voix tranquille des Italiens du Nord…


Marilena Nardi est une illustratrice, dessinatrice de presse, et professeure à l’Académie des Beaux Arts de Venise. « Au début, je faisais du dessin d’humour pour m’amuser, en participant à des concours. Puis j’ai commencé à enseigner, parallèlement à l’illustration. Un jour, je me suis dit que j’avais quelque chose à dire en plus sur la politique. Alors j’ai commencé le dessin de presse en aval de tout ça, il y a maintenant 15 ans ».

La caricaturiste n’en est pas à son premier prix : elle a déjà reçu des prix au World Press Freedom Cartoon d’Ottawa, le Prix Forte dei Marmi de satire politique, le Prix de Caldas da Raínha au Portugal… en plus de participer à de nombreux festivals. Nardi est aussi membre du Cartoon Movement, Cartooning for Peace, et United Sketches. Un parcours international, en somme.

Mais sa vie est en Italie. Elle y a dessiné pour Diario, Corriere della Sera, l’Antitempo, Il Fatto Quotidiano et Domani. En demandant comment les bouleversements politiques récents, incarnés par la présidente du Conseil d’extrême droite Giorgia Meloni a fait changer son métier, Nardi ne mâche pas ses mots :

« La presse est en crise. On a plus de journaux satiriques à part Vernacoliere, et même dans les journaux nationaux, il n’y a plus d’espace pour la satire. Dans Il Fatto Quotidiano, ils continuent à faire travailler quatre ou cinq dessinateurs, mais globalement, il y en a beaucoup moins. »

Plusieurs polémiques sont nées à partir de la presse autour de « vignettes » comiques moqueuses de l’entourage de Meloni, dans le giron de Fratelli d’Italia – celle de Mario Nathanangelo par exemple, caricature de Lollobrigida qui remit sur le plateau la question du droit à la satire ou de la méchanceté gratuite… Le scandale prend souvent le dessus sur l’actualité.

« La censure est plus évidente maintenant. Meloni et son entourage n’aiment pas la presse, les journalistes, les caricaturistes, et pourtant utilisent les médias pour la propagande. La Meloni n’accepte pas d’être critiquée, d’être moquée. »

La satire est « une sorte de miroir où celui qui regarde découvre le visage de chacun sauf le sien  » disait Jonathan Swift. Mais la caricature, bien plus qu’un symbole, est un thermomètre des sociétés qui les diffusent, les défendent, les critiquent et les contrôlent.

D’autres ont fait polémique, engageant les réponses féministes ou antiracistes, toujours en remettant en cause la frontière de la bienséance – à l’image des caricatures de Francesco Federighi, Riccardo Mannelli ou Giorgio Franzaroli – dans une profession presque uniquement d’hommes, où les dessins qui touchent à la religion ou aux étrangers sont presque toujours suivis de réactions fortes.

« Je ne m’inquiète pas de l’avenir de ma profession, continue Nardi, mais de celui de mon pays. L’incompétence met tout le corps de métier en péril, car les partisans de Meloni sont placés partout, théâtre, galeries, musées… » Il faut veiller…

Olivier Besseron, Prix Schlingo 2024 et Marilena Nardi, Prix “Couilles au cul” 2024 au Off of Off samedi.

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.


2024-01-29 20:02:08
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