Nouvelles Du Monde

Annulation du contrat des hélicoptères Caracal avec les Émirats Arabes Unis

Annulation du contrat des hélicoptères Caracal avec les Émirats Arabes Unis

Le Caracal n’atterrira pas aux Émirats Arabes Unis… Selon des sources concordantes, Abu Dhabi a envoyé un courrier il y a environ trois semaines à Airbus Helicopters pour demander l’annulation du contrat, qui a pourtant été mis en vigueur en juin 2022. Contactée par La Tribune, la filiale d’Airbus a confirmé que « le contrat est en vigueur ». Et d’ajouter : « nous ne faisons pas de commentaire sur la nature et le contenu des discussions que nous avons avec nos clients ».

Pour le constructeur de Marignane, c’est un coup dur même si cette issue était de plus en plus envisageable, voire inéluctable, ces derniers mois. Les Émirats Arabes Unis (EAU) ont mis pendant plusieurs mois une très grosse pression sur le constructeur européen pour négocier à la baisse le montant du contrat portant sur la vente de 12 hélicoptères de transport tactique Caracal signé en décembre 2021. Un contrat estimé à l’époque entre 750 et 800 millions d’euros.

Lire aussi  L'élégante robe rayée de Tesco F&F est idéale pour le printemps et ne fera pas sauter la banque

Des exigences

Selon nos informations, les EAU, qui sont un client important pour Airbus Helicopters, voulaient ramener le montant du contrat à 620 millions d’euros. Les demandes des EAU allaient au-delà d’un simple rabais financier. Réputés particulièrement exigeants en matière de négociations, ils souhaitaient également qu’Airbus Helicopters livre plus vite, augmente la durée du support de dix ans et transfère plus de technologies. Enfin, ils privilégiaient l’intégration sur le Caracal du missile israélien Spike ou d’un missile du groupe émirien Halcon.

Des exigences sur lesquelles le constructeur européen ne pouvait pas s’aligner pour des raisons de profitabilité. Longtemps Airbus Helicopters a cru sortir par le haut de ce bourbier. Ce ne sera pas le cas même s’il propose désormais à Abu Dhabi des NH90, fabriqués en coopération avec Leonardo et le néerlandais Fokker dans le cadre de la société NHIndustries.

Bruno Even n’a rien pu faire

Pour sauver ce contrat, le PDG d’Airbus Helicopters Bruno Even s’était personnellement impliqué dans les négociations. Dans une interview accordée à La Tribune lors du salon de Dubaï (13-17 novembre), il considérait alors que « son rôle est de maintenir une relation stratégique avec les Émirats Arabes Unis, de m’assurer que nous savons répondre aux demandes dans des conditions qui restent favorables pour chaque partie et, enfin, de pouvoir exécuter le contrat Caracal à son terme ».

« Nous connaissons le client émirien depuis plus de 40 ans. Il vole sur de nombreux hélicoptères d’Airbus Helicopters. Le contrat Caracal a une dimension stratégique parce que c’est l’occasion pour le client émirien, comme pour nous, de réaffirmer notre partenariat pour les futures années », expliquait alors Bruno Even.

De leurs côtés, les EAU avaient trouvé un moyen de pression sur Airbus Helicopters en négociant avec le sud-coréen KAI l’achat de l’hélicoptère Surion, développé dans les années 2000 en partenariat… avec Eurocopter, devenu depuis Airbus Helicopters.

Lire aussi  Le bénéfice des institutions financières lettones a atteint 400,4 millions d'euros en sept mois - BNN