Anthony Bec, 31 ans, se prépare à l’amputation de son avant-bras droit pour lutter contre son sarcome synovial

Anthony Bec, 31 ans, se prépare à l’amputation de son avant-bras droit pour lutter contre son sarcome synovial

La date est marquée sur son calendrier. Le 28 novembre, Anthony Bec, âgé de 31 ans, subira l’amputation de son avant-bras droit. Après quatre ans de combat contre son sarcome synovial, cette intervention chirurgicale s’impose comme la meilleure solution pour éviter toute propagation du cancer dans son corps. Au seuil d’une nouvelle vie, le Montois profite de ces dernières semaines pour se détendre, évacuer son stress et revenir sur cette maladie qu’il a toujours affrontée avec dignité.

Casquette à motifs fruités et sweat rose, Anthony ressemble à n’importe quel autre trentenaire. À l’exception du bandage et de la large cicatrice sur son avant-bras, témoignages de plusieurs années de traitements et d’opérations.

Tout commence en 2019, lorsqu’il ressent pour la première fois une “bosse”. Ce passionné de sport éprouve les premières gênes lorsqu’il joue au volley-ball. “J’avais des problèmes de mouvement au niveau de mon poignet. C’était quelque chose de volumineux, comme un étranglement”, explique-t-il.

Il se rend rapidement chez son médecin traitant à Périgueux. Celui-ci lui prescrit des anti-inflammatoires, mais la douleur persiste. Il se fait opérer une première fois. À sa sortie, la chirurgienne lui montre ce qu’elle a enlevé. Elle précise qu’elle “n’avait jamais vu ça”. “C’était semblable à du mucus”, précise celui qui était chiffreur métreur à l’époque. Les analyses de cette substance ne donnent aucun résultat diagnostique. Dans les mois qui suivent, Anthony poursuit les traitements : infiltrations, orthèse, kinésithérapie. Sans succès. “Il ne voulait pas être considéré comme un malade, ni être interrogé de trop”, explique Sylvie Bec, sa maman.

Il est alors orienté vers SOS Main à Bordeaux, un centre de référence pour la prise en charge des traumatismes dans la région, pour une seconde opération. Bis repetita, la même substance est extraite de son poignet. Des analyses plus poussées aboutissent à un diagnostic le 12 décembre 2019. “Je me souviens d’avoir reçu un appel de la secrétaire m’invitant à venir à Bordeaux. Je suis arrivé dans la salle d’attente aux côtés de mon grand-père, puis je suis entré seul dans le cabinet du chirurgien. Je me doutais qu’on allait m’annoncer quelque chose de grave. J’avais allumé mon dictaphone.”

Le chirurgien, les larmes aux yeux, lui explique qu’il s’agit d’un sarcome synovial, une forme rare de cancer. “Je n’ai jamais pensé que c’était ça”, confie le jeune homme.

Face à cette annonce, il refuse de se lamenter sur son sort. “C’était aussi un soulagement pour moi. Je me suis dit qu’il fallait rester fort et faire ce qu’il fallait pour traiter ce cancer, que dans six mois, ce serait fini.”

Sylvie, sa maman, se rappelle avoir appris la nouvelle le lendemain. “C’était un vendredi 13”, détaille-t-elle. Elle reçoit pour consigne de ne le dire à personne. “Il ne voulait pas être considéré comme un malade et ne pas répondre à trop de questions.”

Un long combat commence pour Anthony. Pour le remporter, il prend une décision radicale. “J’ai quitté ma ville, mon travail et ma petite amie.” Pendant quatre ans, il fait des allers-retours entre Pau, où il a entamé une reconversion professionnelle pour devenir comptable, et l’Institut Bergonié à Bordeaux.

La première année, il suit une immunothérapie qui permet de réduire sa tumeur cancéreuse de 15 à 2 cm. “Mon corps répondait bien”, se souvient-il. Il enchaîne ensuite avec un traitement expérimental en provenance des États-Unis, puis un troisième traitement. Et il découvre les premiers effets secondaires. “C’est ce qu’on appelle le syndrome main-pied. J’étais parti à Saint-Martin et la peau sous mes pieds s’est arrachée.”

Malgré cela, la taille de son sarcome ne change plus. Le jeune homme ne renonce pas malgré la fatigue croissante. “Il refusait d’aller à Bergonié en taxi ambulance. Il ne voulait pas expliquer sa situation à chaque trajet”, note Sylvie Bec.

Pendant l’été 2023, Anthony s’interroge sur l’évolution de sa maladie. “Pourquoi ça ne guérit pas ?” Il comprend alors que son sarcome pourrait être encore plus dangereux si des métastases se développaient dans ses poumons. L’amputation apparaît alors comme une option. “J’en ai parlé aux médecins qui m’ont confirmé que c’était une très bonne solution. Sur le moment, j’étais un peu nerveux. J’aurais aimé qu’ils me le disent plus tôt. J’ai rapidement pris ma décision quand j’ai appris qu’il y avait 70 % de chances que cela ne revienne pas.”

Depuis, tout s’enchaîne pour le jeune homme. Après une consultation avec son chirurgien, il apprend qu’il pourra conserver l’utilisation de son coude. “Il a tracé une ligne sur l’avant-bras d’Anthony pour lui montrer jusqu’où il serait amputé”, sourit sa mère.

Le trentenaire souhaite conserver une certaine autonomie. Cela passe par l’acquisition d’une prothèse adaptée. “Quand je l’ai vue, je me suis dit que j’en avais besoin.” Cette prothèse, qui permet d’effectuer 16 mouvements, n’est pas remboursée. Son prix : 110 000 euros.

Son père et sa sœur ont décidé de créer l’association Un Coup de main pour Antho, afin de soutenir le financement de cette prothèse bionique. À terme, grâce à cette structure, Anthony souhaite également améliorer le quotidien des personnes touchées par cette maladie. “Tout le monde n’a pas envie de se lamenter devant la télé. Autant passer une journée à parler avec d’autres personnes et à faire des activités.”

Le combat se poursuit pour Anthony, qui profite des derniers moments avec son avant-bras droit. “Je reviens d’un voyage de six jours en moto en Espagne, et je continue à jouer un peu de guitare.” Conscient du long chemin qui l’attend, il s’est déjà fixé pour objectif de remonter sur une moto après sa rééducation à la Tour de Gassies, à Bruges. “C’est important pour moi. Je pourrai me dire que c’était la bonne solution.”
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2023-10-18 09:00:00

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