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Anticoagulation à faible dose : efficace contre la TVP et le cancer actif

by Nouvelles

Un essai clinique randomisé, API-CAT, a démontré qu’une dose plus faible d’apixaban (Eliquis) est aussi efficace qu’une dose plus élevée pour la prévention de la thromboembolie veineuse (TEV) chez les patients atteints de cancer actif, tout en étant plus sûre.

L’étude a porté sur le traitement prolongé après une anticoagulation initiale d’au moins 6 mois. La dose de 2,5 mg deux fois par jour a satisfait aux critères de non-infériorité par rapport à la dose de 5,0 mg deux fois par jour en termes de récidive de TEV. L’incidence cumulative était de 2,1 % contre 2,8 % (rapport de sous-risque ajusté de 0,76, IC à 95 % de 0,41 à 1,41, P=0,001 pour la non-infériorité).

La dose plus faible a réduit les saignements cliniquement significatifs par rapport à la dose complète d’apixaban (12,1 % contre 15,6 %, rapport de sous-risque ajusté de 0,75, IC à 95 % de 0,58 à 0,97, P=0,03).

Un expert a souligné l’importance de ces résultats, car les progrès en oncologie améliorent la survie des patients atteints de nombreux cancers courants. De plus en plus de patients vivent plus longtemps avec une maladie métastatique tout en continuant à recevoir des thérapies anticancéreuses systémiques, ce qui entraîne « une augmentation inévitable de la prévalence » de la TEV.

Les directives sur la prolongation du traitement anticoagulant au-delà de 6 mois « sont actuellement basées autant sur l’intuition et le consensus que sur les preuves publiées ».

API-CAT établit l’apixaban à dose réduite « comme un schéma approprié » pour l’anticoagulation au-delà des 6 premiers mois chez les patients atteints de cancer. « Ce rapport fournit aux cliniciens des informations indispensables pour engager un dialogue constructif avec les patients afin de prendre des décisions d’anticoagulation basées sur les valeurs et les préférences des patients. »

Un autre expert a convenu qu’il s’agissait d’une preuve essentielle pour répondre à d’importantes questions cliniques.

Des essais antérieurs, EINSTEIN CHOICE avec le rivaroxaban (Xarelto) et AMPLIFY-EXT avec l’apixaban, avaient démontré que la prolongation de l’anticoagulation à 12 mois était plus efficace pour prévenir la récidive de la TEV, bien qu’ils incluaient très peu ou excluaient les cas de cancer actif.

Cependant, les bras d’anticoagulants oraux directs (AOD) dans ces essais avaient des taux similaires de saignements majeurs et non majeurs cliniquement pertinents. « C’est la première fois que nous voyons un essai prospectif randomisé démontrer des taux plus faibles de saignements cliniquement pertinents dans le bras AOD à demi-dose que dans le bras AOD à dose complète. »

L’expert a prédit un impact immédiat et large sur la pratique clinique : « Premièrement, cela renforce ma pratique consistant à offrir une option AOD à demi-dose à la plupart des patients qui, selon moi, justifient une anticoagulation continue et prolongée après leur événement de TEV. Deuxièmement, je vais maintenant commencer à proposer cette stratégie AOD à demi-dose aux patients atteints de TEV associée au cancer après avoir terminé leurs 6 premiers mois de traitement anticoagulant pour un événement de TEV aigu. »

L’essai API-CAT (Apixaban Cancer Associated Thrombosis) a inclus 1 766 patients consécutifs dans 11 pays qui avaient un cancer actif et une thrombose veineuse profonde proximale ou une embolie pulmonaire et qui avaient terminé au moins 6 mois de traitement anticoagulant sans récidive symptomatique documentée. Ils ont été randomisés pour un traitement en double aveugle avec de l’apixaban oral à une dose réduite (2,5 mg) ou complète (5,0 mg) deux fois par jour pendant 12 mois.

La durée médiane entre la TEV index (embolie pulmonaire pour 75 %) et la randomisation était de 8 mois. Les participants avaient un âge médian de 69 ans et 43,4 % étaient des hommes. Les sites les plus courants du cancer primitif étaient le sein (22,7 %), le côlon ou le rectum (15,2 %), le système gynécologique (12,1 %) et le poumon (11,3 %). Avant la randomisation, plus de la moitié des patients (55 %) étaient sous héparine de bas poids moléculaire et 44 % sous AOD, le reste sous antagoniste de la vitamine K ou fondaparinux.

Un expert a souligné que l’effet des saignements sur la qualité de vie globale prend souvent le pas sur la classification des saignements comme majeurs ou non majeurs. Des recherches antérieures ont montré que les saignements classés comme gênants dans les essais cliniques ont un effet considérable sur la détresse des patients, les activités de la vie quotidienne et la santé émotionnelle globale.

Une analyze de bénéfice clinique net, combinant l’incidence cumulative de la TEV symptomatique récurrente, des saignements majeurs ou du décès toutes causes confondues, a favorisé l’apixiban à dose réduite, mais sans signification statistique (19,9 % contre 22,1 %, HR 0,96, IC à 95 % de 0,87 à 1,07).

La proportion de patients présentant au moins un événement indésirable grave était également numériquement plus faible avec la dose réduite (39,8 % contre 43,8 %).

Les limitations de l’essai comprenaient un manque de données sur la race et l’origine ethnique en raison de contraintes juridiques et le fait que l’efficacité et la sécurité potentielles d’une durée de traitement plus longue n’ont pas été évaluées.

Apixaban à faible dose : Une avancée significative pour la prévention de la TEV chez les patients atteints de cancer

cet article explore les résultats de l’essai clinique randomisé API-CAT concernant l’utilisation d’apixaban (Eliquis) à faible dose pour prévenir la thromboembolie veineuse (TEV) chez les patients atteints de cancer actif.

Questions fréquentes sur l’apixaban et la TEV

Q : Qu’est-ce que la thromboembolie veineuse (TEV)?

R : Un caillot sanguin qui se forme dans une veine, pouvant provoquer une thrombose veineuse profonde (TVP) ou une embolie pulmonaire (EP).

Q : Qu’a montré l’essai API-CAT?

R : Une dose plus faible d’apixaban (2,5 mg deux fois par jour) est aussi efficace qu’une dose plus élevée (5 mg deux fois par jour) pour prévenir la TEV chez les patients atteints de cancer actif,tout en réduisant les saignements.

Q : Qui étaient les patients de l’étude API-CAT ?

R : 1 766 patients atteints de cancer actif et ayant déjà été traités pendant au moins 6 mois pour une TEV.

Q : Quelle est la différence entre les doses d’apixaban testées?

R : Une dose réduite de 2,5 mg et une dose complète de 5 mg, toutes deux prises deux fois par jour.

Q : Quels étaient les principaux résultats concernant l’efficacité?

R : La dose réduite était non inférieure à la dose complète pour la prévention de la récidive de la TEV.

Q : Quels étaient les principaux résultats concernant la sécurité?

R : La dose réduite a réduit les saignements cliniquement significatifs.

Q : Quelle est l’importance de ces résultats pour les cliniciens?

R : Offre aux cliniciens une option de traitement avec un meilleur profil de sécurité.

Q : Quelle est la durée du traitement dans l’étude API-CAT?

R : 12 mois.

Résumé des résultats clés de l’étude API-CAT

| Caractéristique | Apixaban faible dose (2,5 mg) | Apixaban dose complète (5 mg) | Données clés |

|—|—|—|—|

| Récidive de TEV | 2,1% | 2,8% | Non-infériorité démontrée |

| Saignements cliniquement significatifs | 12,1% | 15,6% | Réduction significative |

| Événements indésirables graves | 39,8% | 43,8% | Numériquement inférieur |

Conclusion

L’étude API-CAT offre des preuves importantes pour l’utilisation d’apixaban à faible dose dans la gestion de la TEV chez les patients atteints de cancer, en particulier pour la prolongation du traitement au-delà de 6 mois. L’essai suggère une balance bénéfice-risque favorable, ouvrant la voie à une prise en charge plus sûre pour ces patients.

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