“J’ai l’impression d’avoir été dans mon enfance comme une ruche où des gens divers, simples et obscurs, apportaient, tels des abeilles, le miel de leur expérience et de leurs idées sur la vie ; chacun d’eux, à sa manière, enrichissaient généreusement mon âme. Souvent ce miel était impur et amer, mais qu’importe, toute connaissance est un précieux butin.”
Être traversé par une expérience
Décrire un humain traversé par une expérience versus un humain traversant une expérience met en lumière l’apprentissage et le développement personnel. L’expression “traversé par une expérience” suggère une certaine passivité de la part de l’apprenant. L’expérience arrive à l’individu, qui la subit plus qu’il ne la choisit. Cela peut impliquer une réception plus profonde ou involontaire des effets de l’expérience.
Les expériences qui traversent une personne peuvent laisser une marque profonde, souvent à un niveau émotionnel ou psychologique, pouvant mener à une transformation significative sans que la personne ait nécessairement l’intention de chercher ce changement. Les expériences qui nous traversent sont souvent inattendues ou hors du contrôle de l’apprenant, ce qui peut mener à des apprentissages surprenants ou à une prise de conscience soudaine.
L’individu traversant une expérience
À l’opposé, l’apprenant “traversant une expérience” implique une démarche active et intentionnelle. L’apprenant s’engage dans l’expérience avec un but ou une curiosité, ce qui suggère une forme de contrôle ou de direction sur l’expérience elle-même, on parle alors d’auto-direction de l’apprentissage. Dans ce cadre, l’apprentissage est souvent plus conscient et dirigé. L’apprenant dispose d’objectifs d’apprentissages spécifiques et cherche à tirer des leçons précises de l’expérience. L’expérience est alors vue comme un outil ou un moyen d’atteindre un développement personnel ou professionnel, impliquant une réflexion et une analyse post-expérience, la boucle de réflexivité si essentielle pour ancrer les apprentissages.
Dans les deux cas, les expériences ont le potentiel de transformer l’apprenant, que ce soit de manière attendue ou inattendue. En effet, qu’elle soit subie ou choisie, chaque expérience contribue à la croissance de la personne, offrant de nouvelles perspectives, compétences, ou connaissances. Dans les deux scénarios, il y a une interaction fondamentale avec le milieu dans lequel l’expérience se produit, soulignant l’importance du contexte dans le processus d’apprentissage.
L’enjeu principal réside alors dans la capacité à intégrer et à réfléchir sur les expériences, qu’elles soient subies ou choisies. Pour un apprentissage efficace, il est crucial de développer une capacité de réflexion, permettant à l’individu de tirer des leçons même des expériences passives et de les appliquer activement dans de futurs contextes. Cela souligne l’importance de la métacognition (réfléchir sur sa propre pensée) et de la résilience, permettant aux individus de s’adapter et de croître à partir de toutes sortes d’expériences les plus douloureuses comme les plus surprenantes.
Que disent les chercheurs du pouvoir formatif de l’expérience
Plusieurs auteurs et penseurs, issus de divers champs disciplinaires, ont développé des idées qui résonnent avec cette vision holistique de l’expérience, de l’apprentissage, et de l’interaction entre l’individu et son environnement.
- John Dewey, philosophe, psychologue et éducateur américain, est l’un des pères fondateurs de la pédagogie progressive et pragmatique. Dans son œuvre, notamment dans “Expérience et éducation” (1938), il soutient que l’éducation doit engager l’élève dans un processus actif d’apprentissage par l’expérience, où…
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