«Après D’Annunzio, je raconte l’histoire de la dernière nuit de la famille royale»- Corriere.it

«Après D’Annunzio, je raconte l’histoire de la dernière nuit de la famille royale»- Corriere.it

2023-04-26 14:06:27

Sur le tournage du film sur l’emprisonnement de Louis XVI et de Marie-Antoinette avec Guillaume Canet et Mlanie Laurent. Pas une œuvre historique mais une réflexion métaphysique sur la fin

Après moi le dluge!. Que Louis XV ait ou non prononcé cette phrase importe peu. La réalité est que le déluge a en effet englouti la monarchie française à la fin du 18ème siècle, avec le dernier des membres de la famille royale, Louis XVI et Marie-Antoinette, exécuté par les révolutionnaires après un procès pour haute trahison. Gianluca Jodice a choisi exactement Le dluge comme titre du nouveau film avec Guillaume Canet et Mlanie Laurent. Pas l’histoire des jours de la Révolution, ni de la guillotine, mais des mois d’emprisonnement de la famille royale dans la Tour du Temple des Templiers. Il m’est arrivé de lire un livre sur le procès de Louis XVI, et j’ai eu l’idée de raconter la dernière nuit du dernier grand roi. La dernière monarchie absolue avant le début de l’ère contemporaine et des démocraties européennes, dit le réalisateur sur le plateau du Palais de Venaria. Quand on parle de Louis XVI et de son épouse Marie-Antoinette, dentelles, perruques hautes, vêtements criards, couleurs, Versailles ou encore la guillotine viennent à l’esprit. Entre ces deux extrêmes, il y a un juste milieu, un temps que personne n’a jamais dit : les quelques mois au cours desquels les derniers roi et reine de France avec leurs deux enfants – Marie-Thérèse et Louis Charles – ont été emprisonnés dans un château noir à la périphérie de Paris, en attendant d’être exécutés. Ce ne sera pas un film historique, précise-t-il. Plutôt une réflexion métaphysique sur la fin. Un thème déjà traité par le réalisateur napolitain dans son premier ouvrage The Bad Poet sur Gabriele D’Annunzio. Ici le cœur est la fin de l’ancien régime, la chute d’une époque et ses masques les plus universels.

Et projet ambitieux: coproduction italo-française — Matteo Rovere et Andrea Paris pour Ascent film (groupe Banijay), Rai Cinema, Quad, avec Paolo Sorrentino producteur associé — un budget important, autour de 8 millions d’euros. On sait peu de choses sur les mois entre août 1792 et le 21 janvier 1793, lorsque le roi fut guillotiné. J’ai fait beaucoup de travail préparatoire, consulté plusieurs historiens. Les Français se sont convaincus de nous suivre en lisant le scénario que j’ai écrit avec Filippo Gravino : il les a conquis. La principale source, explique Jodice, ce sont les mémoires de Jean-Baptiste Hanet dit Clry, valet du roi (dans le film Fabrizio Rongione). Les révolutionnaires lui ont permis de rester en service. Il a écrit un journal, jour après jour, dans le français intellectuel qu’il était. J’ai pris des libertés mais beaucoup de choses, dont certaines à peine croyables, en sont tirées : par exemple, la scène où un geôlier force Marie-Antoinette à jouer la Marseillaise sur le vieux pianola de sa cellule. La Tour du temple à Paris n’existe plus. Napoléon l’a fait démolir car c’était une destination pour les nostalgiques de la monarchie. Le tournage, qui vient de se terminer – le film est en post-production et sortira la saison prochaine – était concentré en Italie. Les salles du palais Venaria — auxquelles la photographie de Daniele Cipr donne une touche de lumière fatale dans laquelle les protagonistes se détachent dans les costumes de scène de Massimo Cantini Parrini — sont parfaites. Canet et Laurent se sont fait confiance, dit Jodice. Pour lui, le défi était d’incarner un mystère. Contrairement à Marie-Antoinette, Louis XVI n’est pas une icône. Il n’était pas censé être roi, il l’est devenu à l’âge de 13 ans, après la mort de son père et de son frère. C’était un homme complexe, plein d’obsessions. On pense maintenant parmi les historiens qu’il était atteint du syndrome d’Asperger. Elle est certainement plus racontée, même par le cinéma. Mais ici, pas de luxe ni de caprice de Versailles. J’ai fait lire à Mlanie la biographie de Stefan Zweig qui capture sa nature. sa dernière parabole : il découvre les responsabilités de reine, épouse et mère à un mètre de la mort. Ils ressemblaient à un couple moderne à leur manière. Lui, un masculin plus renfermé sur ses petites choses, elle est beaucoup moins frivole que la légende ne lui a attribué. Ils découvrent l’amour entre eux uniquement parce qu’ils sont en train de mourir. une histoire de non-amour. Et ça me fascine beaucoup.

24 avril 2023 (changement 26 avril 2023 | 13h06)



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