Olga Yurkina
Châlons-en-Champagne
Comment faire parler les charniers, qu’ils datent de l’Âge du bronze ou de la période franquiste? C’est le travail de chercheurs spécialisés dans l’«archéologie forensique». Parcours funeste, à travers les âges et les continents.
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Au-dessus de nos têtes, la forêt d’Argonne dessine un treillis de camouflage vert. En haut, les branches sont silencieuses. Sous nos pieds, les feuilles mortes chuchotent des histoires anciennes. Devant, Yves Desfossés combat le taillis. Le bois sec craque et cède, les ronces s’accrochent aux habits. On avance vers le mess des officiers, à la fois cantine et Q.G. des gradés de l’armée impériale allemande, qui y avait pris ses quartiers pendant la guerre de 14-18.
Sur les versants du massif d’Argonne, beaucoup d’eau a coulé depuis. En revanche, peu de choses ont changé après qu’Yves Desfossés et ses collègues archéologues y ont mené une fouille, il y a une dizaine d’années. Dans ce qu’on pourrait prendre pour un talus érodé, on devine les fondations d’une bâtisse rectangulaire. En contrebas, la forêt se déploie en terrasses régulières, trahissant les aménagements en hémicycles de ce qui était à l’époque l’un des plus grands camps de repos de soldats allemands: le Borrieswalde Lager.
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