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Au début, tout allait bien : Martina (Maria Furtwängler) et Mischa (Damian Hardung), le fils de leurs amis. © Laewen/NDR
ARD présente le drame sur le viol « Bis zur Truth » avec Maria Furtwängler dans le rôle principal. Nous avons discuté avec l’actrice ainsi qu’avec Saralisa Volm, qui a réalisé ce film remarquable.
Lorsque des millions de téléspectateurs entendent le nom de Maria Furtwängler, ils pensent d’abord à la détective de « Tatort » Charlotte Lindholm, que l’actrice incarne depuis plus de 20 ans. La femme de 58 ans s’offre régulièrement d’autres films et rôles qui la mettent au défi, elle et le public. Dans “Until Truth”, Furtwängler incarne un neurochirurgien à succès qui est violé par un homme beaucoup plus jeune. ARD diffusera « Bis zur Truth » mercredi (20 novembre 2024) à 20h15 et jeudi soir (21 novembre 2024) à 00h15 ainsi que dans la médiathèque ARD. Ce projet remarquable a été dirigé par Saralisa Volm. Nous avons parlé aux deux femmes de la confiance sur le plateau, d’une scène très explicite et de la raison pour laquelle les coordinateurs d’intimité facilitent le travail.
Réaliser un film qui raconte et montre le viol nécessite une confiance entre l’actrice principale et le réalisateur. Cependant, ils n’avaient jamais travaillé ensemble avant ce projet. Comment est né ce travail ?
Maria Furtwängler : J’ai eu l’idée du film, de l’histoire, et j’ai littéralement courtisé Saralisa pour qu’elle devienne notre réalisatrice. Je voulais vraiment travailler avec elle parce que, d’une part, j’étais impressionné par son film « The Forest Stands Silent » et par l’incroyable précision et densité avec laquelle elle raconte l’histoire. De l’autre, sa réussite en tant qu’auteur du livre « L’Éternel Insuffisant », dans lequel elle traite, entre autres, des violences sexuelles. Je savais que nous n’aurions pas à nous expliquer grand-chose, qu’en tant qu’actrice, je pouvais compter sur Saralisa, sur son look, sur son ressenti. Parce que oui, un film comme celui-ci ne fonctionne que si vous avez la plus grande confiance.
Volume de Saralisa : Je ne peux que le souligner avec confiance. Ce qui est crucial, c’est que vous ayez un langage commun. Que lorsqu’elle dit A, vous savez qu’elle veut dire A. Cela peut conduire à la confiance et à la fiabilité. Et on s’est rendu compte très vite qu’on avait ce niveau.
Le film parle de viol en bonne compagnie, pour ainsi dire. Il y aura certainement des téléspectateurs qui penseront : ce n’est pas un viol « classique », ou du moins se demanderont pourquoi une femme aussi expérimentée et sûre d’elle comme Martina, le nom du personnage principal, se met dans une telle situation.
Furtwängler : Absolument. Dès le début, nous avions l’intention de faire un film dérangeant parce qu’il échappait à une certaine clarté. Parce qu’il échappe à certaines images auxquelles on est plus habitué dans un tel contexte. J’aime citer le « Cas numéro XY », où un viol ressemble souvent à un méchant étranger sautant des buissons et attaquant une femme. Nous voulions renverser les récits habituels et parler d’un viol dans le cercle social – c’est là que se produisent la plupart des agressions.
Vous, Mme Volm, avez vous-même été victime de viol il y a des années et vous en parlez dans votre livre mentionné ci-dessus. Le film était-il une façon de traiter ce traumatisme ?
Volume : Trouver le matériel n’avait rien à voir avec moi. L’idée du film était déjà développée lorsque je me suis impliqué dans le projet. Mais mon histoire personnelle a certainement beaucoup à voir avec la façon dont le film est mis en scène. Comment j’ai voulu raconter certaines étapes psychologiques de la vie de cette femme.
Vous racontez avant tout l’histoire d’une femme autodéterminée qui entretient un rapport sain à son corps et à sa sexualité.
Furtwängler : Oui, c’était très important pour nous deux de raconter l’histoire d’une femme qui a une sexualité, qui a des antécédents de tricherie. Mais bien sûr, elle a aussi le droit de faire entendre son « non ». C’est la chose cruciale.
Le lendemain du crime : Martina (Maria Furtwängler) prend des photos comme preuve. Mais elle garde dans un premier temps ce qui lui est arrivé. © Laewen/NDR
Dans une scène, le public regarde Martina se masturber. Combien vous a-t-il fallu surmonter cette scène, Madame Furtwängler ?
Furtwängler : Oui, c’était une scène très intime, pour laquelle la relation de confiance entre Saralisa et moi dont nous avons parlé au début était cruciale. Je me sentais absolument en sécurité et compris, surtout dans cette scène exposée. C’était important pour permettre une certaine hauteur dans le jeu, une certaine nudité, littéralement et émotionnellement.
Le tournage a été supervisé par un coordinateur de l’intimité. Comment faut-il imaginer cela ?
Volume : Le travail commence avant le tournage proprement dit, lorsque l’on discute de la scène en question avec les acteurs et, dans ce cas, le caméraman, et qu’on la planifie finalement comme une cascade. En tant que réalisateur, je dis très précisément ce que j’attends d’une scène, ce que je veux voir, puis les limites de toutes les personnes impliquées sont mises à l’épreuve. Et ceci est mis par écrit, comme votre propre petit contrat de travail. Ensuite, il y a une répétition et le coordinateur de l’intimité est là et vérifie si tout va bien.
Furtwängler : Cette sécurité sur le plateau est extrêmement utile. Je ne peux que le recommander à tout le monde.
Diriez-vous que, malgré les bonnes circonstances, ce sont les scènes les plus folles de votre carrière ?
Furtwängler : Vous jouez toujours des scènes grossières de temps en temps, et j’espère que ce ne sont pas les dernières. Mais c’était nouveau et vraiment excitant, sans aucun doute.
C’est de ça qu’il s’agit “Jusqu’à la vérité”
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