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Aria Aber : Honte et identité

by Nouvelles

Nila, âgée de 19 ans, revient à Berlin, plus précisément à Gropiusstadt, après avoir terminé ses études dans un internat catholique pour filles. Ce quartier de grands immeubles, où elle vit avec son père veuf, est une intertextualité vibrante. Elle raconte avoir grandi « dans le quartier » que l’on « connaît des mémoires des bébés héroïne de la gare Zoo ». Elle ajoute : « Et tout ce qui est laid est vrai. »

Nila a honte. Elle a honte des poissons d’argent dans sa salle de bain et des croix gammées dans l’ascenseur de son immeuble. Elle a honte de son désir sexuel et de ses origines afghanes,de sa corporéité et de son vrai nom : Nilab Haddadi. Alors Nila ment, et ce mensonge la porte à travers la nuit. Elle erre dans les halls vrombissants du Berghain, de cuisine communautaire enfumée en cuisine communautaire enfumée, dans les rues de Neukölln, les métros et les arrière-cours. elle consomme beaucoup de drogues : Keta, coke, MDMA. Des lignes sont constamment tirées, dans les toilettes des clubs, aux tables des colocations, dans l’appartement de son ami écrivain plus âgé. Nila ment ; personne ne sait d’où elle vient. Quand on lui pose la question, elle répond que sa famille est originaire de Grèce.

Il faut oublier l’idée d’un roman initiatique typique ou d’une outlook migrante féminine avec une couverture colorée. Ce livre atypique reflète quelque chose du mystérieux glamour de son auteur.

« Good Girl » est un premier roman écrit en anglais puis traduit en allemand. Il en résulte un texte étrangement sonore, coloré et brut, que l’on dévore de la première à la dernière page.L’intrigue est d’une rigueur décontractée, avec de petits points de douleur incandescents où des vérités apparaissent. « Good Girl » – ou en persan dokhtare kharab – c’est ce que ses proches afghans attendent de Nila, mais elle déjoue ces attentes dans une alternative remplie de honte. Elle fume, elle boit, elle rentre à la maison avec des pupilles dilatées et des cheveux malodorants. L’ambivalence et le déchirement de sa famille afghane sont poignants. Son père, triste et jamais « arrivé » en Allemagne, lui fait constamment des reproches. L’héroïne mentionne presque avec humour la possibilité d’un crime d’honneur. La famille de Nila semble figée dans une sorte de mélancolie violente.Des gifles sont données avec désinvolture, des bras pincés, des portes de chambres verrouillées.

« Good Girl » est en grande partie l’histoire d’une relation amoureuse que l’on qualifierait aujourd’hui de « toxique ». À l’époque des années 2000, on l’aurait simplement qualifiée d’« amour fou ». Nila tombe amoureuse d’un germano-américain de 36 ans,ancien enfant prodige littéraire. Ensemble, ils traversent les jours et les nuits, se photographiant mutuellement dans son appartement théâtral, dont la « grossière culture » avec ses hauts plafonds et son « odeur de cendre froide et d’encens » est un lieu important.

Ce qui rend « Good Girl » si spécial, c’est l’historisation fascinante du sentiment de vie des années 2000.On se retrouve plongé dans cette époque, avant les grands changements, où les produits Apple étaient une simple profession de foi avant-gardiste, où le discours sur les excès racistes n’était pas encore ancré dans le vocabulaire actuel.La description ambivalente de la violence dans la famille de Nila et l’évaluation raciste de cette violence coexistent de manière non protégée et inconciliable.

Nila veut devenir photographe,et l’on sent que c’est aussi l’époque avant la terreur des images par les smartphones. Une époque où la photographie était encore sérieuse, inoffensive et difficile. La manière dont l’identité afghane est liée aux traces de l’archaïque, à la recherche de Dieu et de la tradition, est grandiose et ambivalente. « Good Girl » est différent. C’est nouveau, radical.

Analyse de “Good Girl” : Retour à Berlin, honte et Transformation

Cet extrait présente le roman “Good Girl”, concentré sur le personnage de Nila, une jeune femme de 19 ans qui revient à Berlin, plus spécifiquement à Gropiusstadt, après avoir étudié dans un internat catholique.

Contexte et Cadre

Lieu : Gropiusstadt, un quartier de Berlin, décrit comme un lieu de grands immeubles, où Nila vit avec son père veuf. le quartier est mentionné dans le contexte des problèmes sociaux qu’il peut rencontrer comme les autres “Trabanstädte” en Allemagne.

Passé : Nila fait référence au quartier comme celui que l’on “connaît des mémoires des bébés héroïne de la gare Zoo”. Ce qui la lie implicitement à des problèmes sociaux.

Honte : Nila ressent une honte profonde liée à son environnement (poissons d’argent, croix gammées), son identité et ses désirs. Son vrai nom est Nilab Haddadi.

Thèmes et Développement Personnel

Mensonges et Évasion : nila nie ses origines et se perd dans la nuit berlinoise, cherchant refuge dans les clubs, la drogue (keta, coke, MDMA) et les relations.

Rejet des Attentes : Le roman explore l’opposition entre les attentes familiales (représentées par le terme persan “dokhtare kharab”) et le désir de Nila de s’affranchir.

Relation Toxique : L’histoire se concentre sur une relation amoureuse avec un homme de 36 ans, dépeinte comme toxique.

Ambivalence : L’œuvre explore l’ambivalence de Nila envers sa famille afghane,sa culture et son identité,notamment face à la violence domestique.

Style et Époque

Atmosphère : Le roman est décrit comme “étrangement sonore, coloré et brut”.

Époque : L’histoire se déroule dans les années 2000, avant les changements technologiques majeurs et une prise de conscience accrue des problèmes raciaux.

Ambition : Nila aspire à devenir photographe, reflétant une époque où l’image était moins omniprésente qu’aujourd’hui.

FAQ

Quel est le cadre principal du roman ?

L’histoire se déroule principalement à Gropiusstadt, un quartier de Berlin.

Qui est Nila?

Nila est une jeune femme de 19 ans d’origine afghane, de retour à Berlin après ses études.

Quels sont les principaux thèmes abordés dans le roman ?

Les principaux thèmes incluent la honte, la recherche d’identité, les relations toxiques, la rébellion contre les attentes familiales et l’ambivalence culturelle.

À quelle époque se déroule l’histoire ?

L’histoire se déroule dans les années 2000.

quel est le style du roman ?

Le roman est décrit comme “étrangement sonore, coloré et brut”.

Quelles sont les aspirations de Nila?

Nila souhaite devenir photographe.

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