Ariane 6 lancée dans l’espace : le nouveau lanceur européen

Es war eine Stunde und zehn Minuten nach dem Start, und Josef Aschbacher strahlte über das ganze Gesicht. Zwar ist der 62 Jahre alte Österreicher selten mit finsterer oder auch nur ernster Miene anzutreffen, doch sein Job als Generaldirektor der Europäischen Weltraumorganisation ESA war im vergangenen Jahr nicht nur lustig. Nun aber war das Baby oben. Die neue europäische Schwerlastrakete Ariane 6, vor einem Jahrzehnt beschlossen und seit fast vier Jahren von immer neuen Verzögerungen geplagt, hatte – abgesehen von einer Verschiebung des Abhebens um eine Stunde – einen regelrechten Bilderbuchstart hingelegt.

Um 16 Uhr Ortszeit hatte die 56 Meter hohe Rakete von ihrer ebenfalls nagelneuen Rampe auf dem weitläufigen europäischen Raketenstartgelände nahe Kourou in Französisch-Guayana abgehoben, in Mitteleuropa war es 21 Uhr am 9. Juli. Zwei feststoffgetriebene Booster-Raketen hatten dem 540 Tonnen schweren Gefährt ein Stück weit aus dem Gravitationsfeld der Erde geholfen. Bis sie nach etwas über zwei Minuten ausbrannten und abgeworfen wurden, hatten sie für 80 Prozent des Schubs gesorgt.

Dann, in etwa 60 Kilometer Höhe, war das Vulcain-2.1-Triebwerk der Unterstufe auf sich allein gestellt. Doch die Ariane absolvierte auch die nächsten Schritte perfekt: den Abwurf der Nutzlastverkleidung in der vierten Minute nach dem Start, die Abtrennung der Unterstufe nach der achten – und vor allem ein zweimaliges An- und Wiederabschalten des neu entwickelten Oberstufentriebwerks „Vinci“ im Weltraum sowie das Aussetzen von insgesamt neun Minisatelliten aus der Test-Nutzlast.   

« Tout va si bien ! C’est un si beau moment ! » s’est réjoui Aschbacher au centre de contrôle « Jupiter » à Kourou. “Cela alimente l’Europe, cela fait avancer l’Europe.” Seuls ceux qui l’ont suivi ont dit de quoi il s’agissait réellement : “L’Europe est de retour dans l’espace”, a crié Philippe Baptiste, président du centre spatial français CNES, qui gère le centre spatial de Kourou. « L’Europe est en train de restaurer son accès autonome à l’espace », affirme encore plus clairement Martin Sion, le PDG d’Ariane Group, le constructeur de la fusée. « Et quel programme difficile ce fut ! Maintenant, nous devons nous assurer de faire avancer la production.

L’affaire n’était pas encore tout à fait terminée. À peine 37 minutes après les discours d’Aschbacher et de ses orateurs ultérieurs, à 580 kilomètres au-dessus de la mer entre la Nouvelle-Zélande et l’Antarctique, l’unité de propulsion auxiliaire (APU) de l’étage supérieur, qui n’était pas alimentée à ce moment-là, s’est mise en marche comme prévu pour le deuxième temps. Ce moteur auxiliaire est un nouveau développement. Il détourne un peu d’hydrogène du réservoir de carburant pour accélérer doucement l’étage supérieur. L’objectif est de garantir que le carburant s’accumule dans le réservoir du côté du moteur Vinci, même en apesanteur, afin qu’il puisse brûler sans caler. Et trois quarts d’heure plus tard, ils voulurent faire exploser Vinci une troisième fois.

Cette dernière rafale de feu de la tuyère de Vinci était destinée à diriger l’étage supérieur vers l’atmosphère terrestre après avoir largué deux capsules de charge utile de test. Il devrait ensuite y brûler pour ne pas finir sous forme de débris spatiaux. L’un des objectifs fixés lors de la refonte d’Ariane 6 est de développer une plus grande conscience environnementale, en particulier dans une orbite terrestre de plus en plus encombrée.

Mais à la déception difficile à cacher de toutes les personnes impliquées et probablement de tous ceux qui regardaient encore la diffusion en direct de l’ESA à cette heure-là, les choses ont mal tourné. L’APU s’est de nouveau éteint peu de temps après son activation. “Nous ne savons pas pourquoi cela s’est produit”, a déclaré Martin Sion lors d’une conférence de presse ultérieure à Kourou. Pour le savoir, il faut d’abord rassembler et évaluer toutes les données des différentes stations. Et cela, ajoute Valérie de Korver, collègue de Sion, pourrait désormais prendre une semaine ou deux.

Sans APU actif, Vinci ne pourrait pas être rallumé une troisième fois pour disposer de l’étage supérieur en haute atmosphère. Celui-ci restera pour le moment en orbite terrestre – avec les deux capsules d’essai, qui n’ont pas pu être larguées comme prévu en raison de “l’anomalie”, comme le disent les ingénieurs spatiaux. “Nous n’avons pas fait de démonstration de désorbitation”, a dû admettre Sion. L’étage supérieur de la première Ariane 6 est donc devenu un déchet spatial.

L’analyse des données montrera si cela est plus que désagréable. Ce n’est que lorsque l’anomalie aura été pleinement comprise qu’on voudra utiliser à nouveau l’APU, ce qui signifie également qu’aucune mission ne pourra être effectuée avec l’Ariane 6 dans laquelle Vinci est garé dans l’espace et rallumé – au moins pas une troisième fois comme ce vol d’essai. Cependant, la capacité de se rallumer dans l’espace est une caractéristique importante d’Ariane 6 qui la rendra plus polyvalente et on espère donc augmenter la valeur marchande de la nouvelle fusée pour les lancements de satellites commerciaux.

Cela ne change toutefois rien au fait que l’Ariane a brillamment démontré qu’elle était prête pour les lancements prévus précédemment, souligne Sion. Stéphane Israël, le patron de la société Arianespace, qui commercialise et réalise les prochains lancements de la nouvelle fusée, ne voit lui aussi aucun risque pour son produit. “Nous sommes sur une trajectoire parfaite pour les prochains départs”, a-t-il déclaré à Kourou. En décembre, la première véritable charge utile sera lancée dans l’espace, un satellite du ministère français de la Défense. « Et l’année prochaine, nous commencerons six fois. C’est le plan. Et ce qui a été réalisé ce soir nous permet pleinement d’y parvenir.