Dans “Ars Nova”, le dernier projet du comédien Romain Daroles, quatre scientifiques du futur recherchent la trace de notre civilisation disparue. Qu’en reste-t-il? De l’opéra! À découvrir au Spot de Sion, le 13 mars.
Du théâtre sans paroles. Oui, c’est possible : se passer de mots pour tenir une heure de spectacle et nous conter une histoire. Il ne s’agit pas de mime, mais d’une aventure de science-fiction où la musique, jouée en direct, joue le rôle principal.
Embarquons dans le dernier projet du comédien Romain Daroles, célèbre depuis son solo dans “Phèdre!” du metteur en scène François Gremaud. Avec sa compagnie La Filiale Fantôme (Mathias Brossard, Marion Chabloz et François-Xavier Rouyer), voici le grand Toulousain vêtu d’une combinaison blanche qui nous rappelle les mauvais souvenirs des mois de Covid.
Au cœur d’un désert volcanique, “Ars Nova”, le nom de son nouveau spectacle, arpente un désert volcanique noir comme du charbon. Quelques petits monticules, des caisses de matériel, des appareils scientifiques sur des trépieds et une tente forment le décor. Il fait nuit. Peut-être une nuit polaire. Peut-être une nuit post-cataclysme.
Nos quatre scientifiques explorent ce monde minéral soutenus par un petit robot à chenilles portant des éprouvettes. Que cherchent-ils? On ne sait pas trop. Cela semble être une trace sonore enfouie, un signe souterrain à débusquer en envoyant des signaux acoustiques dans le sol. On sent nos quatre aventuriers de magma épuisés. Il ne s’agit cependant pas de désespérer. Des fumerolles s’échappent d’un rocher. On l’ouvre et un potentiel geyser apparaît. Après avoir planté une sonde, la révélation sort enfin des entrailles de la Terre.
Ultime signe d’une civilisation disparue, en l’occurrence la nôtre : de la musique. Pas n’importe laquelle. De l’opéra, un art total cher au comédien Romain Daroles.
“Ars Nova” relève du théâtre. Cela pourrait aussi être une sorte de film, joué en direct devant nous, sur la scène du Théâtre de Saint-Gervais à Genève, où le spectacle était présenté jusqu’au 10 mars. Des références, des clins d’œil? Un peu comme les Shadoks pour le côté “ils n’arrêtent jamais de pomper” avec des blips et des blops musicaux électroniques réalisés avec des oscillateurs vintage, création du concepteur sonore Charles-Edouard de Surville. Un peu comme “Solaris” de Tarkovski pour l’aspect “comment converser avec une intelligence extraterrestre qui a l’apparence d’un immense chaudron de confiture à l’abricot”. Un peu comme “Star Wars” pour les scènes “mais où est donc passé R2D2?”.
Dans ce futur post-catastrophe, les décombres archéologiques sont une flûte enchantée, un anneau en or ou le fantôme de Mélisande. C’est tout ce qui reste de nous. Ou presque. Dans le camp de base de Romain Daroles, on ramasse aussi de vieilles boîtes de conserve. L’humanité est décidément incorrigible.
” Ars Nova “, de Romain Daroles, avec Mathias Brossard, Marion Chabloz, Romain Daroles, François-Xavier Rouyer, Spot, Sion, le 13 mars 2024.
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