Musicien, chanteur, compositeur… Avec son dernier album, « Les Cent prochaines années », sorti il y a un an maintenant, Albin de la Simone se livre en chansons mais aussi sur scène, en compagnie de son trio de musiciens.
Votre 7e album arrive après un précédent projet intégralement instrumental. Pourquoi ce retour à l’écriture ?
Albin de la Simone : « Ce disque instrumental, je l’ai fait car j’étais complètement asséché de parole. Je n’avais pas du tout d’inspiration mais la musique est un art en soi et une fois cet album sorti, j’ai remarqué que plusieurs morceaux avaient des couplets, des refrains et une mélodie. Ces chansons attendaient des textes et j’ai fini par écrire sur trois morceaux, ce qui m’a remis le pied à l’étrier pour faire ce dernier disque. »
Vous abordez des sujets très intimes comme le temps qui passe, l’amour, les souvenirs, l’avenir… Peut-on parler d’une œuvre autobiographique ?
« L’intime est toujours mon moteur dans mon travail, j’écris toujours des choses qui sont filtrées par mon ressenti et mes émotions. Mais est-ce que tout est autobiographique ? C’est plus ou moins déguisé, c’est du vécu un peu transformé pour parfois enrichir et booster émotionnellement la vérité. C’est une transformation de ce que je vis et ce que je ressens. »
Pour la première fois, vous avez confié la réalisation de votre album à un autre artiste, le musicien Sage. L’exercice a-t-il été difficile ?
« La réalisation, c’est vraiment la mise en forme d’un album : la chanson est un le corps et la réalisation le costume qu’on lui met. Sage m’a beaucoup apporté car il m’a révélé des choses de moi-même et m’a habillé différemment que ce que j’aurais fait. J’ai parfois lutté contre moi-même pour le laisser faire. Je devais me forcer à me taire pour le laisser-aller au bout de ses idées qui se sont toujours vérifiées superbes et m’ont toujours plu. Mais j’arrivais à me raisonner car c’est un rôle que j’ai aussi auprès d’autres chanteurs, je réalise beaucoup de disques pour des artistes et j’ai conscience de l’importance de laisser quelqu’un faire à ma place. »
J’ai parfois lutté contre moi-même pour le laisser faire. Je devais me forcer à me taire pour le laisser-aller au bout de ses idées.
Albin de la Simone
Sur scène, vous serez accompagné d’un trio de musiciens. Qui sont les artistes qui vous accompagnent ?
« Le batteur s’appelle Franck M’Bouéké, la saxophoniste baryton Marielle Chatain et la guitariste bassiste Marie Lalonde. Mais la particularité du concert, c’est que nous changeons de place à pratiquement toutes les chansons en passant du clavier à la basse, au piano… J’aime voir les musiciens jouer plusieurs instruments, ce qui donne quelque chose de très vivant, comme une troupe. Si le public s’habitue à voir un musicien à la basse, au bout d’un moment, il ne le voit plus. Mais s’il se retrouve derrière le piano à la chanson d’après puis joue du saxophone plus tard, ça donne une plus grande perception du rôle des musiciens et de leur importance. »
Le show a-t-il changé depuis le début de votre tournée ?
« Il s’est assoupli car nous avons moins le nez dans le guidon. Nous avons eu des fausses bonnes idées qui nous compliquaient la vie et nous avons fait du tri. Nous modifions et améliorons en permanence et quand nous en avons marre de jouer une chanson, nous la jouons autrement. Des sectateurs sont venus plusieurs fois et ont toujours trouvé le concert différent. »
Et sur scène, vous échangez beaucoup avec le public.
« Le concert n’est pas du tout hermétique, c’est bien de détendre l’atmosphère et de rompre le silence entre les morceaux, même de faire des blagues. Mais il est aussi important de conserver des tunnels de chansons et de laisser l’émotion gonfler sans la désamorcer. »
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