2024-02-03 19:46:12
Kassogue S., le Malien de 32 ans qui a commis l’attaque au couteau qui a fait trois blessés à la gare de Lyon à Paris, est entré en Italie le 22 août 2016 en provenance de Pozzallo et se trouvait régulièrement en France. Son cas – qui, selon les autorités françaises, ne fait pas actuellement l’objet d’une enquête pour terrorisme – s’ajoute à une série d’affaires d’agresseurs en Europe avec un “passé” italien.
Abdesalem Lassoued
La dernière en date remonte au 16 octobre 2023 : Abdesalem Lassoued, un Tunisien de 45 ans responsable d’un attentat dans le centre de Bruxelles au cours duquel deux Suédois ont été tués, était passé par Gênes et Bologne. Son passé en Italie le relie à certains extrémistes islamistes, des « loups solitaires » comme les ont définis les enquêteurs, qui, ces dernières années, ont semé la terreur en Europe, ensanglantant les villes d’Allemagne, de Belgique et de France. D’Aprilia à Naples en passant par Lampedusa, ces terroristes ont vécu quelque temps dans notre pays, parfois grâce à un réseau de contacts, puis ont frappé des centaines de kilomètres de l’autre côté de la frontière.
Lakhdar Benrabah
Avant Lassoued, le dernier terroriste ayant des liens connus avec l’Italie était Lakhdar Benrabah, l’agresseur qui a attaqué trois policiers au couteau devant le commissariat de Cannes le 8 novembre 2021. L’homme avait atterri à Cagliari en 2008 et était titulaire d’un permis de séjour italien délivré par la préfecture de police de Naples depuis 2018. Selon les médias français, il était entré légalement dans le pays en 2016 et était inconnu de la police : il n’a pas été suivi car soupçonné de radicalisation, non classé « S » et donc non considéré comme un risque pour la sécurité de l’État.
Brahim Aoussaoui
À une trentaine de kilomètres de Cannes, à Nice, le 29 octobre 2020, trois personnes ont été tuées dans une attaque au couteau dans la basilique Notre-Dame. Une femme fut décapitée et le sacristain massacré. Celui qui est intervenu est Brahim Aoussaoui, un Tunisien d’une vingtaine d’années qui, le 20 septembre de la même année, avait débarqué à Lampedusa avec quelques dizaines de compatriotes.
Après un bref passage dans le hotspot de l’île, le jeune Tunisien a été transféré sur le navire de quarantaine « Rhapsody » où il est resté jusqu’au 8 octobre. Le lendemain, il a été transféré dans un centre pour migrants à Bari, d’où, après avoir reçu l’ordre d’expulsion, il a rejoint clandestinement la France.
Anis Amri
Toujours à Lampedusa en 2011, a atterri Anis Amri, le tueur tunisien qui, cinq ans plus tard, a commis un massacre à Berlin en jetant sa camionnette dans la foule qui déambulait dans les rues du marché de Noël le 19 décembre 2016, tuant 12 personnes, dont l’Italienne Fabrizia. Di Lorenzo. Après son arrestation pour menaces aggravées, blessures et incendie criminel, il s’est retrouvé à Enna depuis la prison d’Ucciardone et est resté à Aprilia. D’où le voyage en Allemagne, avec un arrêté d’expulsion en poche. Dans les heures qui ont suivi le massacre, le terroriste est arrivé à Turin puis s’est dirigé vers Milan. Le 22 décembre 2016, il a été tué lors d’un échange de tirs avec deux policiers près de la gare de Sesto San Giovanni.
Mohamed Lahouaiej Bouhlel
Même année, mais en France, le 14 juillet, Mohamed Lahouaiej Bouhlel, au volant d’un camion, fonce à toute allure dans la foule près de la promenade des Anglais à Nice, tuant 89 personnes, dont six Italiens. L’homme venait régulièrement en Italie pour apporter de la nourriture aux migrants syriens, du moins selon ce qu’a déclaré aux enquêteurs l’un de ses complices présumés. Bouhlel lui-même, un peu moins d’un an après le massacre du front de mer de Nice, a été contrôlé à la frontière de Vintimille, identifié et autorisé à passer car il n’y avait sur lui aucun élément susceptible de le faire considérer comme une personne dangereuse.
Khaled Babori
Au lieu de cela, c’est Khaled Babouri qui a atterri en Sardaigne en provenance d’Algérie, l’agresseur qui, le 6 août 2016, a attaqué deux policières à coups de machette près du commissariat de Charleroi, en Belgique, en criant « Allah hu Akbar ». L’attaque a été revendiquée le lendemain par l’Etat islamique via son organe de propagande Amaq.
Ahmed Hanachi
Ahmed Hanachi, le Tunisien qui a poignardé à mort deux jeunes filles à la gare Saint-Charles de Marseille le 1er octobre 2017, avait également des liens avec l’Italie. Hanachi, marié à une Italienne, a passé quelque temps à Aprilia (Latina), où il vivait chez sa belle-famille. Les deux se sont ensuite séparés et l’homme a abandonné Aprila et l’Italie. Quelques jours plus tard, la police arrêtait le frère de Hanachi à Ferrare.
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