Attentat terroriste dans un lycée ougandais : Bilan tragique de 41 morts

Attentat terroriste dans un lycée ougandais : Bilan tragique de 41 morts

Au moins 41 personnes, principalement des étudiants, ont été tuées lors d’un raid mené par des jihadistes contre un lycée dans l’ouest de l’Ouganda dans la nuit de vendredi à samedi. C’est la pire attaque de ce type depuis des années dans le pays.

Des membres des Forces démocratiques alliées (ADF), une milice islamiste qui a prêté allégeance au groupe Etat islamique, ont été accusés par les autorités de l’armée et de la police d’être responsables de cette attaque sanglante contre le lycée situé dans le district de Kasese, près de la frontière de la République démocratique du Congo.

Les assaillants, qui ont également enlevé six personnes, ont fui vers le parc national des Virunga, situé en territoire congolais.

Le maire de la localité de Mpondwe-Lhubiriha, où a eu lieu l’attaque, a déclaré que trente-neuf élèves ont été tués dans le lycée. Il a ajouté que deux autres personnes, un homme et une femme, ont également été tuées, portant le bilan total à 41 morts. Un précédent bilan faisait état de 37 morts.

D’après le maire, de nombreuses victimes ont été si gravement brûlées qu’elles sont méconnaissables. Par ailleurs, certains étudiants sont toujours portés disparus.

Les enquêteurs affirment que des dortoirs ont été incendiés et que les lycéens ont été tués à coups de couteau lors de cette attaque menée par les membres des ADF, l’un des groupes les plus meurtriers de l’est de la RD Congo.

“Grosse attaque”

Un survivant a décrit les assaillants comme portant des fusils et des machettes, mettant le feu au dortoir après avoir tiré des balles à travers les fenêtres.

Le porte-parole de la police nationale ougandaise, Fred Enanga, a déclaré que les ADF avaient attaqué le lycée Lhubiriha à Mpondwe, près de Bwera, et avaient également “pillé” un magasin de nourriture.

“Nos forces poursuivent l’ennemi pour secourir les personnes enlevées et détruire ce groupe”, a-t-il déclaré dans un communiqué.

Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière en Ouganda depuis l’attentat à Kampala en 2010 qui avait fait 76 morts lors d’un raid revendiqué par le groupe islamiste shebab basé en Somalie.

Les autorités ont été alertées d’une “grosse attaque” au lycée Lhubiriha de Mpondwe vers 23h00 locales vendredi soir, selon un rapport de police consulté par l’AFP.

À leur arrivée, les unités policières et militaires ont découvert “l’école en train de brûler et des cadavres d’étudiants gisant dans l’enceinte”, précise le rapport.

Le lycée se situe à moins de deux kilomètres de la frontière avec la RD Congo, où les ADF sont accusées d’avoir tué des milliers de civils depuis les années 1990.

Parc des Virunga

Le général de division Dick Olum a déclaré à l’AFP que les services de renseignements avaient signalé la présence des ADF dans la région au moins deux jours avant l’attaque, soulignant la nécessité d’ouvrir une enquête.

Il a également affirmé que les assaillants avaient des informations détaillées sur l’école.

“Ils savaient où se trouvaient les dortoirs des garçons et des filles”, a déclaré Olum. “C’est pourquoi les rebelles ont verrouillé le dortoir des garçons et y ont mis le feu. Les rebelles n’ont pas verrouillé la section des filles et les filles ont réussi à sortir, mais elles ont été frappées à la machette alors qu’elles couraient pour se mettre à l’abri, et d’autres ont été abattues”.

“Nous avons demandé davantage de puissance de feu, des avions pour aider à l’opération de sauvetage des personnes enlevées et pour localiser les cachettes des rebelles en vue d’une action militaire”, a-t-il ajouté.

Les assaillants ont fui vers le parc national des Virunga, une vaste zone à la frontière de l’Ouganda et du Rwanda, emmenant avec eux les six personnes enlevées, a déclaré le porte-parole des Forces de défense du peuple ougandais (UPDF), Felix Kulayigye.

Les Virunga sont la plus ancienne réserve naturelle d’Afrique et abritent des espèces rares, dont les gorilles de montagne.

Mais les milices, parmi lesquelles des dizaines sont actives dans l’est de la RD Congo riche en minéraux, utilisent également le parc comme refuge.

Allégeance à l’EI

Les ADF, originaires de l’Ouganda majoritairement musulmane, se sont implantés dans l’est de la RDC à partir du milieu des années 1990, où ils sont accusés d’avoir massacré des milliers de civils.

En 2019, ils ont fait allégeance au groupe Etat islamique, qui les considère comme sa branche en Afrique centrale, et sont également accusés d’attentats jihadistes sur le sol ougandais.

Ce n’est pas la première attaque d’une école en Ouganda attribuée aux ADF. En juin 1998, 80 étudiants avaient été brûlés vifs dans leurs dortoirs lors d’une attaque des ADF contre l’Institut technique de Kichwamba près de la frontière de la RD Congo. Plus de 100 étudiants avaient été enlevés.

En 2021, l’Ouganda et la RD Congo ont lancé une offensive conjointe pour chasser les ADF de leurs bastions congolais, mais ces opérations n’ont pas encore permis de mettre fin aux attaques du groupe.

Début mars, les États-Unis ont annoncé offrir une récompense pouvant aller jusqu’à 5 millions de dollars pour toute information permettant de localiser leur chef, un Ougandais d’une quarantaine d’années nommé Musa Baluku.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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