Attentats d’Air India : l’enquête, les acquittements et les conséquences – Analyse en profondeur

Attentats d’Air India : l’enquête, les acquittements et les conséquences – Analyse en profondeur

Le 23 juin 1985, un attentat terroriste dévastateur a eu lieu à bord d’un avion de la compagnie Air India, qui avait décollé de Montréal et se dirigeait vers l’Irlande. La bombe placée à bord a explosé au large des côtes irlandaises, entraînant la mort des 329 personnes à bord. Parmi les victimes, on comptait près de 100 enfants et 268 Canadiens. Cette attaque a été la pire de l’histoire terroriste du Canada, et était la plus meurtrière au monde jusqu’aux attentats du 11 septembre 2001. Une seconde bombe a également explosé à l’aéroport de Tokyo, tuant deux bagagistes, à bord d’un autre vol d’Air India en provenance du Canada. Ces attaques étaient le résultat d’une vengeance des terroristes sikhs suite à l’opération menée par l’armée indienne pour évincer les indépendantistes sikhs retranchés dans le Temple d’Or à Amritsar, au Pendjab. Cette opération avait causé la mort de nombreux pèlerins et avait ensuite conduit à l’assassinat d’Indira Gandhi, la Première ministre indienne, par deux de ses gardes du corps sikhs. L’enquête qui a suivi ces attentats a été longue et complexe. Inderjit Singh Reyat, un sikh canadien, a plaidé coupable en 2003 pour avoir assemblé les bombes, tandis que ses complices Ripudaman Singh Malik et Ajaib Singh Bagri ont été acquittés malgré l’enquête approfondie menée par la GRC. Le rapport publié en 2010 par l’ancien juge de la Cour suprême John Major a mis en évidence de nombreuses erreurs commises par le gouvernement canadien, la GRC et le Service canadien du renseignement de sécurité, qui ont permis que l’attaque terroriste puisse se produire. Le rapport a également souligné que ces mêmes erreurs pourraient se reproduire si des mesures adéquates ne sont pas prises pour éviter de tels événements à l’avenir. L’assassinat récent de Hardeep Singh Nijjar, un militant sikh en Colombie-Britannique, soulève des questions sur la surveillance des individus menaçant la sécurité. Bien que Nijjar ait reçu des avertissements et des conseils pour sa protection, il a été tué à proximité d’un temple sikh, ce qui laisse penser qu’il était sous surveillance. Cependant, les coupables n’ont pas été arrêtés immédiatement, ce qui suscite des interrogations. Dans un autre incident, un autre indépendantiste sikh recherché en Inde pour meurtre, Sukhdool Singh Gill, a été assassiné à Winnipeg. Les sikhs représentent la plus grande communauté sikh en dehors de l’Inde, et leur présence au Canada a été critiquée par le gouvernement et les médias indiens, qui les accusent d’accueillir des terroristes sikhs soutenant la création d’un État indépendant appelé le Khalistan. La communauté sikhe canadienne représente 2,1% de la population canadienne selon le recensement de 2021, avec une plus forte concentration en Colombie-Britannique, où ils représentent 5,92% de la population. Le voyage de Justin Trudeau en Inde en 2018 a été controversé, notamment en raison de la présence d’un extrémiste séparatiste sikh à une réception honorant le Premier ministre canadien, ce qui a déplu au gouvernement indien dirigé par Narendra Modi. Selon les médias et les analystes indiens, l’influence des sikhs dans l’entourage de Justin Trudeau est comparable à celle de la Chine.

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