Lors de la seconde moitié de saison dernière, ils nous avaient habitués à des feux d’artifice quasiment tous les week-ends. Les matches à 36, 37 ou 38 buts étaient presque devenus la norme. Une marque de fabrique que les Chartrains entendaient bien continuer à apposer cette année sur la Starligue. L’attaque à tout-va, la vitesse de jeu, c’était l’idée de départ, cet été. Sauf que trois mois plus tard, la belle machine chartraine semble grippée.
Quand tu commences à perdre, la confiance est plus faible, tu essayes de te rassurer en défense, de perdre moins de ballons en attaque, tu joues un peu moins vite…
Alors que la préparation avait pourtant dessiné les contours d’une équipe très offensive, voilà maintenant cinq journées que le CCMHB n’a plus dépassé les 28 buts en championnat. Seuls Sélestat, la lanterne rouge, et Cesson-Rennes, dont le projet de jeu se veut plus défensif, marquent moins que le club chartrain, bloqué une petite moyenne de 28,5 buts par rencontre, et à peine 26 sur les cinq dernières…
Les joueurs du C’Chartres MHB arrachent le nul face à Toulouse
« On n’a pourtant pas changé de philosophie », assure Toni Gerona, l’entraîneur, qui explique la situation par une sorte de cercle vicieux. « Quand tu commences à perdre, la confiance est plus faible, tu essayes de te rassurer en défense, de perdre moins de ballons en attaque, tu joues un peu moins vite… »
L’efficacité en question
Le technicien espagnol évoque aussi un problème d’efficacité face aux cages. « Contre Toulouse, par exemple, il nous manque quatre ou cinq buts. Et pourtant, les possessions, nous les avons. » Quand on jette un œil aux stats, on s’aperçoit que certains joueurs sont un peu en deçà de leurs standards offensifs, à l’image de Vanja Ilic ou de Sergey Kudinov, deux éléments clés des dernières saisons. Irrésistible l’an passé, Sergiy Onufriyenko est, lui aussi, un peu moins clinique, tandis que son binôme à droite de la base arrière, Matic Groselj, pèse toujours peu en attaque. Des exemples parmi d’autres.
Le C’Chartres Métropole Handball a trouvé son futur gardien !
Finalement, de manière assez paradoxale, c’est sur la défense que Chartres s’est appuyé pour aller chercher les cinq points actuellement en banque. Le CCMHB avait su fermer la boutique contre Aix (33-27) et Chambéry (29-28), et a encore été plus imperméable, samedi dernier, face à Toulouse (24-24), dans un match pourtant mal embarqué.
Avant d’enchaîner sur Paris
En retard sur leur tableau de marche, les Chartrains négocieront, ce jeudi soir, à Istres, un rendez-vous à ne surtout pas manquer. D’autant que se profilera derrière la réception du PSG, puis un déplacement piégeux à Limoges, où Nantes vient de tomber. Alors au fond, la manière importera peu. Orgie offensive ou score minimaliste, il s’agira d’abord de mettre un but de plus que l’adversaire.
Istres (Bouches-du-Rhône), ce jeudi soir à 20 heures.
Istres : Gaudin, Ledo Menendez, Bonnat-Eggert, Berkous, Kotters, Olsson, Nikolic, Parisini, Dentz, Vanegue, Jund, Martinon, Gelabert. entrée : Là.
Chartres : Grahovac, Meyer – Ilic, Vium, Figueras, Kolakovic, Busselier, Groselj, Kudinov, Dimitrov, Abutovic, Onufryenko, Jund, Gayduchenko, Tribillon, Verin. Entrée : Gérone.
Istres sous pression. Le CCMHB, toujours à la recherche d’un premier résultat à l’extérieur, se déplace ce jeudi soir chez une équipe istréenne, elle aussi, en quête de points. Relégables, les Provençaux ont commencé par sept défaites pour un succès. Mais un succès autoritaire, face à Ivry, il y a quinze jours (30-20). Passé tout près d’un autre bon résultat, la semaine dernière, à Saint-Raphaël (33-32), Istres semble monter en puissance, tracté par Berkous, Vanegue ou encore Olsson, sur la base arrière. « C’est une équipe dangereuse, qui joue mieux que l’an dernier », observe Toni Gerona. Et l’an dernier, Chartres n’avait pas réussi à s’imposer dans les Bouches-du-Rhône (29-29).
Romain Léger
