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Au CPR de Macomer on halète en couvrant les fenêtres pour filtrer le soleil

2024-07-20 19:38:47

Situation explosive en Sardaigne concernant les centres de détention. Ces derniers jours, des visites ont été effectuées par l’Ombudsman des détenus, Irène Testa, et presque partout, on constate les mêmes conditions inhumaines, qui touchent également le personnel qui y travaille. Aujourd’hui c’était le tour de Centre de détention de Macomer pour les rapatriements, une ancienne prison à sécurité maximale autrefois destinée aux terroristes islamistes. Testa s’occupe également du CPR puisque le Garant des personnes privées de liberté supervise les établissements pénitentiaires, les cellules de sécurité des casernes, les services psychiatriques pour les personnes soumises à des soins de santé obligatoires – Tso et, précisément, les centres de détention pour les rapatriements.

Irène Testa aujourd’hui à l’entrée du CPR de Macomer

«Aujourd’hui, je suis allé à Macomer. Quarante-neuf personnes, vies humaines innocentes, sont emprisonnées pendant 18 mois dans des blocs de béton bouillants», dénonce le Garant. « Ils sont dans des cellules, sans ventilateurs et sans climatiseurs. Sans frigo et obligé de boire de l’eau bouillante, vraiment imbuvable. Pas de chaises, pas de draps. Les seuls que prévoit le cahier des charges sont en TNT (non-tissé constitué de fibres synthétiques de polyester, ndr), une matière semblable au plastique et insupportable pour la peau. Personne ne les utilise, surtout avec les températures de ces journées caniculaires. Pas d’éponges pour se laver, pas même de crayons pour écrire ou dessiner. Tous les invités du Centre sont obligés de s’asseoir par terre, dans les cellules et les couloirs où aucun souffle d’air ne circule. Dès mon entrée dans l’établissement, j’ai eu l’impression de revivre la scène de ces derniers jours Prison d’Uta, où 44 degrés centigrades ont été enregistrés. Aujourd’hui, ils n’étaient rien de moins : un four.”

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«Ces personnes sont obligées de se protéger du soleil qui pénètre dans les cellules, à l’aide de couvertures accrochées aux fenêtres», poursuit Testa. «Ce sont des jeunes âgés d’environ 20 à 25 ans, ils viennent d’Afrique et d’Asie, principalement du Maroc, de Tunisie, d’Algérie, de Syrie et du Pakistan. Ils sont désespérés. Ils ont compris qu’ils avaient pris un pari en venant illégalement en Italie, et certains invités ont même demandé à plusieurs reprises le rapatriement, mais personne n’est intervenu. Cela n’est pas toujours imputable à l’État italien, cela dépend souvent du manque de réponses des gouvernements étrangers. Ils préfèrent retourner dans l’enfer de leur pays d’origine plutôt que de rester dans ces conditions. Ce que j’ai vécu à Macomer est une situation honteuse, indigne d’un pays civilisé. »

Les couvertures aux fenêtres du CPR : un palliatif contre la chaleur caniculaire

«Tout comme dans les prisons, cette situation rend également la vie des détenus impossible au CPR de Macomer», conclut le Garant sarde. “À ce point, pour compenser les carences de l’État, je demande à ceux qui se soucient des droits de l’homme (comme Caritas, les paroisses et toutes les organisations humanitaires et du tiers secteur) de promouvoir une collecte de fonds pour acheter au moins quelques respirateurs destinés aux prisons. Malheureusement, cela ne sera pas possible pour le CPR, car les dispositions légales ne le permettent pas. Nous essayons de permettre à ces personnes une vie digne. C’est un traitement que même les animaux ne méritent pas. »

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Crédits : photos aimablement fournies par la Garante des prisonniers sardes, Irène Testa



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