Depuis quelques jours, le prix de la viande rouge ne cesse d’augmenter, ce qui suscite l’inquiétude des citoyens. Selon les spécialistes, cette hausse est due à la conjoncture actuelle marquée par l’inflation, la sécheresse et l’augmentation des prix des matières premières.
Le kilo de viande dépasse maintenant les 90 dhs, cette nouvelle augmentation vient aggraver la situation du pouvoir d’achat des familles déjà touchées par l’inflation. De nombreux consommateurs ont dû réduire leur consommation de viande rouge.
Selon Mustapha Belfkih, trésorier de la Fédération interprofessionnelle des viandes rouges (FIVIAR) : “cette baisse de la consommation est principalement due à une baisse du pouvoir d’achat qui a atteint 70%. Cette diminution a été constatée même pendant les festivités de fin d’année qui connaissent habituellement un afflux de clients”.
Pour le spécialiste des viandes rouges, ce prix est quelque peu exagéré : “je peux dire qu’il y a eu une légère augmentation des prix puisque le kilo de viande se vend actuellement aux alentours de 70 dhs, et je rappelle que c’est une augmentation normale et légitime compte tenu de la conjoncture. Bien entendu, ce prix varie en fonction de la région, du quartier, de la coupe moderne ou traditionnelle, mais aussi du morceau de viande acheté. Lorsque le kilo dépasse les 95 dhs, cela signifie que le consommateur a opté pour des morceaux nobles tels que le jarret, l’épaule ou le collier”, explique Mustapha Belfkih.
Et d’insister sur le fait que cette légère augmentation est normale : “nous traversons depuis plus de trois ans une période difficile marquée par la sécheresse qui a eu un impact direct sur les pâturages. L’alimentation des animaux est principalement importée et le prix des matières premières a également augmenté, sans oublier la menace des spéculateurs sur le secteur”.
À noter que le gouvernement a pris depuis plusieurs mois toute une série de mesures pour faire face à ce phénomène, notamment en important des animaux vivants.
Selon le rapport de l’office des changes de novembre dernier, les importations sont passées de 535 en 2022 à 2648, soit une augmentation de +2.133.
Le gouvernement a également pris des mesures significatives pour soutenir le secteur de l’élevage, notamment en accordant une subvention aux éleveurs de bovins reproducteurs de race pure et une aide financière de 4 000 DH par tête.
Cette subvention est prévue pour se poursuivre jusqu’en décembre 2026, ou jusqu’à ce que le nombre cible de 80 000 têtes soit atteint. Une exonération de la TVA sur les aliments pour bétail a également été instaurée, contribuant ainsi à alléger les charges financières des éleveurs et à soutenir le développement du secteur.
