2025-01-16 13:55:00
Non pas des menaces de sanctions à hauteur d’un milliard de dollars, comme celles liées à des limites plus strictes des émissions de CO2, mais une approche réaliste et flexible de la transition écologique. C’est le message lancé par le nouveau président de l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA), Ola Källeniusdu Salon de l’Automobile de Bruxelles. L’objectif : transformer la décarbonation d’une cage en une opportunité de croissance économique.
Källenius a adressé son appel directement à la Commission et au Parlement européen, dans un contexte mondial de plus en plus complexe. En effet, à partir de lundi, l’équilibre géopolitique va subir un nouveau choc avec l’investiture du président américain Donald Trump, qui pourrait introduire de lourdes taxes sur les importations de voitures européennes (son prédécesseur, Biden, s’est occupé des voitures chinoises). Selon un rapport de Notations mondiales S&Pces mesures pourraient réduire l’Ebitda des entreprises européennes jusqu’à 17 %. «Le Green Deal européen doit être testé dans la réalité et rendu plus flexible. La décarbonisation de l’industrie automobile doit devenir un modèle économique vert et rentable”, a déclaré le président de l’ACEA. Il a ensuite appelé l’UE à éviter une guerre commerciale avec les États-Unis, soulignant la valeur des marchés libres et ouverts.
Lettre ouverte à Ursula von der Leyen
Les difficultés du secteur automobile continental sont confirmées par les immatriculations en 2024 : seulement 0,8% de plus qu’en 2023, avec 10,6 millions d’unités, encore bien en dessous des niveaux d’avant la pandémie (-18,4% par rapport à 2019). Les performances récentes de Stellantis et de Renault reflètent également un marché difficile. Au quatrième trimestre, Stellaire a enregistré une baisse globale des livraisons de 9%, bien qu’en amélioration par rapport à -20% au trimestre précédent. Renault a cependant clôturé l’année 2024 avec une hausse des ventes mondiales de 1,3%, portées par les marques Dacia (+2,7%) et Alpine (+5,9%), mais en ralentissement par rapport au +9% de 2023.
Källenius, dans une lettre ouverte au président de la Commission européenne, Ursula von der Leyena appelé hier à des mesures concrètes pour soutenir un secteur qui représente 7 % du PIB de l’UE et emploie 13 millions de personnes. Les propositions comprennent des incitations fiscales pour l’achat de véhicules électriques, l’expansion des infrastructures de recharge et une réglementation plus simple. Le président d’ACEA a conclu la lettre en soulignant l’importance d’une collaboration étroite entre la politique et l’industrie. Ce n’est que grâce à des réformes courageuses et à une vision partagée que l’industrie automobile européenne continuera à représenter un moteur d’innovation, d’emploi et de croissance économique.
Séjourné (Vice-président de la Commission) : «Premières réponses sous 40 jours»
Le vice-président exécutif de la Commission européenne a répondu rapidement aux demandes via X (anciennement Twitter). Stéphane Séjournéà Stuttgart pour le sommet de l’automobile. «Nous avons déjà commencé à travailler» avec les chambres grâce au «dialogue stratégique annoncé par la présidente von der Leyen il y a quelques semaines». Nous donnerons suite au dialogue avec les premiers éléments de réponse dans un délai de 40 jours. » Selon Séjourné, des « solutions d’urgence » pour le secteur arriveront d’ici février. Les amendes ? «Nous avons besoin d’une approche pragmatique : nous ne pouvons pas affaiblir un secteur que nous essayons de sauver. Mais nous ne devons pas revenir sur nos ambitions climatiques. » Et enfin : « L’automobile est le poumon industriel de l’Europe. Nous n’oublierons pas 13 millions d’emplois et 7% du PIB européen. Nous avons trois priorités pour sauver le secteur : assurer la compétitivité ; accroître la demande européenne de voitures propres et plus encore fabriqué en Europe; protéger notre secteur de la concurrence extérieure déloyale.
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