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Aux Rencontres des métiers du gros oeuvre, l’heure est au jeu collectif face à la baisse du neuf

by Nouvelles

Même si le président de l’Union de la maçonnerie et du gros œuvre (UMGO) nourrit « de l’espoir quant au plan de relance du logement neuf présenté en juin », il affirme aussi que « les mesures auront moins d’effet qu’un coup d’éponge magique. »

A l’ouverture des Rencontres des métiers du gros oeuvre qui se sont déroulées du 21 au 23 septembre au palais des congrès d’Ajaccio, Christophe Possémé, président de l’union de métiers de la FFB, semble pris en étau par la conjoncture. Malgré une baisse de la construction de logements neufs à venir qui va impacter fortement aussi bien les entreprises que leurs fournisseurs industriels présents, l’heure n’est pas à l’abattement.

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Une activité méconnue

En pleine coupe du monde de rugby, les métaphores filées sur le jeu collectif vont bon train : « S’entendre sur la tactique à adopter n’est pas simple, mais dans les mois et années à venir, nous allons devoir continuer à travailler ensemble. La filière saura se réinventer. »

Le président montre son assurance, et c’est donc sans chamboulement que les différentes commissions de l’UMGO ont défilé sur scène pour aborder les dossiers les concernant : loi retraite, lutte contre l’exposition à la silice pour la commission sécurité, meilleur suivi des BT 03 et 06 en période d’inflation ainsi que révision de la norme NF P 03-001 pour la commission économique, ou encore la REP et les problèmes de tri qu’elle pose pour les entreprises de gros œuvre.

Pour des acteurs qui utilisent principalement du béton, le sujet de la décarbonation est bien évidemment central. Lionel Rusch, président de la commission technique, a d’ailleurs abordé les points cruciaux de cette thématique : « On constate tout d’abord que les maîtres d’ouvrage sous-estiment le prix des nouveaux matériaux décarbonés. C’est pour cela que nous souhaitons intégrer des tableaux d’émission de CO2 ouvrage par ouvrage pour chaque marché. Enfin, nous nous rendons compte que les bureaux d’études thermiques connaissent mal notre activité, ce qui nous pousse à être de plus en plus présents en amont afin de les orienter vers certaines solutions techniques. » La commission envisage aussi la mise en place d’une veille pour informer les adhérents sur les dernières techniques et matériaux décarbonéscomme par exemple le béton de lin ou le béton bas carbone avec banches chauffées pour accélérer la prise.

Faire du lobbying de proximité

Même si le congrès se déroule comme à son habitude dans la convivialité, de par les sujets qui sont abordés, l’effet de l’accumulation des signaux négatifs pour le secteur se fait sentir.

A la pause, Olivier Salleron, président de la FFB, ne cache pas son incompréhension face à la position du gouvernement : « Il ne se rend pas compte que ce sont près de 150 000 emplois qui sont menacés », soupire-t-il.

Selon les derniers chiffres de la FFB, les mises en chantier à fin juillet 2023 en glissement annuel sur les 7 derniers mois chutent de 16,9 %, 28,3 % pour les autorisations. Et il n’en fallait pas moins à Philippe Dessertine, économiste et professeur à l’université Paris-Sorbonne, pour enfoncer le clou, même si on lui a demandé « de faire une conférence positive ». « Sur les aides, il n’y a rien à espérer à court terme, donc c’est à vous de vous débrouiller seul »assène l’économiste.

Et la conjoncture devrait justement mettre la cohésion du secteur à rude épreuve : avec une inflation « qui a totalement changé les règles du jeu, notamment lors des négociations », les entreprises seront tentées de baisser leur prix pour remporter des projets. Or c’est la chose essentielle à éviter pour l’économistealors que les collectivités ont moins d’argent, subissent des augmentations de taux et seront tentées d’avoir une vision “courtermiste”. « Il est donc important d’avoir un langage commun, et réaliser un vrai travail commun sur le terrain, insiste Philippe Dessertine. Il faut faire du lobbying. » Un lobbying qui doit se fonder sur les entreprises de proximité de l’UMGO.

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« Les groupements sont fondamentaux »

Malgré tout, l’économiste s’est évertué à terminer effectivement sur une note positive : « Pour faire émerger un nouveau modèle, vous pouvez compter sur l’innovation. Et je voulais aussi vous dire que ce nouveau modèle est déjà en train d’émerger : les financiers mondiaux ont compris qu’il faut mettre de l’argent dedans. »

Signe que l’heure n’est pas à la compétition mais à la cohésion, le mot de la fin de l’économiste est sans ambiguïté : « Les groupements sont fondamentaux quand on est en crise, et fondamentaux quand on est en rupture. »

Une assertion à laquelle semble adhérer Olivier Salleron dans son discours de clôture : « Le tsunami de la crise du logement neuf nécessite cohésion et combativité. » Les entreprises adhérentes de l’UMGO sont en tous cas prévenues.

2023-09-27 10:00:00
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