2024-12-13 22:51:00
Le rapport d’enquête est attendu avant Noël. Retour sur l’effondrement de la grande banque.
Le début de la fin :
La situation au Crédit Suisse se détériore sous la direction du PDG Tidjane Thiam et du président Urs Rohner. Ils restructurent la banque et procèdent à deux augmentations de capital d’un montant de plusieurs milliards. En 2015, CS a enregistré une perte de 2,9 milliards de francs. En 2020, Thiam a démissionné en raison de la surveillance par la banque de plusieurs hauts dirigeants. Thomas Gottstein suit. À son époque, les scandales Greensill et Archegos sont devenus publics.
L’aggravation :
Pour l’ensemble de l’année 2021, il y aura une perte de 1,6 milliard de francs. En juillet 2022, Thomas Gottstein quittera ses fonctions après 14 mois. Ceci après avoir annoncé une nouvelle perte d’un milliard de dollars pour le deuxième trimestre. Ulrich Körner, qui dirigeait auparavant la division Asset Management, est nommé nouveau CEO.
Le rôle des pays étrangers :
Une grande banque d’investissement internationale est « au bord du gouffre ». C’est ce qu’écrivait le journaliste économique australien David Taylor le 1er octobre 2022 sur la plateforme Twitter (désormais X). Le lundi suivant, l’action CS a ouvert en baisse de 10 pour cent à la Bourse suisse. Des sorties massives d’argent s’ensuivent. Au cours de l’ensemble du quatrième trimestre, les clients ont retiré de la banque environ 110 milliards de francs, soit environ huit pour cent des avoirs sous gestion. Les deux montrent à quel point la banque était vulnérable à ce moment-là.
Les tentatives de sauvetage :
La banque annonce une restructuration et une augmentation de capital de 4 milliards de francs. La banque d’investissement déficitaire doit être réduite. Le Credit Suisse accueille la Saudi National Bank en tant que nouvel investisseur. En décembre 2022, peu avant sa démission, le ministre des Finances Ueli Maurer rassurait: «il suffit de laisser le Crédit Suisse tranquille pendant un an ou deux». En février, la banque a fait état d’une perte de 7,3 milliards de francs pour l’exercice 2022. Il s’agit de la perte la plus élevée depuis la crise financière.
Les derniers jours :
La Banque nationale saoudienne, en tant que principal actionnaire, a exclu tout soutien financier supplémentaire à CS dans une interview du 15 mars. Le lendemain, le Crédit Suisse emprunte jusqu’à 50 milliards de francs auprès de la Banque nationale suisse. En collaboration avec l’autorité de surveillance des marchés financiers Finma, cela souligne que la grande banque répond aux exigences de fonds propres et de liquidités des banques d’importance systémique. La tentative de rassurer échoue.
19 mars 2023 :
Un dimanche, le Conseil fédéral, les autorités et les banques ont annoncé le rachat de CS par UBS. UBS paie environ 3 milliards de francs en actions UBS pour reprendre son concurrent. La Banque nationale apporte un soutien en liquidités à hauteur de 200 milliards de francs et la Confédération soutient les garanties de l’UBS à hauteur de 9 milliards de francs. Au total, la Confédération s’engage à hauteur de 109 milliards de francs dans le cadre de cet accord.
Les conséquences :
Dix jours plus tard, UBS nomme une vieille connaissance au poste de CEO : Sergio Ermotti. On lui fait confiance pour terminer l’intégration. Le 12 juin 2023, les 167 ans d’histoire de la banque prendront fin. L’action CS sera négociée pour la dernière fois à la Bourse suisse. Le prix le plus récent est de 81,7 cents par pièce, soit plus de cent fois moins qu’avant la crise financière. Depuis juin 2023, une commission d’enquête parlementaire (PUK) enquête sur les responsabilités. Elle présentera son rapport en 2024.
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