Ce n’est peut-être qu’un hasard, mais depuis le retour sur le terrain de Baptiste Serin, le RC Toulon ne perd plus. Le demi de mêlée, victime d’une luxation à l’épaule droite subie contre Exeter en Coupe des champions début décembre, a repris la compétition il y a une grosse semaine, à domicile, contre Montpellier. Il n’était pas titulaire mais était entré en jeu assez rapidement, à la 33e minute, après la sortie sur commotion de Ben White, l’international écossais. Le score était de 14-0. Au final, Toulon s’était imposé largement (54-7) contre une équipe qui allait beaucoup mieux, pourtant.
Et dimanche, à Anoeta, où Bayonne avait décidé de localiser la réception des Varois, Baptiste Serin était titulaire, une première depuis le 2 décembre quand le RCT était en excellente santé, enchaînait les victoires, occupait la deuxième place du classement et effrayait un peu tout le monde. Quand Baptiste Serin (29 ans), emballé par le début de saison de son club, lâchait, enthousiaste et confiant, dans une interview accordée à L’Équipe : « Je sens que je n’ai jamais joué dans une équipe pareille. Il y a des choses qui se sentent. Les mecs ont envie de gagner et il faut que ça change. Mais ce n’est jamais fini. On n’a joué que neuf matches. »
Une semaine plus tard, en Coupe d’Europe, face à Exeter, il se blessait sérieusement à l’épaule droite, passant quelques jours plus tard sur le billard. C’est désormais de l’histoire ancienne, il est guéri, opérationnel à 100 %, et la mauvaise passe du RC Toulon, avec un sérieux début de crise, semble s’être dissipée, comme par magie.
Précieux pour le collectif
À Bayonne, Toulon a confirmé (victoire 10-46) ce qu’il avait montré contre Montpellier, un sérieux, une cohérence, une grosse défense, un alignement parfait en touche, et une charnière inspirée, avec Dan Biggar et Baptiste Serin. Auteur d’un essai en début de seconde période après avoir contré un dégagement de Camille Lopez, le demi de mêlée fut excellent, jouant juste, avec le bon tempo, et le bon oeil. C’est un régal de le voir jouer, de le voir extraire rapidement un ballon d’un ruck, de le voir se faufiler dans une faille ou attaquer une défense malgré ses frêles épaules, de le voir aussi commander son pack, un peu à l’ancienne.
« C’est un meneur, un leader collectif, il a beaucoup de talent, on se fait confiance, on lui fait confiance. On se régale de jouer avec lui. »
À l’issue de la rencontre, on a demandé à Pierre Mignoni s’il pensait qu’il y avait un lien entre le renouveau de son équipe et le retour de son stratège. Il a d’abord répondu qu’il n’aimait pas parlé en particulier d’un joueur, que c’était un peu irrespectueux pour les autres, pour le travail et l’implication des autres, et il a raison : il est important de souligner le retour de Charles Ollivon, absent à cause du Tournoi des VI Nations, la montée en puissance de Melvyn Jaminet, la rage de Gabin Villière et le réveil de Brian Alainu’uese… Mais Pierre Mignoni a toutefois consenti à parler de Baptiste Serin : « Il compte pour un, pour deux… C’est quand bien de l’avoir avec nous. »
Qu’en pense Charles Ollivon ? « C’est un meneur, un leader collectif, il a beaucoup de talent, on se fait confiance, on lui fait confiance. On se régale de jouer avec lui… »
2024-04-01 17:13:32
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