Home » Divertissement » avec le «Corriere» en kiosque «Castelli di rage»- Corriere.it

avec le «Corriere» en kiosque «Castelli di rage»- Corriere.it

by Nouvelles
avec le «Corriere» en kiosque «Castelli di rage»- Corriere.it

2024-03-21 23:17:25

De CRISTINA TAGLIETTI

Le 22 mars avec le journal le deuxième numéro de la série consacrée à l’écrivain : ses débuts, publié en 1991 et qui se déroule dans une ville imaginaire du XIXe siècle

Bienvenue à Quinnipak, là où tout a commencé. C’est ici qu’Alessandro Baricco a situé son premier roman en 1991, dans cette ville imaginaire dominé par un clocher qui sonne les heures « comme si ces carillons coupaient la nuit en segments, c’est le temps qui est une lame très tranchante et dissèque l’éternité ». Châteaux de colère il sort plus tard dans la série « Corriere della Sera » Mer océanle deuxième roman publié en 1993, qui inscrit sans équivoque Baricco comme une voix originale – il n’est pas excessif de dire unique – dans le panorama littéraire italien et lui vaut des légions de lecteurs dévoués.

Pourtant, la rupture avec les traits stylistiques classiques du récit était déjà manifeste dans ce premier roman sélectionné parmi les cinq premiers du prix Campiello puis traduit en France (Châteaux de la colère) où Baricco compte parmi les écrivains italiens les plus connus et appréciés, lauréat du prix Médecis Étranger. Un roman insolite dès le début, avec ces trois pages de dialogues, une question réponse sans préambules ni descriptions. Le montage rapide et direct suggère une vision particulière de la narration, un narration ce qui distinguera Baricco de ses contemporains. C’est le battement d’un tempo musical obtenu grâce à un usage du langage sans crainte d’aucune sorte (« le souffle divague, râle, roule et louche »), avec un arsenal rhétorique exubérant et effronté, parfois de virtuosité consciente et autodérisoire, comme lorsqu’il écrit « Il était trois heures du matin et la ville se noyait dans le bitume de sa propre nuit. Dans l’écume de vos rêves. Dans la merde de sa propre insomnie. Etc”.

Baricco met tout cela au service d’une réalité intemporelle (Châteaux de colère se déroule dans un pays européen indéfini d’un XIXe siècle indéfini) et de personnages non conventionnels qui entrelacent leur vie avec leurs talents, leurs visions, leurs utopies. Des rêves si puissants que, parfois, ils parviennent à remplacer la réalité, comme celui de M. Rail, l’un des protagonistes bizarres, fous, énigmatiques, paradoxaux, de posséder un train même s’il n’y a pas de chemin de fer, car « le seul vrai sens d’un train est que l’homme monte à bord et voit le monde comme il ne l’a jamais vu auparavant, et il en voit autant, à la fois, qu’il n’en a jamais vu en mille voyages en calèche. Si, entre-temps, cette machine parvient aussi à transporter un peu de charbon ou quelques vaches d’une ville à une autre, tant mieux : mais ce n’est pas l’important.”

M. et Mme Rail, l’orphelin Pehnt qui porte une veste trop grande et son ami Pekisch qui joue l’humanophone et lui fait office de père (“Pehnt est bizarre” disaient les gens. “C’est la vie qui est bizarre” disaient Pekisch), le vieil Andersson, la veuve Abegg entrent et sortent des pages comme sur une scène.

Les merveilles de la technique, le pouvoir de l’imagination, la recherche de l’impossible habitent cette succession d’histoires qui s’emboîtent, même si, parfois, la réalité banale et le quotidien s’y réclament. C’est le cas de Pehnt qui, après avoir quitté Quinnipak, après être devenu assureur et avoir fondé une famille, écrit à son ami Pekisch : «Qui a dit qu’il fallait vraiment vivre à l’air libre, toujours penché à la limite des choses, cherchant l’impossible, épiant toutes les failles pour échapper à la réalité ? Est-il vraiment obligatoire d’être exceptionnel ?

Baricco vit le travail de narration comme une tâche civile, convaincu que les hommes ont besoin d’histoires non seulement pour transmettre des connaissances et des connaissances, mais précisément pour se nourrir, pour vivre. Si son écriture a suivi, accueilli, subi des évolutions et des changements au fil du tempsacceptant, comme Pehnt, la réalité, cet émerveillement, cet enchantement qui implique l’écrivain et le lecteur, cette recherche du « nouveau » dans la narration (ainsi que dans les analyses essayistiques sur la révolution numérique, depuis En barbareje Le jeu) est quelque chose que Baricco a toujours vécu, même dans ses romans ultérieurs, fidèle uniquement à la dictature des récits. «Je suis né pour raconter des histoires», je n’aurais pas pu faire autre chose» répétait-il souvent.

Fonder des villes (comme Quinnipak), donner vie aux habitants, cartographier les lieux, imaginer des dialogues qui mettent à mal l’étiquette littéraire, allait de pair avec la recherche d’une syntaxe au rythme irrégulier mais vital et d’un lexique à la sonorité propre et précise. Il est toujours soutenu par la conviction qu’écrire des romans est “une manière domestique, onaniste et émouvante d’être Dieu”, comme il l’a dit l’année dernière à la Foire du livre de Turin. où il a annoncé son nouveau saut périlleux narratif, le western métaphysique
Abeldans lequel, comme il l’a avoué dans le podcast créé avec Matteo Caccia, “il y a l’homme que je suis devenu au fil du temps”.

Chaque œuvre coûte 7,90 euros. La série en douze volumes

L’initiative du « Corriere della Sera » se poursuit et propose douze œuvres sélectionnées d’Alessandro Baricco (Turin, 1958), parmi lesquelles des romans, des essais, des monologues et des recueils d’articles. La série, créée avec le graphisme de XxYstudio, arrive en kiosque le 22 mars Châteaux de colère, le roman avec lequel Baricco a débuté en 1991 (chaque volume à 7,90 € plus le prix du journal). Roman innovant également dans la forme, il représentait un défi pour la littérature de l’époque et mettait en valeur de nombreuses caractéristiques du style de Baricco. Pour continuer, le roman sera en kiosque le 29 mars Séta, de 1996, une histoire d’amour et de voyage, l’un des grands succès de l’écrivain, dont est basé le film du même nom réalisé par le Français François Girard. La série se poursuivra le 5 avril avec l’essai provocateur sur la révolution numérique Le jeuédité par Einaudi en 2018. Cinquième volume de la série, le 12 avril, une des œuvres théâtrales de Baricco, le monologue XXe sièclede 1994, qui a inspiré le film de 1998 La légende du pianiste sur l’océan, réalisé par Giuseppe Tornatore et avec Tim Roth. Raconter l’épopée homérique dans un récit plus proche de notre culture : telle est l’idée de la longue histoire Homère, Iliade, qui sera en kiosque le 19 avril. Dans les semaines suivantes : les romans Sans sang (en kiosque le 26 avril), Ville (3 mai), Cette histoire (10 mai), Smith & Wesson (17 mai) et la tétralogie Les corpsqui rassemble les quatre romans Emmaüs, M. Gwyn, Trois fois à l’aube e La jeune mariée (en kiosque le 24 mai) ; pour terminer avec le premier recueil historique d’articles et d’interventions de Baricco sur la société contemporaine, Le nouveau Barnum (31 mai)

.

21 mars 2024 (modifié le 21 mars 2024 | 21h16)



#avec #Corriere #kiosque #Castelli #rage #Corriere.it
1711105798

You may also like

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.