2024-06-17 16:40:59
Marta est une étudiante de 20 ans qui a toujours été timide. Mais cette timidité s’est tellement intensifiée qu’elle interfère parfois avec les activités quotidiennes. Depuis le lycée, elle a commencé à éprouver une peur écrasante d’être jugée négativement par ses pairs et ses professeurs.
Aujourd’hui, à l’université, Marta se sent extrêmement anxieuse lorsqu’elle sait qu’elle devra faire un exposé en classe. La veille, il parvient à peine à dormir à cause de pensées intrusives sur ses éventuelles erreurs et sur le ridicule de ses camarades de classe. Vous anticipez toutes les critiques et ressentez des papillons dans le ventre.
Marta ressent également ces symptômes en classe. Il se place généralement dans les rangées les plus éloignées et essaie de laisser un espace libre à sa gauche et à sa droite. De plus, évitez de participer à des activités sociales de peur de dire quelque chose d’inapproprié ou de ne pas savoir comment agir. Il préfère rester à la maison pour étudier ou regarder des séries.
Mais Marta n’est pas vraiment timide : elle souffre d’anxiété sociale, un trouble qui touche environ 9 % des femmes et 7 % des hommes chaque année. Également connue sous le nom de phobie sociale, l’anxiété sociale se caractérise par une peur intense et persistante des situations ou des performances sociales dans lesquelles la personne a le sentiment d’être jugée, évaluée ou humiliée par les autres.
Et en quoi est-ce différent de la timidité ? Eh bien, il ne s’agit que d’une tendance de la personnalité par rapport à certains comportements et pensées, alors que l’anxiété sociale peut être définie comme un trouble psychologique invalidant et attribuée à un diagnostic validé par la communauté scientifique.
Il faut également le distinguer des autres problèmes d’anxiété. Réaliser un diagnostic différentiel consiste à explorer les similitudes et surtout les différences concernant les symptômes qui ont amené un patient à la consultation. Certains articles scientifiques indiquent que les situations qui déclenchent ces symptômes et leur impact sur la vie quotidienne sont deux aspects fiables pour réaliser l’analyse précédente.
Si l’on regarde l’attaque de panique, par exemple, les déclencheurs sont diffus, alors que dans le trouble en question, il s’agit de situations sociales ou de situations impliquant de parler en public, de manger ou de boire devant d’autres. Dans une crise de panique, la peur ultérieure est associée à la possibilité de subir un autre épisode, tandis que dans l’anxiété sociale, c’est la peur d’une évaluation sociale négative qui entretient la peur.
Quelque chose de similaire se produit lorsqu’on le compare au trouble de anxiété généralisée. Dans ce dernier cas, la peur est liée aux éventuelles catastrophes qui pourraient survenir, mais elles ne doivent pas nécessairement être replacées dans un contexte social. En revanche, l’impact sur la vie quotidienne ne consiste pas à éviter les réunions ou les moments d’exposition publique, mais plutôt la personne souffrant d’anxiété généralisée éprouve des difficultés diffuses à contrôler son inquiétude, ce qui génère des symptômes persistants tels que tensions musculaires, fatigue et manque. de sommeil.
De manière générale, le système nerveux de la personne affectée apprend à être alerte dans des situations sociales ou, simplement, face à la possibilité d’une rencontre avec d’autres personnes. Cela se traduit par les processus suivants :
Activation de l’amygdale. Cette structure sous-corticale joue un rôle majeur dans le traitement des émotions difficiles telles que la peur. Chez les patients souffrant d’anxiété sociale, l’amygdale a tendance à être hyperactivée, ce qui augmente la probabilité que les situations neutres soient perçues comme menaçantes.
Implication de l’hippocampe. Impliqué dans la formation et la récupération des souvenirs, cette région cérébrale est notamment impliquée dans le maintien de la phobie. Des fragments de mémoire a priori inoffensifs sont responsables de l’anticipation et de la peur des situations futures.
Inhibition du cortex préfrontal. Celui en charge de la régulation émotionnelle est également associé à l’anxiété sociale. Certaines études ont montré que l’exacerbation de la réponse émotionnelle aux contextes sociaux pourrait la désactiver, empêchant la raison ou les données objectives d’inverser la situation.
Anomalie dans le fonctionnement des réseaux neuronaux impliqués dans la perception sociale et l’empathie, comme ceux qui incluent les aires temporo-pariétales et le cortex cingulaire antérieur. Ils sont importants pour interpréter et répondre aux signaux sociaux, et leur altération peut conduire la personne à mal interpréter les intentions et les attitudes des autres.
La thérapie psychologique fournit les outils nécessaires pour gérer les situations sociales des personnes atteintes de ce diagnostic. Dans certains cas, des médicaments sont également nécessaires si des événements spécifiques tels qu’une crise de panique ou un épisode de dissociation se sont produits.
Actuellement, c’est la réalité virtuelle appliquée à des modalités de traitement telles que la thérapie cognitivo-comportementale ou la thérapie d’exposition qui produit les meilleurs résultats.
De même, il est recommandé au patient de mettre en pratique une série de directives comportementales telles que les suivantes :
Formation progressive des compétences sociales. Exposition progressive à des situations moins intimidantes, en petits groupes de confiance.
Techniques de respiration profonde et de relaxation musculaire.
Identification et analyse des pensées négatives automatiques autour de la situation d’anxiété sociale.
Exercice physique. Le mouvement génère certains produits chimiques et active les processus métaboliques qui aident à réguler l’anxiété en général.
Parfois, le manque d’information nous amène à adopter une attitude pessimiste ou inattentive face à des diagnostics peu connus ou dont les symptômes ont traditionnellement été attribués à des traits de personnalité comme la timidité, en l’occurrence. D’où l’importance de sensibiliser sous les slogans « il n’y a pas de santé sans santé mentale » ou « si on ne la rend pas visible, elle n’existe pas ?
**Cet article a été initialement publié dans La conversation**
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