Les avantages indéniables des réseaux sociaux
Mon chien a été mordu. Dans le nez. À propos d’un gros bouledogue sorti de nulle part, sans laisse et qui a immédiatement attaqué. Je ne connais pas ce chien et son propriétaire non plus. Beaucoup d’agitation et de cris, mais heureusement, rien n’a été définitivement brisé en dehors de ma foi dans le monde. L’incident s’est produit dans mon village, juste à côté de l’école, où je passe presque tous les jours. Je ne me déplace que très prudemment dans les rues.
Comme toujours, je cherche de l’aide sur Internet. J’essaie de taper “pitbull (nom du village)” sur Facebook et des photos de ce chien apparaissent immédiatement. On le voit se promener sans laisse dans mon village, dans le village voisin aussi. Le profil du propriétaire est entièrement public et m’offre toute une gamme d’informations intéressantes sur son existence. Je connais maintenant le nom du chien, son poids, le passé du propriétaire, ses différents casiers judiciaires, ce qu’il aime manger, apprendre de nouveaux termes d’argot que je ne connaissais pas et à quelle heure il sort comme ça. J’apprends aussi qu’il emménage dans un nouvel appartement.
Quelques jours après l’incident décrit ci-dessus, il poste une photo de la vue depuis son nouvel appartement. Sur cette image se trouve également l’adresse exacte, peut-être que c’est arrivé par erreur, automatiquement. Le soir même, j’apprends que l’homme est chez lui avec son chien. Une maison à dix miles de chez moi. Mon village est redevenu prévisible.
(Alan Smithee)
