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Bagarres au Parlement, une longue histoire. Du nœud coulant de la Ligue au sénateur socialiste enlevé en sous-vêtements

by Nouvelles
Bagarres au Parlement, une longue histoire.  Du nœud coulant de la Ligue au sénateur socialiste enlevé en sous-vêtements

2024-06-15 04:00:45

Rome, le 14 juin 2024 – Bagarre. Cela arrive souvent ces derniers temps. Le projet a fait ses preuves : un classique républicain autant que le mot qui le décrit. Ba-gar-re, nom féminin d’origine française. L’origine est métisse, un peu basque, un peu provençale. Cela signifie des troubles, techniquement un combat, qui dégénère ensuite à Rissa. Comme dans le cyclisme, d’où vient le terme : les vélos s’entassent, les guidons se touchent, quelqu’un tombe, quelqu’un déraille et en un instant c’est le carnage.

Le député de la Ligue du Nord, Luca Leoni Orsenigo, montre un nœud coulant dans la chambre de Montecitorio, à Rome, le 16 mars 1993 (Ansa)

Mercredi, à la Chambre de Montecitorio, tout a commencé agitant le drapeau tricolore face au membre de la Ligue du Nord Calderoli et s’est terminé avec la sortie du cinq étoiles Leonardo Donno en fauteuil roulant. Parce que, il faut le dire, il a encaissé les coups. Volontaire ou involontaire, les policiers qui ont acquis les vidéos préciseront cela, comme au stade. Et voici une autre caractéristique parlementaire typique : se considérer comme courbé et agir en conséquence. Avec les banderoles, les chants, les insultes et puis de temps en temps les coups.

Combien de fois la bagarre a-t-elle eu lieu ? Des dizaines, des centaines. Des dizaines de milliers si l’on se limite aux verbales. Administration ordinaire : c’est la passion politique qui nous anime, Votre Honneur. Quelque chose de physique, un magma de haine et d’amour qui, à un moment donné, ne peut qu’éclater. Et puis les bras se cherchent au-dessus des têtes, les liens (c’est une pratique principalement favorisée par la testostérone) s’emmêlent, les jambes cherchent les tibias des autres et surtout il y a les gants des vendeuses. Force d’interposition non violente, dans une tentative ingrate de séparer les justiciables sans les prendre, et de faire respecter les règles et le décorum de l’institution. Si un greffier de la Chambre ou du Sénat pouvait parler librement, combien de choses aurait-il à dire ?

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Le pire? Ceux avec des groupes scolaires en visite. Comme le 27 novembre 2019. Chambre Montecitorio, 18h40 : une méga-bagarre éclate à l’ESM impliquant des dizaines de députés, accompagnée d’un jet d’une chaise qui s’est brisée sous les yeux écarquillés des étudiants et les larmes de leurs professeurs, avec tout le respect que je dois au des heures perdues à parler du sens des institutions. Quelques mois plus tard, en décembre, la bagarre est bruyante, des jurons irremplaçables volent, et quand quelqu’un dit au membre de la Ligue du Nord Centinaio “Je t’attendrai dehors”, il écarte les bras avec aplomb, les index et les pouces étendu : ‘Je vais te donner un f… comme ça’.

Le langage non verbal, car le combat, remarquez, n’est pas le seul ingrédient. Il y a aussi le cinéma. 16 mars 1993, le membre de la Ligue du Nord Luca Leoni Orsenigo parle de Tangentopoli et brandit une corde. Cette image fera le tour du monde. 20 octobre 2020, plein Covid. Vittorio Sgarbi refuse de porter un masque et traite le président Fico de fasciste qui le lui impose. Cela se terminera avec le cri du critique « Je reviendrai » alors que les vendeurs le traînent dehors.

Il dit : des choses de la Deuxième République, mais la première n’était pas différente. 1953, Meuccio Ruini, un socialiste de Reggio Emilia, président de May (il a dirigé le Palazzo Madama pendant 90 jours), tente d’interrompre la bagarre mais reçoit un coup de poing au visage et s’active à son tour. Cela se terminera par les vendeurs qui l’entraîneront, son pantalon cédera à un moment donné, le laissant en sous-vêtements en criant “Vive l’Italie”. Enfin, il y a la musique. Un discours de De Gasperi s’est terminé par la cantate de l’Internazionale de la gauche tandis que de la droite ils chantaient l’hymne Mameli. Le président avait été interrompu 32 fois par : bouffon ! (Va-t’en), menteur ! (Giolitti), enfant de chœur ! (Bas), serviteur ! (Pajetta).

Pajetta Gian Carlo. A ne pas confondre avec Giuliano, l’auteur de la mère de toutes les bagarres. Nous sommes en 1949, l’entrée de l’Italie dans l’OTAN est en discussion. Les communistes s’y opposent farouchement. Après des heures de cris, Pajetta, désormais sans voix, prend littéralement un bond en avant, saute et se jette sur un groupe de députés. Il n’y avait pas de caméras à l’époque. L’actualité est confiée à des sténographes. Qui dans les procès-verbaux officiels, cherchant les mots justes, écrit finalement : “L’honorable Pajetta Giuliano, à la fin d’une altercation, se catapulte sur d’autres honorables députés”. La Première République, un tout autre film.



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