Baiuca, critique de Barullo dans Mondo Sonoro (2024)

2024-09-27 09:03:07

Après avoir bouleversé le folklore galicien et l’avoir rapproché plus que jamais d’une nouvelle génération d’auditeurs parvenus avec deux albums studio impeccables, le bon Alejandro Guillán Castaño fait face au défi étouffant de se réinventer une fois de plus, tellement convaincu de ne pas vouloir trahir son essence comme ainsi que de ne pas tomber dans des formules trop galvaudées. Une épreuve du feu et un point de non-retour dans la carrière de Baiuca avec lequel nous vérifions sans astuce ni carton le véritable charisme, le talent et la mémorisation de sa proposition.

Alors qu’il semblait que l’éventail des possibilités offertes par la combinaison de l’avant-garde et de la tradition se rétrécissait et que l’expérience n’allait guère donner plus d’elle-même, le producteur et multi-instrumentiste de Catoira nous laisse sans arguments avec l’aide de “Bruyant” (raso., 24), une explosion de couleur et d’hédonisme qui souligne la confiance acquise par Guillán au cours de ces années et ouvre une nouvelle porte dans son parcours intelligent.

Baiuca Il réalise ici l’impossible : se rapprocher du côté club de sa production sans manquer de respect aux racines. Il évite de tomber dans le trompe-l’œil sonore et entonne avec un savoir-faire d’orfèvre un langage unique dans lequel les deux hémisphères riment, générant un ensemble plein de nuances, de clins d’œil et de références qui ne se combineraient de la même manière entre aucune main. C’est la seule façon d’expliquer pourquoi une chanson euphorique de deep house émerge d’un échantillon de voix d’enfant en portugais (“Alentejo”) ou que, sous sa signature, les degrés de séparation entre «la Terra Meiga» et Four Tet soient réduits au minimum («Rachafaldra»). Des inventions audacieuses et a priori insensées qui convainquent avec empressement et coulent avec une cohérence surprenante (“PAEQB”), tester le conformisme sans lâcher la main du grand public.

Sous le signe de ce qui est clairement son œuvre la plus dansante (et un joyau potentiel à savourer en live), le Galicien porte à un niveau renouvelé les voix d’un casting plus ou moins familier et récurrent dans son imagination, explosant en même temps une délicieuse collection de facultés et de veines inouïes. Si l’on connaissait le parcours de Xurxo Fernandes dans le domaine de la fusion, on ne serait pas surpris de le voir désormais, aux côtés de Felisa Segade, prendre en charge le côté plus urbain du LP (“Navajitas”), mais il nous est moins probable de vérifier que la voix du second se transmue en une chanson mystique pleine de noirceur atavique qui donne son titre à l’album. Dans le même esprit, Antía Ameixeiras (cinquante pour cent du duo Caamaño y Ameixeiras et chanteuse du trio Maricarme) partage son timbre et son ton entre UK Garage (“Sésame”), la pop (“J’ai semé”) et le minimalisme électronique (“Bijou”) pour une triple collaboration qui constitue le cœur de l’album. Carlangas, pour sa part, cherche à nous rappeler les miels de son époque précédente dans la discographie de Baiuca avec un correct «Monte Viso»qui, sans atteindre l’impact du précédent « Fisterra », continue d’être un bon exemple de la synergie entre les deux. Et en note de bas de page, et après son apparition remarquée dans “Embarras” (21), Lilaina laisse une fois de plus par écrit son entente impeccable avec Guillán, main dans la main avec “Ribeirana”une montée trépidante des révolutions muiñeira.

tout en “Bruyant” Il a une solidité impossible à imiter et est exactement le type de renouvellement de vœux que l’on peut attendre de l’un des projets les plus courageux de notre scène expérimentale. Au cas où quelqu’un aurait des doutes à ce stade, la Galice dispose depuis un certain temps d’une représentation à l’intérieur et à l’extérieur de ses frontières.



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