Bart De Wever et ses intentions pour la N-VA

Devant une Nekkerhal bondée à Malines avec plus de 5 000 participants, Bart De Wever n’a pas caché ses intentions : le président de la N-VA prévoit de mener à nouveau son parti en tête des élections du 9 juin afin d’avoir le contrôle lors des négociations post-électorales en Flandre et au niveau fédéral.

“Nous ferons tout notre possible pour enfin changer ce pays. Et pour y parvenir, la N-VA doit être la force dominante dans le nord. Si nous y parvenons, si nous recevons cette confiance, alors je veux prendre le contrôle” et entrer au 16 rue de la Loi, a-t-il déclaré.

Comment Bart De Wever compte implanter la N-VA en Wallonie

Les sondages placent son parti derrière le Vlaams Belang d’extrême droite. La N-VA vise à reprendre la première place aux élections, tant en Flandre qu’au niveau fédéral, car, selon le nationaliste flamand, seule une N-VA forte pourra “enfin faire respecter les Flamands au niveau fédéral”. Une stratégie de reconquête nécessaire si Bart De Wever veut se démarquer de l’extrême droite flamande. “Je ne suis pas fan de l’extrême droite. Je ne l’ai jamais été et je ne le serai jamais. Et je n’attends pas grand-chose de positif de leur part.
L’insatisfaction actuelle porte sur des questions fédérales. Or, il n’y a aucun scénario dans lequel le parti qui recueille les voix des mécontents pourrait être amené à gouverner au niveau fédéral”, explique-t-il.

Selon lui, la Vivaldi a “touché le fond” et mène une politique “contraire aux intérêts” du nord du pays. Le message est donc clair au sein de la N-VA : “plus jamais ça. Plus jamais de gouvernement sans majorité en Flandre, plus jamais de Premier ministre qui sacrifie la prospérité de la Flandre pour sa propre carrière”.

Mais Bart De Wever n’est pas dupe et sait que le risque d’un retour de la Vivaldi est bien présent. “Je sais surtout ce qui risque d’arriver lorsque l’électeur se met en colère et vote pour les extrêmes : cela nous mènera tout droit à une réédition du gouvernement Vivaldi. Tous ensemble contre l’extrême droite. Les excuses sont faites pour s’en servir”, déclare le président de la N-VA.

Bart De Wever a également critiqué les socialistes francophones. “Aussi longtemps qu’il restera un euro sur le livret d’épargne des Flamands, le PS s’accrochera au statu quo”, a-t-il déclaré. “C’est le paradoxe auquel même le pire des extrémistes ne peut échapper. Si vous voulez vous débarrasser de la Belgique, il faudra négocier une séparation avec quelqu’un. En Wallonie, ce sera toujours avec la gauche”, poursuit-il.

Il a ensuite attaqué directement le président des socialistes francophones, Paul Magnette. “En fait, je préfère ne rien avoir à faire avec Paul Magnette. Ce qu’il promet dans les interviews s’apparente à de la folie criminelle. Écrivez-le : de la folie criminelle”, dit-il. “L’électeur a le sentiment que le discours de Paul Magnette constitue une attaque directe sur son portefeuille. Allons-nous laisser faire cela ? Tel est le principal enjeu des élections”, ajoute le nationaliste.