On retiendra peut-être que c’est à Tokyo que Ben Shelton a franchi le pas le plus important vers la réalisation du potentiel qu’on lui connaît déjà. À 21 ans, l’Américain a déjà flambé dans les Grands Chelems (quart de finale à l’Open d’Australie, demi-finale à l’US Open) cette année, mais il lui restait encore à peser sur les tournois du quotidien. Pas forcément ceux qui construisent une légende, mais ceux qui permettent de s’imposer parmi les meilleurs sur le long terme.
Quart de finaliste à Shanghai, Shelton avait montré des signes dans ce sens. Mais c’est bien sa victoire à Tokyo qui pourrait l’installer pour de bon dans le bon wagon. Au Japon, l’Américain a fait carton plein puisqu’il disputait sa première finale ATP avant d’ouvrir son palmarès. Après une nouvelle faute en coup droit d’Aslan Karatsev, il n’y a pas eu de célébration exubérante, pas de téléphone raccroché violemment, juste un sourire immense et une chaleureuse accolade avec son père, preuve, peut-être, d’une nouvelle maturité.
En tout cas, il a montré un parfait état d’esprit durant cette finale. Dans un premier set très accroché, il a su se montrer patient tout en restant fidèle à son style explosif. Et c’est en fin de set qu’il a fait l’effort pour ravir enfin le service du Russe qui commençait à montrer des signes de nervosité.
Soûlé de coups, Karatsev a fini par exploser dans le deuxième set. L’homme n’est pas connu pour ses grands sourires sur le court, mais là il n’avait vraiment aucune raison de montrer autre chose qu’une triste mine. Miné par son impuissance face au tennis punchy de son adversaire, il finissait par fracasser sa raquette sur le sol. Breaké à trois reprises dans ce dernier set, il ne pouvait que constater l’avènement de Shelton. Et dire que le gamin n’avait encore jamais joué en dehors des USA avant cette année.
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