Le président américain Joe Biden s’est entretenu mercredi au téléphone avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu des moyens de faire avancer un éventuel cessez-le-feu et un accord sur la prise d’otages à Gaza, a annoncé la Maison Blanche.
Cet appel fait suite au voyage éclair du secrétaire d’État américain Antony Blinken au Moyen-Orient qui s’est terminé mardi sans accord entre Israël et le Hamas sur une trêve dans l’enclave palestinienne.
M. Blinken et les médiateurs d’Égypte et du Qatar ont placé leurs espoirs dans une « proposition de transition » américaine visant à réduire les écarts entre les deux parties dans la guerre de Gaza qui dure depuis 10 mois.
« Le président Biden s’est entretenu avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour discuter du cessez-le-feu et de l’accord de libération des otages ainsi que des efforts diplomatiques visant à désamorcer les tensions régionales », a indiqué la Maison Blanche dans un communiqué.
La vice-présidente américaine Kamala Harris, qui acceptera officiellement jeudi à Chicago sa nomination comme candidate démocrate à l’élection présidentielle du 5 novembre, s’est également jointe à l’appel.
M. Blinken a quitté le Moyen-Orient mercredi après avoir échoué à obtenir une percée sur un cessez-le-feu à Gaza et un accord sur la libération des otages, laissant la région, une fois de plus, dans une situation très dangereuse.
Les responsables américains travaillent désormais à faciliter de nouvelles négociations au Caire dans les jours à venir, mais tout indique que le chef du Hamas, Yahya Sinwar, n’est pas intéressé par un accord à ce stade.
M. Netanyahu a déclaré à M. Blinken qu’il acceptait les « propositions de rapprochement » américaines présentées aux parties dans le but de réduire les écarts, mais les responsables du Hamas ont critiqué ce cadre, estimant que Washington adoptait la position israélienne.
M. Netanyahou a rencontré des groupes d’extrême droite représentant certaines des familles des otages et des soldats tombés au combat. Il leur a dit qu’il n’était pas sûr qu’un accord soit trouvé et que, de toute façon, les troupes israéliennes resteraient le long de la route de Philadelphie, une étroite bande de terre à la frontière entre Gaza et l’Egypte, et du corridor de Netzarim qui sépare l’enclave côtière.
Toutes les parties sont conscientes que si les négociations de cessez-le-feu échouent, le risque d’une escalade entre Israël et l’Iran et le Hezbollah augmente, un scénario qui pourrait plonger toute la région dans une conflagration à grande échelle.
La situation à la frontière nord est déjà extrêmement tendue. Le Hezbollah a tiré quelque 200 roquettes sur Israël ces deux derniers jours, dont 50 sur la ville de Katzrin, dans le Golan occupé, mercredi. Deux maisons ont été détruites et plusieurs personnes ont été blessées. Israël a décrit l’incident comme une attaque aveugle contre des civils et s’est engagé à riposter. Ces derniers jours, Israël a frappé des dépôts d’armes du Hezbollah dans la vallée de la Bekaa, un bastion du Hezbollah au cœur du Liban.
Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant souhaite un cessez-le-feu et affirme que l’armée pourra vivre avec un retrait du corridor de Philadelphie.
« La chose la plus importante (…) est de se rappeler quels sont les objectifs de la guerre, d’atteindre tous les objectifs de la guerre, à la fois en ce qui concerne le Hamas et aussi en ce qui concerne les otages, et de regarder vers le nord maintenant », a-t-il déclaré mercredi aux troupes stationnées dans la région, ajoutant que l’armée a détruit plus de 150 tunnels le long de la frontière entre l’Egypte et Gaza et a vaincu la brigade du Hamas de Rafah.
Des sources palestiniennes ont rapporté qu’au moins 50 personnes ont été tuées dans des frappes aériennes israéliennes à Gaza dans les 24 heures qui ont suivi le départ de M. Blinken. Israël a affirmé que des dizaines de militants figuraient parmi les victimes.
Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, plus de 40 200 Palestiniens ont été tués depuis le début de la guerre le 7 octobre. Israël affirme que 1 200 personnes ont été tuées et 253 otages ont été capturés lors de l’attaque surprise du Hamas ce jour-là. 105 otages restent à Gaza et Israël a confirmé la mort de 34 d’entre eux.
Des funérailles ont eu lieu mercredi pour certains des six otages dont les corps ont été découverts par l’armée dans un tunnel de Khan Younis lundi soir et ramenés en Israël pour être enterrés. Les six civils étaient tous en vie lorsqu’ils ont été capturés par des hommes armés palestiniens le 7 octobre. Certains proches ont publiquement blâmé M. Netanyahu, affirmant que leurs vies auraient pu être sauvées s’il avait donné la priorité à un cessez-le-feu plutôt qu’à la sauvegarde de sa coalition de droite.
Le Forum des familles des otages et les kibboutzim de la frontière de Gaza ont annoncé qu’ils boycotteraient les cérémonies nationales prévues pour commémorer les événements du 7 octobre. « Le gouvernement devrait se concentrer sur la vie des otages à Gaza et non sur celle qu’il a abandonnée », a déclaré le kibboutz Be’eri dans un communiqué.
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2024-08-21 23:03:45
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