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Bienvenue dans la guerre civile de la droite espagnole

2024-07-12 11:59:51

BarceloneParmi les analystes de la presse madrilène, il existe aujourd’hui un consensus sur le fait que Vox a commis une grave erreur en abandonnant les gouvernements régionaux et en retirant son soutien au PP. Il perd certes beaucoup de pouvoir institutionnel, ce qui signifie visibilité et ressources, mais il renforce également sa ligne politique principale, qui consiste à assimiler le PP au PSOE, et gagne en autonomie stratégique. Il ne s’agit pas d’une décision improvisée de la direction, même si elle a agacé les dirigeants territoriaux qui disposaient jusqu’à hier d’une voiture officielle, mais s’inscrit dans une lutte plus profonde entre PP et Vox pour le vote de droite. De ce point de vue, il est tôt pour faire des pronostics, mais surtout je ne me précipiterais pas pour annoncer la victoire finale du PP sur l’extrême droite.

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Un regard sur les boules de pouvoir


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Pour comprendre le mouvement, il faut comprendre la psychologie de l’électeur d’extrême droite, plutôt prépolitique, antisystème et méfiant face aux bénéfices du pouvoir. Vox a déjà montré qu’il était capable de prendre le pouvoir et d’entraîner le PP sur ses positions sur des questions clés. Et voilà qu’il enfonce le clou en se présentant comme un parti qui abandonne ses positions pour défendre ses principes. Une certaine euphorie voxiste était visible hier sur les réseaux sociaux pour rompre les liens avec le PP de Feijóo. Son périmètre électoral ne s’élargira peut-être pas, mais il est certainement désormais plus cohérent et bouchera les fuites vers le Alvise de déchiré.

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La décision d’Abascal est la conséquence d’une autre décision antérieure d’Alberto Núñez Feijóo, qui était de s’entendre sur le renouvellement du CGPJ avec le PSOE. Pour Vox, soutenir un parti ouvert aux accords avec Pedro Sánchez, considéré comme un autocrate par ses électeurs, commençait à avoir des coûts trop élevés. C’était une contradiction de critiquer ce retour au bipartisme et en même temps d’être d’accord avec l’un de ces deux partis. Abascal aura désormais les mains libres pour entrer dans la mêlée avec Feijóo. Il n’aura aucune position institutionnelle territoriale qui pourrait lui faire de l’ombre et il pourra attaquer l’électorat du PP qui ne partage pas le virage vers la modération.

L’inconnu Ayuso

Il est vrai que Núñez Feijóo pourra désormais se démarquer de l’extrême droite, mais du coup il a six gouvernements régionaux minoritaires et sans possibilité d’approuver quoi que ce soit sans l’approbation de Vox. Et surtout, on constate que les gouvernements de coalition de droite sont très instables par rapport à ceux de gauche. Le gouvernement PP-Vox du Pays Valencien a duré seulement un an, tandis que le Botanique a gouverné sans chocs pendant huit. Avec quel argument Feijóo peut-il désormais critiquer les alliances multipartites de Sánchez s’il n’est même pas capable de s’entendre avec un seul parti ?

Et plus important encore, il faudra voir comment l’aile dure du parti réagit à ce nouveau scénario, en particulier Isabel Díaz Ayuso et José María Aznar, partisans du maintien des relations avec Vox. En fin de compte, cette décision ne peut fonctionner bien pour Feijóo que si elle lui permet de progresser au centre autant qu’il peut perdre à droite, un peu à la manière de l’Andalou Juanma Moreno Bonilla. Mais reste à savoir si l’ensemble du parti l’accompagnera dans cette stratégie, puisque Vox fera désormais partie de la division interne du parti populaire. Bienvenue dans la guerre civile de la droite espagnole.





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