Concert
Note : 5. Échelle de note : 0 à 5.
Amanda Bergman
Scène : Salle de concert Cassels, Grängesberg
Afficher plus Afficher moins
La donation de Cassel à Grängesberg doit être la salle de concert la plus étrange de Suède. Un palais blanc pompeux de style néoclassique au sommet d’une colline – avec un fonds de ruines. Commandé par un financier allemand, en guise de remerciement philanthropique aux mineurs locaux. (Ou plutôt des soins de santé somptueux, pour pouvoir travailler davantage, comme le raconte un habitué informé du pub local). Depuis la fermeture de la mine, la plupart ont déménagé. Le long de la rue principale, les locaux commerciaux sont vides.
C’est ici, parmi tous les endroits sur terre, qu’Amanda Bergman commence sa longue tournée suédoise, puis européenne. Huit ans après ses débuts solo “Docks”, elle sortira son nouvel album le mois prochain et le concert de samedi sera la première fois que les nouvelles chansons seront présentées au public. Cela la rend nerveuse, dit-elle, et montre par tout son langage corporel qu’elle ne ment pas. Ce qui ne fait qu’augmenter l’effet wow lorsqu’elle monte sur scène.
Musicalement différent pas le projet solo notamment de la constellation pop Amason. C’est la même expression, les mêmes changements de tempo et de rythme, les mêmes guitares ondulantes. Un métier sûr et hautement compétent en interaction avec les quatre collègues musiciens. Rien ne se démarque dans le nouveau matériel et ne prétend pas non plus être un succès. Ce que vous pouvez bien sûr penser comme ennuyeux et routinier. Ou vous pouvez le voir pour ce qu’il est : un petit acte de résistance de la part d’un artiste qui préfère nourrir les animaux de sa ferme de Näckebäck plutôt que de s’impliquer dans la logique de l’industrie musicale. “Pauvre symétrie” et “Oies sauvages, amour sauvage”, ce dernier dédié à son défunt père, sont simples et sincères, qui ressemblent exactement à ce qu’elle avait en tête en ce moment.
C’est le langage scénique et surtout l’empathie qui fait toute la différence. C’est peut-être le décor de la soirée, la proximité avec le public, l’excitation de la première ou la claire soirée de printemps à l’extérieur qui éveillent ses sentiments. Ou un peu de tout. Elle siffle, secoue tout son corps, laisse échapper les mots. La voix a gagné de nouveaux anneaux autour d’elle et l’a rendue un peu plus rude, plus démodée mais aussi plus enracinée. En fait, je ne l’ai jamais entendue mieux. Parfois, elle est tellement dépassée et euphorique qu’elle doit s’enfoncer dans une chaise de bureau et se détendre.
De tous les endroits sur terre, il est spécial de la découvrir ici même, dans un lieu où son talent apparaît aussi unique que le bâtiment lui-même. Un souvenir de concert qui restera longtemps.
En savoir plus sur la musique et plus de critiques de concerts.
2024-05-05 12:30:25
1714904057
#Bilan #concert #Amanda #Bergman #impressionne #lors #première #tournée