Suite aux émeutes de 2024, des points de conjoncture de crise sont publiés régulièrement pour suivre l’évolution des principaux indicateurs économiques. La patente montre des signes de reprise. le nombre de chômeurs reste élevé, et la destruction d’emplois salariés du secteur privé s’est intensifiée.
En janvier 2025, la création d’entreprise a du mal à redémarrer. Pour la première fois depuis mars 2024, le Ridet enregistre plus d’inscriptions (346) de travailleurs indépendants (“patentés”) que de radiations (289), ce qui indique que certaines personnes créent leur propre emploi. Cette tendance ne s’applique pas aux sociétés : 77 radiations contre 32 inscriptions. Les sociétés sont traditionnellement plus créatrices d’emploi que les entreprises individuelles.
Le marché du travail demeure tendu et le nombre de chômeurs reste élevé. Sur les 11 100 salariés ayant perdu leur emploi depuis mars 2024, 5 850 personnes sont toujours enregistrées au chômage total en début d’année. Un tiers d’entre elles perçoit l’allocation de chômage total spécifique “exactions” [[3]].
Outre le chômage total, trois dispositifs de chômage partiel ont coexisté pour maintenir le pouvoir d’achat des salariés concernés et soutenir l’économie locale :
* Le chômage partiel de droit commun.
* Le spécifique nickel : pour les salariés concernés par la réduction d’activité sans perte d’emploi.
* Le spécifique exactions : permet aux employeurs contraints de diminuer leur activité de maintenir les contrats de leurs salariés et de leur faire bénéficier d’une allocation, attribuée par période de trois mois renouvelable.
Aucun salarié n’est enregistré au chômage partiel de droit commun depuis septembre 2024. Le dispositif dédié au secteur du nickel est terminé depuis le 31 décembre 2024 et a bénéficié à 736 salariés en 2024.
Le chômage partiel spécifique exactions, prolongé jusqu’au 31 mars 2025, devrait voir son financement soutenu par l’État jusqu’au 30 juin. le montant des indemnités versées aux salariés, déjà réduit en janvier, pourrait à nouveau baisser. En janvier 2025, les demandes émanant des entreprises pour accéder au dispositif sont en recul et concernent potentiellement 4 560 salariés.Cependant, 5 260 personnes, qui étaient salariées au 31 mars 2024 et ont perdu leur emploi depuis, sont exclues de ces dispositifs, car elles ne remplissent plus les conditions d’octroi [[1]]. Les travailleurs indépendants ne bénéficient plus d’aides depuis la fin du fonds de solidarité mis en place entre mai et août 2024.
En 2024, 314 procédures collectives ont été ouvertes auprès du mandataire judiciaire (contre 359 en 2023). Ce dispositif juridique de prévention et de traitement des difficultés financières des entreprises prend les formes suivantes : sauvegarde,redressement judiciaire,cessation de paiement ou liquidation judiciaire.
La destruction d’emplois salariés du privé,qui avait commencé avant les événements de mai,s’est accentuée depuis.
Plus d’un salarié du privé sur cinq a perdu tout ou partie de ses revenus. À ce constat s’ajoutent les salariés du public et les travailleurs indépendants qui sont dans la même situation.Dans ce contexte, la hausse des prix à la consommation, même maîtrisée, est une préoccupation importante. En janvier, elle affiche +1,6 % pour l’ensemble des ménages, mais +2,5 % pour les ménages modestes.