Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a souligné mardi lors de ses entretiens avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou à Jérusalem la nécessité de « capitaliser » sur l’assassinat par Israël du chef du Hamas Yahya Sinwar pour obtenir un cessez-le-feu et un accord de libération des otages afin de mettre fin à la guerre à Gaza.
Israël a déclaré que les discussions ont également porté sur les arrangements d’après-guerre à Gaza, les moyens de mettre fin à la guerre au Liban et la menace iranienne contre Israël.
“[Mr Blinken] a souligné la nécessité de capitaliser sur l’action réussie d’Israël pour traduire Yahya Sinwar en justice en garantissant la libération de tous les otages et en mettant fin au conflit à Gaza d’une manière qui assure une sécurité durable aux Israéliens et aux Palestiniens », a déclaré le département d’État américain dans un communiqué. suite à la réunion de Jérusalem.
Il s’agit de la 11e visite de M. Blinken au Moyen-Orient depuis l’attaque menée par le Hamas le 7 octobre 2023, au cours de laquelle 1 200 personnes ont été tuées, selon Israël. Le paysage du Moyen-Orient est désormais très différent depuis l’assassinat par Israël des dirigeants du Hamas et du Hezbollah et son invasion du sud du Liban. Les développements récents ont suscité l’optimisme dans certains milieux quant au fait que le moment est peut-être venu pour une percée diplomatique sur les fronts du Liban et de Gaza.
Au Liban, l’envoyé spécial américain Amos Hochstein, lors d’un entretien à Beyrouth lundi, a déclaré que la résolution 1701 des Nations Unies, qui a mis fin à la guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006, a besoin d’un mécanisme de mise en œuvre plus robuste. La résolution appelle à ce que la zone située au sud du fleuve Litani – à environ 30 km de la frontière sud du Liban – soit exempte de toutes forces armées, à l’exception de celles de l’État libanais et de la Finul. Israël espère que son opération militaire au nord de la frontière, qui devrait se poursuivre encore quelques semaines, permettra d’éliminer la menace du Hezbollah.
Concernant Gaza, les responsables des services de renseignement israéliens et égyptiens, dans le but de sortir de l’impasse, promeuvent une nouvelle proposition qui impliquerait la libération d’un nombre limité d’otages vivants en échange d’un cessez-le-feu initial de 12 jours. Cependant, tant que le Hamas n’aura pas de leader pour remplacer Yahya Sinwar, il sera difficile d’envisager des progrès.
Washington souhaite également voir une augmentation spectaculaire du flux d’aide humanitaire vers Gaza et a averti Israël qu’il limiterait l’approvisionnement en armes à moins qu’il n’y ait une grande amélioration avant le début de l’hiver.
Alors que M. Blinken s’entretenait avec les dirigeants israéliens, Israël poursuivait ses attaques au Liban et à Gaza.
Le ministère libanais de la Santé a déclaré que 63 personnes avaient été tuées lundi dans les attaques israéliennes, notamment dans les quartiers de Beyrouth. Israël a affirmé qu’un centre de stockage d’armes du Hezbollah était situé sous une tour de Beyrouth qui a été renversée lors d’une frappe aérienne israélienne.
Le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, a déclaré que 115 personnes avaient été tuées à Gaza au cours des deux derniers jours, ce qui porte le total à 42 718 depuis le début de la guerre. La plupart des personnes tuées cette semaine se trouvaient à Jabaliya, dans le nord de Gaza, où les forces israéliennes opèrent depuis trois semaines.
Il a été confirmé mardi qu’un drone lancé samedi par le Hezbollah à Césarée, au nord de Tel Aviv, avait frappé la villa privée de M. Netanyahu. Selon le bureau du Premier ministre, M. Netanyahu et son épouse n’étaient pas là au moment de l’attaque.
Cette précision est le secret le moins bien gardé en Israël depuis le week-end, mais la censure du pays n’a autorisé la publication de la nouvelle que mardi.
M. Netanyahu a qualifié l’attaque de « tentative d’assassinat iranienne » contre lui et sa femme, avertissant que « l’Iran et ses partenaires de son axe du mal paieront un lourd tribut ».
Israël n’a toujours pas répondu à l’attaque iranienne du 1er octobre, lorsque 200 missiles balistiques ont été tirés sur le pays. Israël aurait déjà décidé de sa réponse, qui devrait être significative, et Téhéran a clairement fait savoir qu’il riposterait à son tour.
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