Bobigny : 20 et 12 ans de prison après l’assassinat de Dafina

Bobigny : 20 et 12 ans de prison après l’assassinat de Dafina

Après cinq jours d’audience et cinq heures de délibération, la cour d’assises de Bobigny a rendu son verdict vers minuit, dans la nuit de lundi à mardi. Elle a condamné à 20 ans de réclusion Fatiha Mokdad pour l’assassinat de Dafina Paunovic, avec un suivi socio-judiciaire de 5 ans. Coaccusé, Pascal Hermann a été condamné à 12 ans de réclusion. Une peine de sûreté des deux tiers de la peine a été prononcée.

Lundi, l’avocat général avait réclamé contre la première vingt ans de prison, mais lorsque le président de la cour d’assises lui a proposé de reprendre la parole une dernière fois, Fatiha Mokdad n’a rien ajouté. Déconcertant silence que celui de cette femme de 60 ans, jugée pour l’assassinat en 2012 à Bobigny de Dafina Paunovic, celle avec qui Patrice Dupuis, l’ancien compagnon de Fatiha, avait choisi de refaire sa vie.

Patrice et Dafina, six enfants à eux deux, s’étaient rencontrés à l’été 2012 et devaient quitter Bobigny pour démarrer une nouvelle vie à deux. Le mariage était programmé, une naissance envisagée. «Après quatorze ans de vie commune, cet homme a décidé de partir définitivement, avec quelqu’un qui ne joue pas dans la même catégorie», martèle Mathieu Debatisse l’avocat général, en décrivant Dafina comme une femme belle, épanouie, respectée.

Pendant une heure, il ne lâche pas du regard l’accusée, à l’autre bout de la salle. Fatiha Mokdad, ne baisse pas les yeux, mais son visage reste impassible. Aucun signe non plus lorsqu’il dit qu’elle «porte la misère sur son visage», qu’elle «a fait passer son propre orgueil avant le bien-être de ses enfants» ou «que pendant trois mois, jour et nuit, elle a été animée, de manière obsessionnelle, par cette envie de punir». Punir l’ancien compagnon, de dix-sept ans son cadet, avec qui elle a eu un fils, aujourd’hui âgé de 15 ans et placé.

Au matin du 27 novembre 2012, Fatiha Mokdad se rend chez Patrice et Dafina, rue de Normandie. Lui est sorti accompagner le fils de Dafina à l’école. Fatiha est accompagnée de Pascal Hermann. «Le bon copain», explique Me Philippe Stepniewski, conseil de Pascal Hermann, «toujours là quand on a besoin de lui, pour une voiture en panne, pour déloger des squatteurs».

Ce matin de 2012, il joue d’abord au livreur de La Redoute. Dafina ouvre et lorsqu’elle part chercher un stylo pour signer le pseudo bon de livraison, le piège se referme. Derrière le faux livreur, surgit Fatiha. «Madame Mokdad voulait parler, de mère à mère, pour convaincre Patrice de voir son fils», tente d’expliquer Me David Marais, l’un des deux conseils de l’accusée, qui pense sa cliente «innocente», et que l’entière responsabilité pèserait sur Pascal Hermann qui aurait «pété un plomb».

Dafina est morte étranglée, après avoir été endormie avec de l’éther, et rouée de coups, en plus de s’être fait arracher des cheveux. Le subterfuge, consistant à faire disparaître des objets de valeur pour laisser penser à un cambriolage qui aurait mal tourné, n’a pas tenu.

Avant de se suicider par chagrin, Pascal a mis la police sur la piste de son ex-compagne. «Il n’y a pas de meurtre s’ils ne sont pas ensemble», insiste Mathieu Debatisse qui réclame 15 ans de réclusion contre le co-accusé, plus disert. «C’est vrai que je suis monté, mais je ne connaissais pas cette dame, pour quelle raison je [lui] aurais ôté la vie, je n’ai pas levé la main sur votre fille, sur votre mère, a-t-il dit, en se tournant à la fin vers les familles orphelines. C’est elle qui a ôté la vie de votre fille a-t-il dit en désignant sans la nommer Fatiha Mokdad. Je ne lui pardonnerai jamais de m’avoir envoyé là bas».

2015-11-02 11:00:00
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