Chaque rapport de la Chambre régionale des comptes (CRC) amène son lot de rappels à la loi et de recommandations. Cette fois, les magistrats se sont penchés sur la gestion des hôpitaux universitaires Paris – Seine-Saint-Denis, à savoir Avicenne à Bobigny, René-Muret à Sevran et Jean-Verdier à Bondy. Ils prennent soin de préciser que cette étude porte sur la période allant de 2015 à 2019, juste avant le début de la crise sanitaire.
Cette grosse structure employait en 2018 « 4 582 équivalents temps plein » et le nombre total de lits y était de 1 097, « auquel il faut ajouter 194 places d’hôpital de jour ».
« Le déficit de son budget principal s’est creusé, passant de 24,3 millions d’euros en 2015 à 28,5 millions d’euros en 2019, relève aussi la CRC. L’établissement n’est pas parvenu à réduire durablement ses charges malgré la baisse des effectifs, essentiellement de personnel non médical, qui oblige à multiplier le recours à l’intérim et aux heures supplémentaires. »
«Des internes refusent l’hôpital Jean-Verdier parce qu’il n’y a pas de transports en commun»
Ce groupe hospitalo-universitaire est visé par un vaste projet de restructuration. Il consiste notamment à « concentrer les activités les plus lourdes » à Bobigny, et notamment d’y transférer la maternité de Bondy. « Le budget pour le transfert du pôle femmes-enfants à l’hôpital Avicenne est estimé à plus de 100 millions d’euros avec une livraison prévue en 2025, indique l’Assistance publique des Hôpitaux de Paris (AP-HP) ce mardi. Le projet a bien avancé et récemment, l’AP-HP a choisi les trois groupements d’entreprises et de maîtres d’œuvre. »
Reste la question du devenir de l’actuel hôpital de Bondy, appelé à devenir « le nouveau Jean-Verdier », axé sur la prise en charge en ambulatoire. La parcelle d’abord envisagée pour la reconstruction a récemment été écartée.
La CRC invite les acteurs à « accélérer », d’autant plus que Jean-Verdier connaît « d’importants problèmes de sécurité ». Dans sa réponse au rapport, fin 2020, le directeur de l’AP-HP Martin Hirsch précisait notamment que des « mesures conservatoires » ont été prises, dans l’attente de la reconstruction du site.
« L’hôpital est enclavé, dans un secteur pavillonnaire, il y a des difficultés d’accès, explicite le maire de Bondy Stephen Hervé (DVD). On sait aussi que des internes refusent le site parce qu’il n’y a pas de transports en commun. » Ce projet ne se réalisera pas avant 2024. Il a suscité, ces dernières années, plusieurs manifestations d’hostilité tant des habitants que du personnel.
2021-03-30 10:00:00
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