Le juge des libertés et de la détention a tranché dans la nuit. Il a placé le policier auteur présumé de tirs mortels « en détention provisoire », précise le parquet de Bobigny. Ce fonctionnaire de 27 ans, ajoute-t-il, a été mis en examen pour « meurtre sans circonstance aggravante ».
Sa qualité de « personne dépositaire de l’autorité publique », n’a pas été retenue car il n’était pas en service quand il a fait feu à sept reprises sur un squatteur qui avait trouvé refuge dans le garage chez sa grand-mère. Initialement le parquet avait requis son placement sous contrôle judiciaire. Mais le juge d’instruction en charge du dossier a donc saisi le juge des libertés et de la détention.
Cette décision peut être motivée par la volonté d’éviter « un trouble à d’ordre public, indique un magistrat. Il serait choquant qu’une personne qui ait tué dans ces circonstances soit en liberté. » L’avocat du policier, Me Laurent-Franck Liénard, a fait savoir qu’il « relevait appel de l’ordonnance de placement en détention provisoire ». « Ce policier présente les meilleures garanties de représentation et il s’est défendu contre un homme armé, entré par effraction dans le garage de sa grand-mère, a-t-il argumenté. Il n’a rien à faire en prison. »
Samedi dernier vers 6h30, ce policier appartenant en poste à Bobigny à la compagnie territoriale de circulation et de sécurité routière du 93, est appelé par sa grand-mère qui demeure dans la même ville. Elle a entendu « des bruits suspects ». Le petit-fils, qui était hors service ce jour-là, accourt, muni de son arme. Alors qu’il se trouve dans le garage séparé du pavillon, il tombe sur un inconnu.
Il fait feu à sept reprises
Le policier requiert des renforts. Avant qu’ils n’arrivent, il fait feu à sept reprises, soit la moitié de son chargeur, sur l’intrus. Cinq balles atteignent la victime, qui décède sur-le-champ. Placé en garde à vue dans les locaux du service départemental de la police judiciaire, il aurait expliqué qu’il avait cru que l’homme était armé et le menaçait. Il s’est avéré que l’arme en question était un pistolet à mastic utilisé pour faire des joints.
La victime est un homme d’une trentaine d’années, connue comme vendeur de cigarettes à la sauvette. Il avait été interpellé à deux reprises dans ce cadre. D’origine algérienne, il était en situation irrégulière. Il aurait trouvé refuge dans ce garage quelques jours plus tôt chez cette vieille dame.
2024-07-02 14:58:00
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