Curieuse découverte dans la salle d’audience numéro 1 de la cour d’assises de Seine-Saint-Denis, jeudi soir à Bobigny. Vers 20 heures, en inspectant la pièce, les policiers de la compagnie de garde et de protection du tribunal judiciaire sont tombés sur une douille.
« Une douille d’une munition de catégorie C a été retrouvée en dessous d’un banc dans la salle d’assises », confirme le parquet de Bobigny, ce vendredi. Et de préciser : « c’est un étui, sans poudre ni ogive, qui ne pouvait pas être utilisé en l’état, non percuté, de calibre 22 long rifle. Il n’y avait aucun caractère de dangerosité. » Le commissariat local a été chargé de l’enquête.
Utilisée pour le tir de loisir, la chasse au petit gibier
Communément, la cartouche 22 LR est appréciée des tireurs débutants comme des experts. Elle peut être utilisée pour le tir de loisir, la chasse au petit gibier. Elle est aussi employée pour l’entraînement de base au maniement des armes à feu et à l’adresse au tir. D’ores et déjà, il sera difficile de remonter jusqu’à son propriétaire. « Elle ne comporte pas de trace exploitable », signale le parquet.
Sa présence dans une cour d’assises, où se déroulait depuis mardi un procès pour meurtre, intrigue cependant. Comment son possesseur a-t-il pu passer en toute impunité le portique de sécurité ? A-t-elle été déposée à dessein dans la salle d’audience ? À qui pouvait-elle être destinée ? Des questions qui sont à ce stade sans réponse.
Elle gisait non loin « des bancs de la défense et des interprètes », précise une source policière. Il n’est donc pas sûr qu’elle visait une personne en particulier. Cet objet cylindrique a pu rouler jusqu’au pied de la défense. Depuis quand ? Un policier chargé de veiller au bon déroulement des audiences explique que « les salles sont contrôlées avant. Rarement après. »
Un incendie pour maquiller le meurtre
Cette trouvaille n’a pas perturbé la suite du procès. « Le sujet n’a pas été évoqué », indique un fidèle des assises. Ce vendredi était jour de verdict. Le délibéré s’est déroulé comme prévu et les jurés ont condamné l’accusé à vingt ans de réclusion, avec une expulsion du territoire à la clé.
L’accusé au profil inquiétant, Oussama Amraoui, était jugé pour avoir tué en 2020, avec une rare sauvagerie, l’homme qui l’hébergeait dans son pavillon à Sevran (Seine-Saint-Denis). Son acharnement sur sa victime aurait pu susciter des velléités de représailles, même s’il n’a été fait état d’aucune menace.
À l’époque, ce ressortissant marocain était sous le coup d’une expulsion. Une bagarre avait éclaté entre les deux hommes. L’accusé avait frappé sa victime au visage, à coups de statuette. Son hôte avait eu le crâne fracassé. Il présentait aussi des brûlures sur le dos.
Le meurtrier avait tenté de faire disparaître la scène de crime en allumant plusieurs feux dans le pavillon. À l’audience, il a affirmé qu’il a laissé vivant cet homme avec qui il entretenait une relation homosexuelle, non assumée.
2023-12-01 11:00:00
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