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Bombardement de Dresde : commémoration controversée – taz.de

Bombardement de Dresde : commémoration controversée – taz.de

2024-02-13 13:57:00

Comment commémorer les victimes du bombardement de Dresde il y a 79 ans ? Pas du tout, exigent les critiques – notamment parce que cela est compatible avec les néo-nazis.

Vue aérienne de la vieille ville détruite de Dresde après la Seconde Guerre mondiale Photo : ADN/ap

DRESDE taz | Une chaîne humaine est prévue qui entourera symboliquement la vieille ville de Dresde, de la musique dans la célèbre Frauenkirche et une visite à pied. Ce mardi, la ville de Dresde rend hommage aux 25 000 personnes décédées lors du bombardement de la ville par les Alliés du 13 au 15 février. Comme à l’époque, cette année, la date tombe le mardi gras. Les organisateurs attendent au moins 20 000 personnes.

La devise de cette année est : « Ensemble, vigilants ». Outre la destruction de la ville en 1945, il faut aussi se souvenir de la dictature nazie. Mais ce n’est pas si simple, critique l’initiative « Dresden Wi(e)dersatz », à laquelle appartient également Anne Herpertz (Pirates). “Pour nous, il s’agit d’ouvrir le débat : pourquoi commémorons-nous et qui ?”, dit-elle.

Herpertz estime que la commémoration publique de la ville se concentre sur la souffrance allemande et raconte l’histoire des victimes de Dresde. Mais Dresde était « structurellement une ville de criminels », explique-t-elle au taz. Il n’est pas possible de commémorer avec tristesse leur destruction et en même temps les victimes directes du national-socialisme. La commémoration devrait donc être abolie. La critique n’est pas nouvelle ; d’autres groupes politiques, comme la Jeunesse Verte, se sont également prononcés en sa faveur.

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Mais le maire de Dresde, Dirk Hilbert (FDP), ne pense pas que ce soit la bonne voie à suivre : selon des recherches historiques, environ 25 000 personnes sont mortes dans les bombardements. “Les proches devraient ou doivent avoir de l’espace”, déclare Hilbert en réponse aux critiques. « Un tel souvenir permet également de perpétuer les souffrances causées par ces extrémistes. »

Appel des néo-nazis

Jusqu’à présent, ces mêmes extrémistes ont exploité la commémoration de la destruction de Dresde à leur propre profit. Depuis plus de 25 ans, les néo-nazis se mobilisent à Dresde autour du 13 février – dimanche dernier, c’était à nouveau cette date. À son apogée, environ 7 000 membres d’extrême droite ont suivi l’appel ; cette année, on estime qu’ils étaient jusqu’à 1 000. Environ 5 000 personnes s’y sont opposées.

Avant même le début de la contre-manifestation à la gare centrale de Dresde, les critiques à l’encontre de la commémoration officielle étaient un sujet de préoccupation. Peu avant 13 heures, un peu plus d’un millier de personnes attendaient sous une pluie froide pour défiler devant les néo-nazis avec des drapeaux colorés, des affiches et des parapluies. En attendant, ils écoutaient de la techno à forte teneur en basses et quelques discours. L’un d’eux a critiqué la commémoration officielle de la ville. Il est compatible avec l’extrême droite et devrait donc être aboli.

Un homme avec une moustache grise et un parapluie bleu foncé, qui regardait la manifestation depuis le bord de la route, n’a pas du tout aimé. “On ne peut pas seulement se souvenir des morts”, a-t-il dit à voix haute, mais surtout pour lui-même. Lorsqu’on lui a demandé ce qu’il voulait dire, il a réagi avec colère, parlant d’abord de Dresde en 1945, puis de la guerre actuelle à Gaza et de la responsabilité de Les Juifs. Environ deux heures plus tard, avec son parapluie bleu foncé ouvert et appuyé sur son épaule gauche, il a participé au trot à la marche commémorative dite néo-nazie.

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Les participants avaient déjà reçu pour instruction de ne pas parler à la presse. Mais les banderoles dispersées tout au long de la marche indiquaient à plusieurs reprises un bilan déformé de 350 000 morts. Une autre banderole disait : « Hier Dresde, aujourd’hui Gaza ».

Matthias Lüth, également membre des « Dresden Wi(e)derstellen » et président du Jusos de Dresde, critique ce dernier : « La bannière historiquement révisionniste et profondément antisémite des néo-nazis a pu traverser la ville sans être dérangée. ,” il dit. Pendant ce temps, la police a de nouveau tenté de confisquer la banderole de la contre-manifestation « Tuer les nazis ».

Lüth partage l’avis de l’alliance selon lequel la commémoration actuelle devrait être supprimée. Il vaudrait mieux élargir la commémoration des victimes du national-socialisme le 27 janvier. Ou encore de participer au mémorial sur les traces des auteurs du nazisme à Dresde le 18 février.



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