L’immigration hors de contrôle,le Brexit,le droit à l’autodétermination des peuples,la mondialisation et les nouveaux prolétaires.
Il est aisé de réduire la crise du Brexit à un spectacle grotesque mettant en scène une Theresa May désorientée, pourchassée par un Boris Johnson excentrique et un Nigel Farage sinistre. Le divertissement informatif tend à tout ramener aux individus : qui réussit, qui échoue. Cette saga interminable d’un divorce malheureux révèle des dynamiques profondes sur notre continent.
Où commencer ? Il est crucial de comprendre que le monde ne s’écroule pas lorsqu’un membre d’une communauté économique (ou une partie d’une nation) choisit sa propre voie. La peur des marchés instables, des changements dans un ordre établi de nations, pèse sur l’Occident comme une phobie, ouvrant la porte au chantage du capital : si vous ne suivez pas nos règles, nous investirons ailleurs, voire pas du tout. une thérapie d’exposition serait utile contre cette anxiété et cette vulnérabilité au chantage. Nous devons accepter les séparations, les regroupements, les nouvelles ententes, les ruptures nécessaires. Le Brexit est un entraînement bienvenu à notre résilience, dont nous aurons besoin pour des bouleversements bien plus importants.
L’immigration hors de contrôle. Les populations délaissées des zones rurales,les travailleurs pauvres des métropoles luttant pour payer leur loyer,ressentent que la mondialisation débridée nuit à leurs nations et à leur propre participation. Les armées de travailleurs à bas prix détruisent leurs emplois et leur économie locale par des importations à bas coût. De l’intérieur, la cohésion sociale, culturelle et démocratique s’effrite à cause des sociétés parallèles de migrants occupant des emplois simples, qui restent entre eux, étrangers, souvent incapables linguistiquement de participer à la nation qui les accueille.
Malgré tout, on continuera d’accueillir beaucoup de personnes, simplement pour qu’elles effectuent les tâches que les nationaux ne veulent pas faire pour ce salaire : livreurs de colis, livreurs de pizzas, femmes de ménage. Quel que soit l’avis sur ces emplois subalternes et le nombre de migrants qu’ils peuvent employer, il sera impossible d’accueillir et d’intégrer une grande partie des persécutés, sans parler des misérables de la planète. C’est dans leurs pays qu’il faut les aider, sinon il y aura bien plus de candidats à l’immigration que les nations occidentales à revenus moyens ne pourront en supporter économiquement et politiquement.
Dans leurs pays. C’est pourquoi Nicolas Hulot parle de « transition écologique et solidaire ».La solidarité sur place avec les pays pauvres signifie, par exemple, ne plus détruire leur commerce intérieur, leur artisanat et leurs petits agriculteurs avec nos produits de pacotille et nos déchets, notre agrochimie et les excédents de notre industrie agricole. Sans parler de nos « biens » d’armement. Nous devrions plutôt apporter aux pays pauvres l’aide dont ils ont besoin pour adapter leurs propres produits et modes de production à leur structure sociale,leur culture,leur géographie et au changement climatique,avec une technologie de pointe durable et une aide massive à l’éducation.
Les partisans du Brexit sont loin de relier ce qui est essentiel pour protéger leur démocratie de classe moyenne,comme la nôtre : la lutte contre une mondialisation destructrice et la lutte pour la solidarité mondiale. Les populistes ne veulent que les avantages pour leur propre classe et région. Cette mentalité n’est pas la faute de Farage et Johnson.Les populistes ne sont pas seulement des démagogues, ils sont aussi poussés par le populus
ou plebs
, « le peuple ». Quel peuple ? Depuis les années 80, j’ai l’impression qu’une nouvelle sorte de classe moyenne se forme, pas seulement en Angleterre, mais particulièrement visible là-bas. On pourrait parler des « nouveaux prolétaires ». Le terme « prolétaire » indique qu’il ne s’agit pas principalement de prolétaires misérables exclus de la prospérité,de la protection sociale et de l’éducation,mais d’une classe moyenne qui a abandonné des manières,des tabous et des vertus bourgeoises importantes en termes d’image de soi,de style de vie et d’attitude politique.
Cela se manifeste clairement chez leurs dirigeants… appelons-les « tribuns prolétaires ». Le plus troublant est qu’il s’agit souvent de rejetons de la haute société grossiers,égocentriques et sans principes – les Le Pen et Berlusconi et Trump,et maintenant un peu Johnson. Ils ressemblent – souvent aussi visuellement – à de vieux enfants terribles
gâtés.Mais que le prolétaire lui-même, en tant que petit homme, vote pour ces membres égocentriques de la classe supérieure n’est peut-être pas si difficile à comprendre. Un prolétaire n’est pas un prolétaire conscient de sa classe et solidaire, comme Marx l’aurait souhaité ; un prolétaire est souvent un nouveau riche frustré, qui préférerait se servir et travailler pour lui-même, qui aimerait commander avec plaisir et enfreindre les règles bourgeoises et civiles ennuyeuses. On le reconnaît à son comportement en vacances, aux héros de films et aux intrigues qu’il apprécie, et aussi au déclin du PS, du SPD et du Labor. si ce type de mentalité s’impose,cela ne mettra pas fin à la mondialisation destructrice,ni ne fera progresser la solidarité mondiale.
Et quelle est la suite ? Je pense que le Brexit aura lieu. Mais qu’est-ce que cela signifiera pour la Grande-Bretagne ? Il est prévisible que le Parti travailliste continuera de se réduire, incapable de diriger une majorité à gauche des Tories et du DUP et de Nigel Farage. Le scrutin majoritaire uninominal à un tour pèse comme une malédiction sur l’Angleterre, comme sur les États-Unis et la France. Nous,Allemands,avons eu une chance insolente avec notre Loi fondamentale,notamment avec la proportionnelle. Nous devons former des coalitions du center, et ici, on ne peut plus contourner les Verts au niveau fédéral. Ni l’Union, et c’est pourquoi l’électorat bourgeois traditionnel de l’Union devra s’adapter aux signes du temps, surtout s’il fournit le chancelier dans une coalition noire-verte. Courir après l’AfD ou coopérer avec elle est hors de question, ils le savent. Au royaume-Uni, les choses sont différentes, notamment à cause du scrutin majoritaire.Ce qui va se passer exactement est incertain. Le plus probable, une majorité conservatrice à la Chambre des communes, élue par une minorité forte d’électeurs, signifierait une nation divisée, dont le gouvernement pense pouvoir s’isoler des intérêts vitaux non pas de l’UE, mais de toute l’europe, de tout l’Occident, et qui essaie probablement des recettes Trump indigestes. Mais les Britanniques et nous tous devons passer par ces processus d’apprentissage. Il faut espérer que le centre de la classe moyenne raisonnable et non idéologique,que l’Angleterre représente en tant que partie de l’Europe plutôt nordique,ne s’effrite pas ou ne se brise pas en une polarisation entre populistes de droite et de gauche. Mais c’est précisément ce qui peut arriver aux Britanniques et à nous tous.
Le Brexit, l’Immigration, la Mondialisation et les Nouveaux prolétaires : Une Analyze des Dynamiques Contemporaines
Table of Contents
Le Brexit, souvent réduit à une caricature médiatique, révèle des dynamiques profondes affectant l’Europe.La peur du changement économique et du bouleversement de l’ordre établi domine, ouvrant la voie au chantage du capital. L’acceptation des séparations, regroupements et nouvelles ententes est essentielle pour développer notre résilience face à des bouleversements plus importants. Le brexit sert d’entraînement à cette résilience.
L’immigration hors de contrôle, perçue comme une menace par les populations délaissées et les travailleurs précaires, exacerbe les tensions liées à la mondialisation. Les importations à bas coût et la concurrence déloyale détruisent des emplois et fragilisent l’économie locale. La formation de sociétés parallèles de migrants, souvent non intégrés linguistiquement et culturellement, contribue à l’érosion de la cohésion sociale. Bien que certains emplois soient comblés par des migrants, accueillir et intégrer une grande partie des personnes persécutées ou démunies est un défi majeur, soulignant la nécessité d’une aide au développement dans leurs pays d’origine.
La Transition Écologique et Solidaire : Une Solution ?
La solution réside dans une transition écologique et solidaire, évitant de détruire les économies locales des pays pauvres avec des produits bon marché, des déchets et des armes. L’aide au développement doit permettre aux pays pauvres d’adapter leurs productions à leur contexte,avec une technologie durable et une éducation de pointe.
Les Nouveaux Prolétaires et le Populisme : Un Phénomène Multiforme
Le Brexit a mis en lumière l’émergence de “nouveaux prolétaires”, une nouvelle classe moyenne frustrée, perdant les repères bourgeois traditionnels. Ce phénomène, observable au-delà du Royaume-Uni, se traduit par un vote populiste, souvent pour des dirigeants issus de la haute société, égocentriques et sans principes.Ces “tribuns prolétaires” exploitent la frustration d’une classe moyenne qui aspire à l’autonomie et au rejet des règles établies. Cette mentalité, loin de s’attaquer aux causes profondes de la mondialisation destructrice, risque de renforcer la division et l’instabilité.
L’Avenir du Royaume-Uni et de l’Europe
L’avenir du Brexit reste incertain. Au Royaume-Uni, le système électoral majoritaire favorise une polarisation entre la droite et la gauche. Une majorité conservatrice pourrait conduire à une nation divisée, isolée et tentée par des politiques nationalistes. En Europe continentale, l’adaptation politique est nécessaire pour gérer les tensions liées à la mondialisation et à l’immigration, sans tomber dans les pièges du populisme.
Tableau Résumé
| Thématique | Problématiques | Solutions | Conséquences potentielles |
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| Brexit | Peur du changement,chantage du capital | Développement de la résilience,acceptation des ruptures | Nation divisée,isolement,politiques nationalistes |
| Immigration | Manque d’intégration,concurrence déloyale | Aide au développement,intégration socio-culturelle | Erosion de la cohésion sociale,tensions |
| Mondialisation | Destruction d’emplois,inégalités | Transition écologique et solidaire | Instabilité économique et politique |
| Nouveaux Prolétaires | frustration,rejet des valeurs bourgeoises | Dialog social,politiques inclusives | Populisme,polarisation politique |
FAQ
Q : Le Brexit aura-t-il des conséquences négatives pour l’Europe ?
R : Le Brexit pourrait entraîner une instabilité économique et politique en Europe, ainsi qu’une fragmentation du marché unique.
Q : comment lutter contre l’impact négatif de la mondialisation ?
R : Une transition écologique et solidaire, associée à des politiques visant à préserver les emplois locaux et à promouvoir l’inclusion sociale, sont essentielles.
Q : Que faire face à la montée du populisme ?
R : Des politiques inclusives répondant aux préoccupations des classes moyennes et ouvrières, ainsi qu’un dialogue social renforcé, sont nécessaires pour contrer le populisme.
Q : L’immigration est-elle une menace pour la société ?
R : L’immigration peut poser des défis en termes d’intégration et de pression sur les ressources, mais elle peut aussi être une source d’enrichissement culturel et économique, à condition d’être bien gérée.