Brics Summit 2021: Declarations and Cooperation Opportunities for Africa

Brics Summit 2021: Declarations and Cooperation Opportunities for Africa

Oui. Les prises de position qui ressortent de la déclaration finale de ce sommet sont très intéressantes car elles abordent quasiment tous les thèmes cruciaux du moment tels que le changement climatique, l’énergie, la recherche spatiale, l’éducation, les technologies de l’information ainsi que les risques et opportunités qui y sont liés, les systèmes de paiement pour le commerce international et le financement des infrastructures à travers la nouvelle Banque de développement des Brics, etc.

En plus de ne pas se fixer de limites dans les domaines de coopération possibles, les dirigeants des Brics envoient également des messages au reste du monde, en particulier aux pays occidentaux. En substance, ils expriment ce qui suit : “Nous réaffirmons notre engagement envers le multilatéralisme inclusif et le respect du droit international. Nous soutenons le rôle central des Nations Unies dans un système international où les États souverains collaborent pour maintenir la paix. Cependant, nous souhaitons améliorer la gouvernance mondiale en promouvant un système plus souple, efficace, représentatif, démocratique et responsable. Un système qui donne aux pays émergents et aux pays en développement d’Asie, d’Amérique latine et d’Afrique une place appropriée.”

Il n’est pas surprenant qu’ils soutiennent une réforme du Conseil de sécurité et qu’ils défendent la participation de trois de leurs membres, à savoir le Brésil, l’Inde et l’Afrique du Sud, sachant que les deux autres membres, la Russie et la Chine, font déjà partie des membres permanents du Conseil. Les Brics estiment également que le G20 doit continuer à jouer le rôle de principal forum multilatéral dans le domaine de la coopération économique et financière internationale. Cela s’explique par le fait que l’Inde préside actuellement le G20 et que deux autres membres des Brics, le Brésil et l’Afrique du Sud, le présideront d’ici 2025. Les Brics sont désormais incontournables et cela découle en premier lieu de la réalité démographique du monde, un sujet que j’ai récemment abordé sur cette antenne.

Vous estimez que l’Afrique peut bénéficier grandement de la coopération avec les Brics et d’une meilleure représentation du continent au sein de ce groupe avec l’entrée prévue en janvier prochain de l’Égypte et de l’Éthiopie, en plus de l’Afrique du Sud.

Ce qui m’apparaît particulièrement intéressant dans l’approche des Brics, c’est leur pragmatisme qui se manifeste par des engagements concrets dans des domaines spécifiques. Par exemple, la déclaration finale mentionne la poursuite de la coopération dans le domaine de la médecine traditionnelle, sujet évoqué notamment dans le discours du Premier ministre indien. Le texte final accorde également une place importante à l’éducation et au développement des compétences, en facilitant notamment la reconnaissance mutuelle des qualifications académiques afin de favoriser la mobilité des professionnels qualifiés, des universitaires et des étudiants. Il prévoit également l’organisation de dialogues sur les politiques d’éducation numérique et le partage de ressources éducatives numériques, entre autres initiatives.

Un autre domaine essentiel pour les Brics est l’industrialisation et le développement des compétences en vue de la nouvelle révolution industrielle. Ce sont des sujets d’une grande importance pour les pays africains qui peuvent tirer profit des expériences diverses des pays membres des Brics.

Mais selon vous, aucun cadre international ne peut être considéré comme un substitut aux changements et aux efforts internes qui devraient être entrepris ou accélérés dans les pays africains.

Tout à fait, et nous ne cesserons pas de le répéter. Il est essentiel que nous fassions nos devoirs, comme le disent les Anglo-saxons, c’est-à-dire nos propres réformes internes, pour pouvoir profiter des opportunités offertes par les différents cadres de partenariat, tout en sachant également identifier les risques et les menaces associés à ces partenariats.

N’oublions pas qu’il n’y aurait pas aujourd’hui un Brics qui ait une influence économique et politique sur la scène mondiale si des pays comme la Chine, l’Inde et le Brésil n’avaient pas mis en œuvre avec détermination et pendant plusieurs décennies des stratégies de développement et des politiques publiques qui ont permis des progrès rapides et significatifs, ainsi que l’amélioration des conditions de vie de leurs populations. Ils ont d’abord fait leurs propres devoirs.

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