Bruce Lee et Rocky en bronze

Wie veränderte der Zerfall Jugoslawiens die Region? Die in Novi Sad 1981 geborene, in Slowenien aufgewachsene und inzwischen in Berlin lebende Aleksandra Domanović verband die prekäre Zeit offenbar vor allem mit dem Auftauchen von Monumentaldenkmälern für reale und fiktive Figuren wie Bruce Lee, Madonna, Rocky oder Bill Clinton, allesamt Symbole für das Streben nach einer prowestlichen Zukunft.

2009 drehte sie das dokumentarische Video „Turbo Sculpture“ und erschuf unfreiwillig selbst ein Monument einer irrlichternden Identitätssuche, das im Untergeschoss der Kunsthalle Wien einen eigenartigen Sog verdrängter Traumata entwickelt, schließen die neuen Vorbilder doch an kommunistische Diktatoren oder reaktionäre Nationalheroen an, die keineswegs aus dem öffentlichen Raum verschwunden waren. Dazu gesellen sich in der aktualisierten Version neue Denkmäler mit fragwürdigen Figuren aus dem Mittelalter und aktuelle populistische Führer wie der umstrittene serbische Präsidenten Ale­ksandar Vučić.

Aux étages supérieurs, vous pourrez étudier à travers quarante œuvres comment l’œuvre énigmatique de Domanović a depuis évolué vers un art dit post-Internet, toujours axé sur les curiosités technologiques et socioculturelles qui dressent un portrait stimulant et inattendu des Balkans occidentaux. On ne peut contourner la figure emblématique du président yougoslave Tito, même si Domanović lui donne de manière subversive les traits d’une femme au milieu d’une auréole dorée dans la sérigraphie “Portrait (mesing)” de 2012, créant une variante balkanique d’Andy Création du “Mao” de Warhol.

Organisée par la nouvelle directrice Michelle Cotton, la rétrospective s’étend des premières œuvres d’art sur Internet créées lors de ses études à l’Université des arts appliqués de Vienne aux œuvres récemment commandées et mises à jour, notamment des sculptures, des vidéos, des estampes, des photographies et des installations. “Ses œuvres”, dit Cotton, “ont un fort élément de narration dans le sens où nous nous racontons des histoires les uns sur les autres : qui sommes-nous et d’où venons-nous ? Elle compense intelligemment l’inaccessibilité de certaines œuvres conceptuelles avec des éléments ?” de submersion, par exemple avec les supports en bois de tilleul pour les ventilateurs LED suspendus au plafond, qui produisent un bruit menaçant dans le hall.

Ces « Worldometers » projettent des photos et des écrits qui traitent de la procédure d’échographie – un sujet qui n’a pas été choisi par hasard, étant donné que la mère de Domanović était technicienne en radiologie. Si l’on approfondit d’autres travaux, la couverture constante des « Worldometers » s’avère être une introduction à des sujets complexes tels que les débuts et les dangers futurs de la médecine reproductive. Ceux-ci sont discutés sur des échantillons de tissus slovaques. Elles montrent le gynécologue britannique Ian Donald, qui a utilisé l’échographie pour jeter les bases du diagnostic prénatal. L’armée britannique a utilisé une technique similaire pour localiser les sous-marins ennemis.

La référence est combinée avec la photographie d’une femme conduisant deux taureaux génétiquement modifiés sans cornes à travers une ferme. Lorsqu’on lit l’ouvrage « L’avenir comme au bout de ses doigts » de 2014, on cherche en vain pour qui de telles manipulations sont commises, mais la liste sèche mais perspicace des étapes marquantes du développement des ordinateurs et d’Internet, dans laquelle les noms de nombreux les femmes apparaissent, vaut toujours la peine d’être lu. Leurs homologues fictifs issus du contexte cinématographique sont également présents à quelques pas de là.

Dans la vaste installation « Things to Come » (2014), sur des bandes de film transparent, on découvre des objets faisant référence à des héroïnes de films de science-fiction comme « Alien » ou « Blade Runner », flanqués d’une reproduction d’une lettre de refus de Walt Disney. Productions en 1938 à une candidate, dans laquelle elle fut sévèrement réprimandée : « Les femmes ne font aucun travail créatif en rapport avec la préparation de dessins animés pour l’écran, car ce travail est réalisé exclusivement par des jeunes hommes.

Si l’on regarde au-delà de la valeur visuelle spectaculaire des objets et des installations, on constate que la recherche d’identité, la technologie et la question de la culture de la mémoire sont toujours liées dans un méta-récit captivant dans l’œuvre chargée d’histoire, par exemple dans le film « De toi à moi » reprend l’histoire du domaine Internet yougoslave « .yu », enregistré et géré par deux informaticiens, Borka Jerman Blažič et Mirjana Tasić – en un seul film. Une époque qui a changé avec l’arrivée d’Internet et l’effondrement simultané du socialisme en Europe orientale et centrale.

Alexandre Domanovic. Kunsthalle Wien, jusqu’au 26 janvier 2025. Le catalogue : coûte 39 euros.