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Brunetti : « L’objectif est une liquidation plutôt qu’une fusion en cas de crise » – Actualités

by Nouvelles

2024-12-28 13:56:00

Selon la commission d’enquête parlementaire (PUK), la faillite du Crédit Suisse était avant tout un échec de gestion alimenté par une prise de risque excessive. Les hommes politiques partagent également la responsabilité, même si la réglementation du trop grand pour faire faillite dans la loi bancaire depuis 2012 visait à prévenir de telles crises. Aymo Brunetti, chef du groupe d’experts Too Big to Fail, donne son avis sur le rapport PUK.


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Aymo Brunetti est professeur d’économie à l’Université de Berne. Il était auparavant chef de la politique économique au Secrétariat d’État à l’économie (Seco).

SRF News : Quelque chose dans le rapport PUK vous a-t-il surpris ?

Aymo Brunetti : Non, pas vraiment. Bien que le rapport de test offre des informations intéressantes grâce à un accès plus approfondi aux documents, il confirme pour l’essentiel les principaux points des rapports précédents.

J’aurais préféré une nationalisation du Crédit Suisse plutôt qu’une liquidation.

Après l’effondrement du CS en mars 2023, vous avez également été critiqué : les règles avaient échoué, mais vous vous y êtes opposé parce que le processus n’était pas appliqué. Le rapport PUK vous apporte-t-il de nouvelles informations ?

Non, le rapport confirme essentiellement mon point de vue. Compte tenu des circonstances, la fusion était compréhensible, même si elle était associée à une intervention gouvernementale désagréable. Cependant, la restructuration et la liquidation de la grande banque n’ont jamais eu lieu, c’est pourquoi on ne sait toujours pas si cela aurait fonctionné. Ce qui est positif, c’est que les rapports montrent ce qui manque encore pour être mieux préparé à l’avenir.

Avec le recul, diriez-vous également que le risque de laisser le Crédit Suisse faire faillite aurait été trop grand ?

Disons-le ainsi : il y avait une alternative et je pense que c’est bien qu’ils l’aient choisie. Cependant, j’aurais préféré une nationalisation du CS plutôt qu’une liquidation.

Le ministère des Finances a écrit en mars que CS aurait rencontré des problèmes de liquidités plus tôt sans le coussin Too Big to Fail. Le voyez-vous de la même manière ?

Absolument. D’un côté, la politique du trop grand pour faire faillite consiste à essayer de rendre la banque plus résiliente – et si elle échoue, elle peut échouer. La résilience accrue est clairement visible – par exemple dans le cas de la pandémie. Les banques sont aujourd’hui plus robustes.

Il nous reste encore beaucoup à faire, car la prochaine fois, il n’y aura pas de deuxième grande banque suisse.

Après l’effondrement du CS, un groupe d’experts a suggéré davantage de fonds propres pour les banques d’importance systémique. La Suisse est-elle bien positionnée pour l’avenir ?

Il est crucial de mettre en œuvre dès maintenant des mesures telles que le filet de sécurité et de renforcer la capitalisation. Il est particulièrement important que les filiales étrangères disposent de fonds propres suffisants pour ne pas mettre en danger l’ensemble de la banque en cas de crise. Des améliorations claires sont nécessaires ici. Je pense que cette réforme est très importante.

La « superbanque » UBS pourrait-elle être dissoute sans freiner l’économie suisse et sans déclencher une crise financière mondiale ?

L’objectif central de la réforme est de permettre une résolution sans fusion. Il nous reste encore beaucoup à faire, car la prochaine fois, il n’y aura pas de deuxième grande banque suisse. Sans une solution efficace, la nationalisation de la banque pourrait faire peser sur l’État des risques de centaines de milliards – nous devrions éviter cela à tout prix.

Si je vous comprends bien, nous n’en sommes pas là pour le moment ?

Cette mesure n’a pas été prise la dernière fois et la crédibilité est actuellement faible. C’est pourquoi les réformes sont importantes pour garantir que la prochaine fois – qui, espérons-le, ne se produira jamais – le ministre des Finances puisse affirmer avec confiance que la voie de la reprise a été préparée.

Brigitte Kramer a mené l’interview.



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