Bruxelles conçoit un « bouclier européen » contre la désinformation pour lutter contre les ingérences étrangères | Élections européennes 2024 | informations

2024-07-20 06:40:00

L’Union européenne est confrontée à une guerre hybride. Les cyberattaques ainsi que les campagnes de désinformation et de propagande menées par des agents étrangers – en grande partie russes – dans le but de déstabiliser et de générer le chaos sont constantes. “Notre système démocratique et ses institutions sont attaqués”, a lancé jeudi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, dans le discours qu’elle a prononcé devant le Parlement européen, qui l’a réélue pour un nouveau mandat de cinq ans. L’exécutif communautaire prépare déjà ce que le conservateur allemand a appelé un « bouclier européen pour la démocratie », une boîte à outils pour lutter contre la désinformation qui comprendra un réseau européen de vérificateurs de faits, disponible dans les langues officielles des États membres. Il souhaite s’inspirer des agences nationales qui existent déjà en France et en Suède.

Le projet, selon des sources communautaires, renforcera le travail de l’unité de communication stratégique contre la désinformation menée par le Service d’action étrangère (le service diplomatique) depuis 2014, après l’invasion russe de la péninsule ukrainienne de Crimée. Cette annonce intervient au milieu d’un débat dans des pays comme l’Espagne sur la manière de lutter contre les canulars.

La base pour aborder cette question au niveau européen existe. Egalement la définition de ce qu’il faut combattre : l’ingérence étrangère sous forme de désinformation ou de manipulation de l’information pour créer le chaos et déstabiliser. « Nous regardons le comportement, pas le récit », explique un responsable européen en charge des affaires de communication stratégique. En règle générale, les fonctionnaires et techniciens européens qui luttent contre la désinformation ne donnent pas leur prénom et leur nom. Depuis 10 ans, l’UE a développé tout un réseau pour détecter la vague de désinformation et de manipulation d’agents étrangers envers le club communautaire, venant principalement de Russie. Et ils disposent d’unités spéciales qui analysent également cette marée dans d’autres territoires, comme les Balkans et le Sahel.

Une grande partie du travail se situe sur la plateforme EU contre Disinfo, qui cherche à anticiper ces faux récits et à communiquer de manière « proactive », explique la source précitée. Mais il faut davantage de ressources. La Cellule de Communication Stratégique compte 16 personnes.

Il existe également déjà des mécanismes juridiques pour lutter contre ce type d’ingérence : depuis les sanctions – comme celles imposées aux médias de propagande russes, après l’invasion à grande échelle de l’Ukraine -, que Bruxelles envisage désormais de renforcer, jusqu’à la réglementation sur les services numériques. Cette règle permet aux grandes entreprises technologiques d’exiger la suppression de contenus numériques lorsque ces informations sont illégales. Cependant, la définition de ce qui est légal ou non est entre les mains de chaque État membre. Des sources communautaires assurent que cet outil a déjà été utilisé pour éliminer les contenus préjudiciables et illégaux lors de la campagne électorale européenne du 9 juin.

L’ennemi numéro un que Von der Leyen cible dans ce plan est très clair : la Russie, grande spécialiste historique de la désinformation et de la propagande ; un pays qui dispose d’unités dédiées à ce travail dans ses trois agences de renseignement. Moscou profite aussi souvent de questions brûlantes ou controversées pour ses campagnes de désinformation ; pêcher dans le bouillon qui existe déjà. Les agences de renseignement occidentales préviennent que ces derniers temps, elles ont également pleinement recours à l’intelligence artificielle et utilisent un système de clones pour créer des sites Web identiques à ceux de certains grands médias afin d’alimenter leurs pages de propagande.

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Par ailleurs, après le veto de plusieurs médias dans l’orbite du Kremlin qui participent à des campagnes d’ingérence – et propagent des discours de haine envers les citoyens ukrainiens -, selon Bruxelles, la Russie utilise des marques blanches, qui sont en réalité une façade plus petite mais multiple pour le même média, mais plus compliqué à détecter.

En plus de ces éléments, la Commission souhaite renforcer son système d’alerte précoce, dans lequel elle échange des informations avec les États membres (et où il existe une collaboration avec l’OTAN et les partenaires du G-7). Il propose également d’approfondir la collaboration avec des agences nationales dédiées à la détection de cet élément de guerre hybride dans son interprétation européenne. Comme le Viginum françaiscreada hace tres años, un centro de vigilancia cibernética que detectó en octubre de 2023, semanas después de los atentados de Hamás en Israel, una campaña rusa para impulsar el antisemitismo difundiendo y magnificando en internet la aparición unas estrellas de David pintadas en un barrio de Paris.

Von der Leyen veut construire quelque chose de similaire à Viginum. Ou pour l’Agence suédoise de défense psychologique, créée en 2022. Une organisation d’environ 60 personnes, qui a détecté des campagnes russes visant à amplifier l’incendie des Corans qui ont eu lieu dans le pays nordique ; et qui coordonne les différentes agences gouvernementales en matière de désinformation. L’agence conseille les administrations locales et régionales ainsi que le secteur privé dans la lutte contre les canulars qui vont à l’encontre des « intérêts suédois ».

Le président de la Commission prévient dans les orientations de la prochaine législature que le développement technologique permet des méthodes de désinformation « plus difficiles à traquer, plus nuisibles et plus faciles à déployer ». « Cela permet de nouvelles libertés, mais réduit également le coût de la manipulation de l’information et permet à la Russie et à d’autres d’intensifier plus facilement la guerre de l’information », affirme-t-il.

“Il est urgent de doter l’Union européenne d’outils puissants de cyberdéfense, d’imposer comme norme commune la transparence des financements étrangers de notre vie publique, mais aussi de garantir un cadre d’information fiable”, a commenté le président de la Commission européenne.

Le chef de l’exécutif communautaire récemment réélu s’intéresse également aux canulars qui ont affecté les processus électoraux « dans toute l’Europe ». “Nous veillerons à ce que les exigences de transparence du règlement sur l’intelligence artificielle soient appliquées et à renforcer la focalisation des contenus produits par cet outil”, ajoute le document d’intentions politiques. Cette feuille de route conclut cette section par une note qui cherche à rassurer les voix les plus critiques sur la question de savoir si ce type de mécanisme peut restreindre la liberté de communication. L’objectif, dit-il, est de « respecter et promouvoir la liberté d’expression ».



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