Nous voyions feu Bushra Abdel Samad, arrivant à pas rapides en direction du rond-point de Cola ou du bâtiment central du Parti Socialiste Progressiste, traversant le trottoir étroit et continuant sa destination vers la salle de rédaction d’Al-Jadeed TV, puis revenant rapidement avec ses papiers, son stylo, son portefeuille et son journal. Elle allait et venait rapidement dans sa voiture de travail, avec le photographe et le chauffeur, vers la corniche de la ferme ou les rues de la ville et ses environs, à la recherche d’une enquête de terrain ou d’un message télévisé, et avant cela d’un message radio, l’exécutant travailler avec dynamisme et vitalité.
Ils étaient amis et collègues aux débuts de la radio. À cette époque, je n’écrivais pas et le journalisme n’était pas mon métier, je lisais plutôt des journaux et des magazines et j’attendais le vendeur de journaux, Rammal, aux petites heures du matin.
Je n’ai pas dit un mot, je n’ai pas compris ce qui s’était passé, je n’ai pas compris la perte et l’amertume. J’ai évité de participer à ses funérailles pour ne pas ressentir la mort, son odeur et la sensation de son marbre. Camille était une amie depuis le début. Le livre nous a rapproché dès le premier instant. Je venais de la périphérie de la Bekaa et lui de la périphérie sud lorsqu’elle était occupée. Je n’ai pas oublié le visage du prisonnier Kamil Daher, son amour pour la poésie et le fait d’entendre Mahmoud Darwish bruyamment en écrivant. Camille, heurtée par une voiture à Khaldeh, a marqué le début de son départ.